Ça sent la fin pour Samuel Montembeault: une transaction inévitable

Ça sent la fin pour Samuel Montembeault: une transaction inévitable

Par David Garel le 2025-10-15

Samuel Montembeault a peut-être remporté deux de ses trois premiers départs cette saison, mais personne n’est naïf.

Pas les dirigeants. Pas le vestiaire. Pas les partisans. Et surtout pas les équipes de la LNH qui scrutent déjà le marché des gardiens de but dans l’espoir de sauver leur saison.

Le Canadien a gagné 5 à 4 hier, et Montembeault a officiellement ajouté une victoire à sa fiche. Mais les chiffres derrière cette victoire sont brutaux.

Il a accordé 4 buts sur seulement 22 tirs. Un pourcentage d’efficacité de .818. Une statistique indigne d’un gardien partant dans la LNH.

Après trois matchs, sa moyenne de buts alloués est de 2.97 et son pourcentage d’arrêts global est de .870. On est loin d’un gardien en contrôle.

Et ce n’est pas une surprise. En carrière, Montembeault a conservé une moyenne de 3.21 et un pourcentage d’arrêts de .899. Autrement dit, il n’a jamais été, et n’est toujours pas... et ne sera jamais... un vrai numéro un.

Bref, le Canadien savait exactement ce qu’il faisait.

Si Kent Hughes et Jeff Gorton n’ont jamais proposé plus de 3,15 M$ par saison à Montembeault, ce n’est pas par manque de respect. C’est parce qu’ils savent, mieux que quiconque, que ce gardien n’est pas l’avenir de l’organisation.

Montembeault n’a aucune clause de non-échange. Son contrat est parfaitement échangeable. Il n’est pas signé à long terme. Et depuis l’an dernier, il est sur un fil. Chaque match qu’il dispute est une audition.

Pas pour le poste de numéro un à Montréal, ce poste est déjà promis à Jacob Fowler, mais pour convaincre une autre organisation de miser sur lui.

Le Canadien ne l’a pas protégé pour rien. Il l’a gardé comme valeur de revente.

Le vrai problème pour Montembeault, ce ne sont pas les chiffres. C’est la pression interne. Jacob Fowler domine mentalement le vestiaire. Il impressionne à chaque sortie. Il est calme, technique, en contrôle. Tout ce que Montembeault n’arrive pas à incarner.

Et maintenant, Jakub Dobeš pousse aussi fort. Il a déjà connu un excellent départ cette saison. Il a été solide, rassurant, et il bénéficie d’un contrat à un volet ridicule pour deux ans (965 000 dollars par année).

Le CH ne pourra pas le garder sur le banc trop longtemps s’il performe chaque fois qu’on l’utilise.

Montembeault joue avec un poids sur les épaules que personne ne peut envier. Il sait que chaque mauvaise performance l’amène plus près de la sortie. Et quand tu sais que le club mise déjà sur deux autres gardiens pour l’avenir, ça devient impossible de performer avec confiance.

Ce n’est pas un hasard si le nom de Montembeault revient sans cesse à Edmonton.

Les Oilers n’ont plus confiance en Stuart Skinner, et pour cause. Son pourcentage d’efficacité chute en série. Il perd sa concentration au mauvais moment. Et encore cette saison, il a accordé des buts évitables qui coûtent des matchs.

Même les insiders comme Bob Stauffer et Ryan Rishaug l’ont confirmé en ondes : « Skinner est sur le clock. »

Mais Edmonton est coincé sous le plafond salarial. Impossible pour eux d’aller chercher un gardien vedette. Ils cherchent un profil comme Montembeault : jeune, abordable, capable de tenir le filet avec une puissante équipe devant lui.

Le hic? Les Oilers n’ont pas leur choix de première ronde en 2026, cédé à San Jose. Ils pourraient offrir leur choix de 2027, mais ce serait un choix lointain. Et la banque d’espoirs est peu attrayante.

C’est là qu’entre en jeu la Caroline.

Les Hurricanes ont aussi besoin d’un gardien. Ils ont toujours été fragiles à cette position, et leur patience commence à s’effriter.

Leur avantage? Ils ont leur choix de première ronde 2026, qui va probablement se retrouver à la toute fin. Autrement dit, un choix de fin de premier tour qui a la valeur d’un choix de deuxième… mais qui reste un atout dans une transaction.

Et surtout : ils ont de jeunes joueurs intéressants à offrir dans une transaction. Kent Hughes le sait. Il regarde. Il attend le bon moment.

Depuis plus d’un an, la direction du Canadien répète qu’elle est à la recherche d’un centre naturel gaucher.

Dans ce contexte, Montembeault devient un actif à insérer dans une transaction si un club est prêt à offrir un centre établi ou les droits à un joueur à prolonger.

La Caroline n'a pas de centre gaucher à offrir qui pourrait aider le CH. Mais en offrant un choix tardif de 1ère ronde pour Montembeault, Hughes pourrait "flipper" ce choix dans une transaction ou échanger son propre choix, tout en gardant celui des Hurricanes (et s'assurer d'avoir un choix de première ronde en 2026).

Kent Hughes n’a pas peur de sacrifier un choix de première ronde 2026 si c’est pour combler ce trou. Il a déjà offert Roy, Kapanen et Struble pour obtenir Pavel Zacha l’été dernier. L’intention est claire.

Mais de transiger un premier choix en sachant que tu en as un autre... c'est du bonbon...

La bonne combinaison pourrait venir d’une équipe comme la Caroline.

Montembeault a gagné deux matchs sur trois. Mais chaque victoire ressemble à un mirage statistique.
Ses performances sont instables. Il laisse passer des tirs faibles. Il ne vole pas de match. Il laisse l’adversaire revenir. Il n’impose pas le respect.

Les chiffres sont cruels. Sa moyenne de 3.21 buts alloués par match en carrière est l’une des plus hautes parmi les gardiens réguliers de la LNH depuis trois ans.

Et pourtant, il est encore là. Parce qu’il est Québécois. Parce qu’il est apprécié. Parce qu’on retarde l’inévitable.

Mais ça ne peut pas durer.

Si Montembeault rate son prochain départ, la pression pour le sortir de la rotation va atteindre un nouveau sommet.

Et si Dobeš obtient un autre départ… et gagne encore… le vent va tourner pour de bon.

Jacob Fowler sera bientôt une option réaliste pour monter. Et le scénario d’un ménage à trois devant le filet est inacceptable pour Martin St-Louis.

Il faut choisir. Il faut trancher. Et le nom de Montembeault est déjà sur toutes les lèvres dans la LNH.

Deux victoires, c’est bien. Mais dans un marché aussi impitoyable que Montréal, on regarde plus que le score final.

On regarde les tirs. Les séquences critiques. L’impact réel.

Et dans ces domaines-là, Montembeault est toujours en déficit.

Les autres équipes le savent. Et les Oilers comme la Caroline sont prêts à bouger.

Il reste au Canadien à maximiser son retour… pendant qu’il en est encore temps.