Sidney Crosby à Montréal : les mots forts de Martin St-Louis résonnent encore

Sidney Crosby à Montréal : les mots forts de Martin St-Louis résonnent encore

Par André Soueidan le 2025-12-22

Ce qui s’est passé à Pittsburgh dépasse largement une simple ligne dans le livre des records.

Oui, Sidney Crosby a dépassé Mario Lemieux.

Oui, le Canadien a perdu.

Mais ce qui est resté suspendu dans l’air après le match, ce sont les mots de Martin St-Louis.

Des mots lourds. Chargés. Presque intimes.

Quand l’entraîneur-chef du Canadien parle de Crosby, le ton change.

La posture aussi. Ce n’est plus le coach pressé, sur la défensive, parfois sec avec les médias.

C’est un ancien coéquipier.

Un homme qui parle d’un autre homme avant de parler d’un joueur.

Il est allé là où très peu de coachs acceptent d’aller en point de presse.

En 2014, quand sa mère est décédée, alors qu’il affrontait Crosby en séries, St-Louis raconte que Sid a pris le temps de s’arrêter. Juste ça. S’arrêter.

Lui serrer la main. Lui parler quelques minutes avant un match éliminatoire. Pas pour le show. Pas pour la caméra. Pour l’humain.

« Sid est un joueur de hockey incroyable, mais il est probablement un humain encore plus incroyable. »

Dans une ligue obsédée par les chiffres, les comparables et les contrats, cette phrase-là frappe fort.

Parce qu’elle dit tout sans dire explicitement ce que plusieurs entendent quand même.

À Montréal, on n’applaudit pas seulement le joueur.

On honore l’homme. L’histoire. Le parcours. Le respect mutuel.

Ce n’est pas anodin que St-Louis raconte cette anecdote-là maintenant.

Pas le lendemain d’un hommage. Pas dans un documentaire.

Mais après un match de saison régulière, dans une défaite, alors que Crosby vient d’écrire l’histoire de sa franchise.

Le message n’est pas subtil. Il est humain. Il est montré plutôt que vendu.

« Je suis vraiment heureux de voir le succès qu’il a. C’est un joueur fantastique. »

À Montréal, ces mots-là résonnent différemment. Parce que le Centre Bell, Crosby l’a dit lui-même, « c’est quelque chose à part ».

Parce qu’il a grandi dans l’Est.

Parce qu’il a joué à Rimouski.

Parce qu’il comprend cette pression-là. Cette énergie-là. Cette folie-là.

Et parce que, depuis trois saisons, il regarde les séries à la télévision.

Quand un entraîneur-chef du Canadien prend le temps de rappeler publiquement la qualité humaine d’un joueur adverse, ce n’est jamais innocent.

C’est un clin d’œil. Une main tendue. Une façon de dire : ici, on se souvient. Ici, on respecte.

Ici, ton histoire ne serait pas juste une fin de carrière. Elle serait un chapitre complet.

Peut-être que rien ne se passera. Peut-être que Crosby finira sa carrière ailleurs.

Mais une chose est claire : à Montréal, le message a été envoyé.

Pas par un DG. Pas par une rumeur. Par Martin St-Louis lui-même.

Et quand ce genre de respect-là est exprimé aussi franchement, aussi simplement, ça ne disparaît pas le lendemain matin.

Ça reste. Ça s’imprime. Ça résonne encore.

AMEN