Il n’y a plus de doute. Ce n’est plus un débat. Ce n’est plus une alternance. Ce n’est même plus une controverse. C’est une sentence.
Jakub Dobeš est le gardien numéro un du Canadien de Montréal, et Samuel Montembeault vient d’en payer le prix avec une humiliation publique sans précédent sur toutes les plateformes du Québec.
À l’aube du match contre le Kraken de Seattle, toutes les antennes médiatiques l’ont confirmé: c’est Dobeš qui est devenu le numéro un avec la décision de l'envoyer affronter Matty Beniers, Shane Wright et toute l’attaque de Seattle ce soir.
Et c’est Montembeault qui sera cloué au banc, une fois de plus, relégué au rang de spectateur impuissant.
C’est la troisième fois d’affilée que Martin St-Louis choisit Dobeš dans un moment critique. Il l’avait lancé contre Calgary. Il lui a redonné confiance face à Vancouver. Et maintenant, il lui donne les clés du dernier match dans l’Ouesté
Et tout indique que St-Louis décide d'envoyer Montembeault contre Ottawa samedi prochain dans un retour de voyage ultra-périlleux.
Jean-Charles Lajoie ne s’est pas gêné, dans sa discussion explosive avec Tony Marinaro sur les ondes de TVA Sports, pour dire tout haut ce que Martin St-Louis ne veut pas avouer publiquement: le coach du Canadien a volontairement “enfoncé” Samuel Montembeault contre les Oilers pour régler une fois pour toutes la hiérarchie des gardiens.
Voici l’extrait clé du segment:
« Si tu crois que Jakub Dobeš est ton numéro un, t’as pas le choix. Tu l’envoies contre Calgary. Et tu laisses Montembeault se faire torcher contre McDavid et Draisaitl. C’est cruel, mais c’est comme ça. Tu règles le dossier d’un coup sec. »
La gestion était digne de Mike Babcock, un entraîneur réputé pour sa dureté émotionnelle et ses tactiques psychologiques souvent cruelles.
C’est ce qu’un coach de série ferait. T’as pas à être gentil, t’as à gagner. Montembeault, il a échoué. Dobeš, lui, il livre. Et Martin St-Louis le sait. C’est ça, sa job.
Ouch. Samuel Montembeault a été utilisé comme bouclier humain à Edmonton pour confirmer la montée en puissance irréversible de Dobeš.
Et ce que tout le monde avait deviné est maintenant confirmé: Martin St-Louis n’est plus le coach compréhensif et protecteur d’il y a deux ans. Il est sans pitié. Il est en mode série. Et il a choisi son homme.
Avec une moyenne de buts alloués de 1,77 et un pourcentage d’efficacité de .940, Jakub Dobeš domine la LNH. Il est invaincu en cinq sorties, et vient de signer une performance quasi-parfaite contre Vancouver.
Son calme rappelle Carey Price. Sa lecture du jeu est au-dessus de la moyenne. Et, surtout, il gagne. En ce moment, le CH ne peut pas se permettre de le sortir du filet, même si cela implique de laisser pourrir Montembeault sur le banc pendant deux semaines entières.
Selon Cogeco et les informations circulant dans l’entourage de l’équipe, le plan est le suivant: Samuel Montembeault gardera le filet samedi contre les Sénateurs d’Ottawa, au Centre Bell. Ce sera sa première présence devant les partisans depuis le 17 octobre. Mais dans quel contexte?
Dany Dubé, en ondes avec Martin McGuire aux Amateurs de sports, l’a bien résumé:
« Les décisions prises en ce moment sont pour garder le momentum. Martin St-Louis coache comme un gars qui veut empiler les victoires d’ici novembre. »
Martin McGuire, pour sa part, a frappé encore plus fort:
« Si on envoie Montembeault samedi soir face aux Sénateurs, il va faire chaud dans la cuisine. »
Et il a raison. Parce que le retour à domicile après un voyage dans l’Ouest, contre un rival de division comme Ottawa, dans un match isolé après une pause de quatre jours, est un piège absolu. Ce n’est pas une tape dans le dos que Montembeault reçoit. C’est une bombe à retardement. Et tout le monde dans le vestiaire le sait.
Tim Stützle, Drake Batherson, Dylan Cozens, Jake Sanderson, tout ce beau monde va débarquer à Montréal avec la ferme intention de tester un gardien fragilisé, humilié, et surtout abandonné par son coach.
Montembeault, en jouant samedi, n’aura pas joué depuis 9 jours. Il n’aura aucun rythme, et portera sur les épaules toute la frustration accumulée du voyage, alors que Dobeš s’est affirmé comme le sauveur.
Ce genre de scénario, on en a vu mille fois. Et ils finissent souvent avec une tempête de déception au Centre Bell, des huées, et un gardien à bout de souffle devant les médias.
Une décision irréversible?
Martin St-Louis a joué le tout pour le tout. Il a pris la décision la plus difficile d’un entraîneur: dire adieu au passé et miser sur l’avenir. Mais dans la façon dont il l’a fait, il a sacrifié un joueur qui lui avait permis de survivre l’an dernier.
Montembeault n’a peut-être pas été parfait cette saison, mais son pourcentage de .842 et sa moyenne de 3,82 ne racontent pas toute l’histoire.
À Edmonton, il a été laissé seul. À chaque match, ses coéquipiers l’ont abandonné. Ce n’est pas un mauvais gardien. C’est un homme jeté dans la fosse aux lions.
Mais dans la LNH, il n’y a pas de compassion. Et Martin St-Louis ne veut plus en avoir.
Ce soir à Seattle, c’est Dobeš. Samedi contre Ottawa, ce sera Montembeault… à ses risques et périls.
Le message est clair. Le CH ne veut plus d’alternance. Il veut une direction. Et la direction, c’est Jakub Dobeš.
Mais à quel prix?
Au prix de sacrifier Sam. Que voulez-vous? Les bons gars arrivent toujours derniers...
