Sebastian Aho à Montréal: le DG des Hurricanes perd patience

Sebastian Aho à Montréal: le DG des Hurricanes perd patience

Par Marc-André Dubois le 2025-05-24

C’est devenu une tradition à Montréal : dès que les Hurricanes de la Caroline échouent en séries, une rumeur insensée refait surface.

Cette fois, elle ne vient pas des partisans ou d’un obscur compte X. Non. Elle vient directement de la bouche de Pierre McGuire.

Sur le plateau du Sick Podcast, McGuire a suggéré, sans broncher, que le Canadien de Montréal devrait tout faire pour acquérir… Sebastian Aho.

Oui, le même Aho qui avait été au cœur de la fameuse offre hostile de Marc Bergevin en 2019. Le même Aho qui a signé jusqu’en 2032 avec un salaire de 9,75 millions par saison. Le même Aho qui accumule les points comme un métronome.

La rumeur a été entendue jusqu’en Caroline. Et elle a provoqué une onde de choc.

Éric Tulsky, directeur général des Hurricanes, a immédiatement mis fin au suspense :

« Aho n’ira nulle part. Il est en Caroline pour y rester. »

Froid. Ferme. Définitif. Le DG des Canes n'a tout simplement pas accepté qu'on vienne lui parler de cette rumeur en pleine finale de conférence, alors que son équipe est critiquée de partout, eux qui se sont fait donner une leçon de hockey par les Panthers lors des deux premiers matchs.

Pourquoi Éric Tulsky a sauté une coche? C’est l’idée même que Sebastian Aho puisse être sur le marché des transactions.

Les Hurricanes n’ont aucune raison logique de s’en départir. Leur problème structurel, c’est le trou béant au poste de deuxième centre.... et même de 3e et 4e centre...

Jack Roslovic, utilisé comme deuxième centre dans les moments-clés, a prouvé qu’il n’était pas du calibre d’un vrai top 6.

Jordan Staal a rendu de fiers services, mais son âge commence à le trahir sur la 3e ligne. Jesperi Kotkaniemi est un flop et sera racheté cet été.

Bref, ce n'est pas en sacrifiant Aho qu’on règle ces carences. Au contraire, le Finlandais, c’est le seul pilier offensif qui répond encore présent match après match avec Andrei Svechnikov et Seth Jarvis. Il produit. Il livre. Il mène.

Le problème des Hurricanes n'est pas au niveau du premier trio, ni de la défensive. C'est les 2e, 3e et 4e trios qu'on doit améliorer.

Bref, le DG des Hurricanes a vu rouge en entendant qu'Aho allait supposément être échangé à Montréal.

Et on le comprend. Sebastian Aho, c’est 81 points en 86 matchs éliminatoires. C’est un moteur offensif. C’est un leader silencieux. Ce n’est pas un joueur qu’on sacrifie au nom du changement, même après une autre désillusion en finale de conférence.

C’est pourtant ce que Pierre McGuire a insinué, en suggérant que si la Caroline s’effondrait encore une fois en finale de conférence, le Canadien pourrait tenter de l’acquérir.

Une provocation qui a traversé les frontières et a fait réagir jusqu’en Caroline. Ce genre de rumeur, c’est du sensationnalisme pur.

Éric Tulsky doit améliorer son "bottom 9". Et c’est pour cela qu’ils vont libérer de la masse salariale — possiblement en rachetant le contrat de Kotkaniemi — pour ensuite aller chercher un vrai centre autonome cet été. Des noms comme Sam Bennett, Brock Nelson ou Matt Duchene circulent déjà. Aho, lui, est intouchable.

Mais le problème, c’est que Montréal s’excite. Encore. On oublie les réalités contractuelles, on rêve sans regarder les chiffres, et on se convainc que le miracle est possible.

Non. Le Canadien n’ira pas chercher Aho par transaction. Tulsky l’a dit. Et même si les Hurricanes se font sortir en quatre encore une fois, ils ne reconstruiront pas. Ils rebrasseront les cartes, mais Aho n’est pas à échanger. Il est le noyau.

Là où McGuire a peut-être allumé une mèche, c’est en rappelant l’historique de Montréal avec les offres hostiles.

Et là, oui, le Tricolore est dans "la game".

Kent Hughes a désormais une panoplie de munitions : plein de choix au repêchage  et une marge de manœuvre sous le plafond salarial. Et ce n’est pas Sebastian Aho qu’il visera.

Ce sont les véritables cibles de l’heure : Noah Dobson. Mason McTavish. Evan Bouchard. JJ Peterka. K’Andre Miller. Matthew Knies. Will Cuylle. Gabriel Vilardi. Marco Rossi.

Tous des joueurs admissibles aux offres hostiles. Tous vulnérables. Tous dans le viseur du CH.

Aho, lui, est verrouillé. Et même si les Hurricanes sont maudits en finale de conférence, il reste une figure incontournable.

Cette idée qu’Aho pourrait quitter la Caroline, c’est une illusion. Mais ce qu’elle révèle, c’est que la machine montréalaise est à bout de souffle. On rêve de la pièce manquante. On hallucine un sauveur.

La vérité, c’est qu’Aho ne viendra pas. Mais Kent Hughes doit frapper. Et s’il le fait, ce ne sera pas avec un monument établi comme Aho. Ce sera une surprise, une offre hostile bien placée, sur un jeune centre qui n’a pas encore atteint son plein potentiel.

L’obsession Aho est un mirage. Une vengeance mal digérée de 2019. Mais la véritable bataille se joue ailleurs. Dans les coulisses. Dans les signatures. Dans les offres hostiles ou les offres sur le marché des agents libres. Dans les chiffres.

Alors oubliez Aho. Et regardez plus bas. Là où se prépare, peut-être, la véritable bombe de l’été.