Enfin... c'est la fin de Samuel Montembeault...
Enfin, Martin St-Louis a eu le guts de le retirer du match.
Il y a parfois des soirs qui ne pardonnent plus. Des soirs où l’excuse s'effondre, où la réalité frappe comme une brique sur la tête.
Le match de soir en est un. Trois buts accordés sur dix tirs, sorti avant même que la rencontre ne trouve son rythme, et l’impression générale, terrible, que Samuel Montembeault vient d’atteindre le point de rupture. Pas seulement un mauvais match. Pas un accident. Le point de rupture.
Son cauchemar a commencé par un boulet d'Alex Ovechkin:
On vous l’a dit combien de fois? Combien de fois Hockey30 vous l’a martelé? Samuel Montembeault n’est pas, n’a jamais été, et ne sera jamais un gardien numéro un.
Ce n’est pas une insulte. C’est une trajectoire. C’est un profil. C’est un destin professionnel. C’est un gardien qui est passé par le ballottage, et dans 99 % des cas, ce genre de profil ne se transforme pas soudainement en pilier d’une organisation.
Déjà, sur le 2e but accordé, on sentait que Montembeault était au fond du trou:
Le 3e but accordé ce soir est une véritable honte. Notre grand-mère aurait arrêté la rondelle.
Montembeault s’est battu dans sa vie, oui. Il s’est accroché, oui. Il a même connu une bonne séquence l’an dernier. Mais une séquence ne réécrit pas l’ADN d’un joueur.
On peut rêver, on peut souhaiter, on peut projeter… la réalité finit toujours par rattraper le monde du sport, et ce soir, la réalité est revenue avec la brutalité du marché montréalais : il n’est plus le présent, et encore moins l’avenir.
Avec une moyenne de buts alloués de 3,71 et un pourcentage d'efficacité de 852, les réseaux sociaux ne pardonnent plus... et Montembeault s’y perd...
On le savait déjà fragile. On savait qu’il avait retiré certaines applications de son téléphone (comme Instagram) après avoir été bombardé de commentaires sur son physique "grassouillet".
On savait qu’il avait désactivé les commentaires. On savait qu’il vivait extrêmement mal cette pression. Mais ce qui est arrivé hier soir, ce n’est plus de la pression. C’est un effondrement public.
Sur les réseaux sociaux, l’atmosphère est toxique, violente, brutale. On l’insulte sur son niveau de jeu, on l’accuse d’être « chanceux » d'avoir volé son salaire LNH, « surcoté », « protégé », on rit de son langage corporel, on parle de son regard éteint, on pointe son manque de combativité. Tout y passe. Et l’effet cumulatif est terrible : c’est devenu impossible pour lui de fonctionner dans ce marché.
C’est cruel? Oui. C’est injuste? Peut-être.
Mais c’est Montréal.
Et ce n’est pas en 2025 que ça va soudainement changer.
Le public a tourné la page sans attendre la permission.
Tout le monde parle maintenant de Fowler. Et pas timidement.
Ce n’est plus une discussion marginale. Ce n’est plus une théorie de partisan excité. C’est devenu une évidence médiatique, assumée, publique :
Jacob Fowler doit monter.
Et le plus fou? Ce sont précisément les performances catastrophiques de Montembeault qui accélèrent le processus qu’il voulait éviter. Il ne veut pas partir. Il ne veut pas être échangé à Edmonton. Il a déjà dit qu’il ne voulait pas perdre sa place. Il ne peut plus gérer ce qui se dit sur lui.
Mais le sport professionnel ne peut pas tomber dans la pitié.
Et aujourd’hui, l’organisation doit faire un choix qui n’est plus sentimental, mais logique.
On le lit partout, ce parallèle. Évidemment, ce n’est pas la même situation. Mais le sentiment est le même :
Un jeune gardien tellement dominant qu’il force la main du club.
On disait ça de Carey Price quand il est arrivé. On dit ça de Fowler à Laval : 6-4, 2.11, .921, trois blanchissages, tête froide, aucun signe de panique. Les journalistes qui couvrent la Ligue américaine le disent tous : il est trop fort pour cette ligue.
Pas “bon”.
Pas “prometteur”.
Trop fort.
À Laval, tout le monde voit la différence. Les joueurs le disent, les coachs le savent, les médias le répètent : Fowler impose un calme, une maîtrise, une présence que Montembeault ne peut plus offrir. Et ça, c’est la pire nouvelle possible pour Samuel.
Parce que dans un vestiaire, ça parle.
Dans un vestiaire, ça observe.
Et dans un vestiaire, les joueurs savent qui les garde dans les matchs… et qui les en sort.
Il n’a plus de timing.
Il n’a plus de certitude.
Il n’a plus cette seconde supplémentaire où un gardien voit l’action avant tout le monde.
Il est constamment en retard sur la lecture.
Il gère mal les retours.
Il se bat contre lui-même, non contre les tirs adverses.
Et le pire?
Il le sait.
Il n’y a rien de plus destructeur qu’un athlète qui réalise, au fond de lui, qu’il n’a plus les armes pour gagner la bataille. Sa conférence de presse, ses yeux, ses mots, sa voix basse, son discours de « retrouver ma constance »… tout respire la résignation.
Montembeault n’a plus de territoire.
On peut l’aimer humainement.
On peut admirer son parcours.
On peut reconnaître son courage.
Mais l’organisation doit être froide.
Samuel Montembeault est arrivé au bout de son histoire à Montréal. La fin est arrivée.
