Le Canadien de Montréal a beau s’être redressé depuis deux saisons, il manque encore ce facteur X, cette pièce maîtresse capable de propulser le projet vers l’élite de la LNH.
Un deuxième centre crédible? Oui. Un gardien de confiance? Sans doute. Jacob Fowler) Mais au sommet de toutes les conversations, un nom revient avec insistance : Sidney Crosby.
Et curieusement, c’est peut-être Mike Matheson, le défenseur québécois en feu depuis le début de la saison, qui détient la clé de ce fantasme devenu plus plausible qu’il ne l’a jamais été.
Matheson n’est pas simplement le meilleur défenseur du CH cette saison. Il est en train de faire changer la nature même du projet de reconstruction.
Avec son jeu inspiré, sa stabilité, sa constance et sa complicité croissante avec Noah Dobson, il est devenu non seulement un pilier défensif, mais un symbole de la transition réussie.
Et pendant qu’il empile les minutes de jeu (22:50 en moyenne, avec des pointes à 25 minutes), les points (1 but, 2 passes), et les félicitations (de St-Louis à Gorton, en passant par Montembeault), il réaffirme son rôle central dans le noyau de cette équipe.
Mais ce que peu de gens avaient anticipé, c’est l’autre pouvoir de Mike Matheson : son lien personnel avec Sidney Crosby.
« On mange ensemble, on se texte, on se parle au téléphone. Ce sont des grands amis », a confirmé Renaud Lavoie à JiC, sur les ondes de TVA Sports.
Un simple extrait, mais qui a fait bondir la spéculation à Montréal. Car Lavoie n’a pas lancé ça dans le vide. Il a poursuivi, avec aplomb :
« C’est sûr que ça va arriver. Faut juste que Sidney dise oui. »
Wow. Renaud Lavoie assure l'arrivée de Sidney Crosby à Montréal. Pour annoncer une telle chose... TVA Sports doit être sûr de sa "shot".
Ce n’est pas une hypothèse farfelue. Crosby a 38 ans, il reste deux saisons à son contrat, et les Penguins sont en chute libre.
Malgré un bon départ, la réalité est revenue en force : cette équipe n’ira nulle part. Kyle Dubas veut reconstruire, refaire le plein de jeunes.
Et Crosby, dans son ultime virage de carrière, pourrait bel et bien accepter une dernière aventure vers une quatrième Coupe Stanley. Une ville francophone? Une équipe en relance? Un club qui l’adulerait comme un dieu vivant? Et surtout, un grand ami qui l’attend déjà dans le vestiaire?
Ce scénario, longtemps impensable, commence à faire son chemin. Et Matheson y joue un rôle central.
Dpuis la reprise, Mike Matheson a été le joueur le plus utilisé dans presque chaque rencontre du CH. Son association avec Noah Dobson s’est imposée naturellement, sans faux pas.
Selon les statistiques de Moneypuck, seuls deux duos ayant disputé plus de 50 minutes ensemble à cinq contre cinq n’ont concédé aucun but : Dobson-Matheson est l’un d’eux. Mieux encore : le duo a produit trois buts pour le CH, en seulement 59 minutes de jeu.
Matheson est calme, propre, efficace. Il relance l’attaque sans effort, coupe les transitions adverses avec une fluidité désarmante, et gère la pression avec la maturité d’un vétéran. Son influence dépasse la feuille de match : il incarne ce que Martin St-Louis souhaite enseigner à ses jeunes.
« Chaque match, il a été très bon. Si Mike est sur la patinoire, je sens qu’on est entre bonnes mains. Il couvre tellement de patinoire », a déclaré St-Louis après la victoire contre Seattle.
« Il est un exemple de ce que nous voulons. Tout ce que nous lui avons demandé, il l’a fait. Nous apprécions Mike Matheson », a ajouté Jeff Gorton.
À ce rythme, le CH ne peut pas se permettre de le perdre. Et c’est pourquoi, en parallèle de cette ascension, les négociations pour une prolongation ont déjà débuté.
Selon Pierre LeBrun, l’organisation du Canadien veut s’assurer rapidement de garder Matheson à long terme. Le joueur, de son côté, ne veut rien savoir d’un contrat à court terme. Il veut un engagement de six ou sept ans, avec un salaire raisonnable (autour de 6 à 6,25 M$/année) alors qu'il pourrait en toucher 7 M$ assurément sur le marché des agents libres.
Pour lui, ce n’est pas qu’un contrat : c’est un projet de vie à Montréal.
Et dans cette optique, tout s’imbrique parfaitement. Car pour convaincre un joueur comme Crosby de déménager (lui qui est un homme de routine, comme l’a rappelé Lavoie), il faut une structure stable, une confiance établie, et des visages familiers. Matheson incarne tout cela.
« Pour Crosby, c’est plus facile pour nous de discuter de ce dossier-là que pour lui de prendre la décision. Crosby est quelqu’un qui adore sa routine. Si tu déménages, tu n’as plus la même routine, mais si quelqu’un peut l’aider là-dedans, c’est bel et bien Mike Matheson. »
En retenant Mike Matheson pour les six ou sept prochaines années, le CH envoie un message fort : l’organisation veut stabiliser sa défensive, créer une base mature, et accueillir une superstar dans un climat propice. Parce qu’il ne faut pas se leurrer : Crosby ne viendra jamais si tout est à construire.
Mais si la brigade défensive est solide (Dobson, Matheson, Hutson, Guhle), si un deuxième centre est ajouté (Horvat? Barzal?), si un gardien s’impose (Fowler ou un vétéran échangé), alors Crosby devient le chaînon final, le maestro capable de tout aligner.
Et l’amitié Matheson-Crosby, elle, devient plus qu’une anecdote. Elle devient l’arme secrète de Kent Hughes.
Matheson est aujourd’hui plus important que jamais dans l’écosystème du Canadien. Il est le parfait parrain de transitionpour les jeunes (Hutson, Reinbacher, Struble, Engström), tout en étant assez bon pour rester au sommet de la hiérarchie. Il est la voix du vestiaire, respectée, aimée, exemplaire. Et surtout, il est le lien direct avec un joueur générationnel.
Renaud Lavoie a dit à voix haute ce que tout le monde pensait tout bas : « C’est sûr que ça va arriver. »
Et pour que ce rêve devienne réalité, il faut d’abord signer Mike Matheson. Pas dans six mois. Pas à rabais. Pas avec une poignée de main hésitante.
Il faut lui offrir un contrat à long terme, digne de ce qu’il apporte, et conscient de ce qu’il pourrait encore offrir. Sur la glace, dans le vestiaire… et dans le cœur de Sidney Crosby.