C’est terminé...
Sans que les médias québécois ne s'en rendent compte, Martin St-Louis vient de mettre fin officiellement à l’ère Samuel Montembeault.
La rupture n’est plus subtile, elle n’est plus suggérée, elle n’est plus cachée derrière des phrases vagues. Elle est officielle, assumée et irréversible.
Martin St-Louis vient de faire ce que tout le monde voyait venir depuis des semaines : il a retiré à Samuel Montembeault son statut de gardien numéro un.
Et le pire, c’est qu’il l’avait déjà annoncé… sans que personne ne comprenne l’ampleur de sa phrase.
Quand St-Louis avait trahi sa pensée
Quand un journaliste lui avait rappelé qu’il avait dit que Montembeault était son #1, St-Louis avait répliqué :
« Quand est-ce que j’ai dit ça? »
Cette réponse-là, c’était la fin.
À partir de là, tout était joué.
Et aujourd’hui, St-Louis tient parole : c’est encore Jakub Dobeš qui obtient encore le filet mercredi, cette fois contre le Mammoth de l’Utah, l’une des équipes les plus explosivement offensives de la ligue.
On savait que la relation entre Martin St-Louis et Samuel Montembeault s'effondrait depuis plusieurs semaines, mais ce qui s’est passé aujourd’hui marque un véritable point de non-retour.
Ce n’est plus une phrase prononcée directement devant les caméras, mais un geste. Et dans le hockey, les gestes parlent plus fort que n’importe quelle citation.
Cela aurait été impensable il y a un mois. Impensable même il y a deux semaines, lorsque St-Louis martelait que Montembeault devait « prendre la charge d’un numéro un ».
Voilà pourquoi Sam doit se sentir abandonné. D'entendre son coach nier qu'il lui avait donné son vote de confiance, puis de lui enlever son statut officiellement, doit être une double brisure de coeur pour le Québécoi.
On voit un entraîneur qui se détache de son gardien. C’est le début d’une rupture professionnelle.
Il faut revenir au voyage dans l’Ouest en début de saison pour comprendre l’origine de ce divorce. Au lieu de protéger son gardien en le faisant jouer contre Calgary, St-Louis a envoyé Montembeault se faire avaler par les Oilers à Edmonton le lendemain.
Ce soir-là a laissé des traces profondes. Montembeault avait été ébranlé, exposé, humilié devant McDavid et Draisaitl. Depuis ce match, il n’a jamais retrouvé son calme ni sa confiance. Et l’entraîneur a cessé de le défendre.
St-Louis ne croit plus que Montembeault peut se relancer. C’est visible dans son ton et dans son langage corporel.
Les joueurs ont beau défendre publiquement leurs gardiens, tout le monde voit l’évidence : Montembeault est perdu, Dobeš est imprévisible, et le seul nom qui inspire de l’espoir, Jacob Fowler, est encore bloqué à Laval parce que Kent Hughes refuse d’envisager un rappel.
Le vestiaire, lui, regarde qui reçoit les départs. Qui reçoit les minutes. Qui reçoit le traitement du numéro un.
Et ce n’est plus Samuel Montembeault.
Et lorsque tu cesses d’être le gardien du coach, tu n’es plus rien dans une organisation. Pas à Montréal. Pas dans un marché où chaque séquence vidéo devient un jugement public.
Montembeault a aussi perdu sa place pour les Jeux olympiques. Imaginez la honte qu'il doit ressentir.
Le plan des prochains jours sera-t-il de l'humilier encore: le Colorado… ou l’humiliation ultime?
St-Louis devra renvoyer Montembeault dans le fameux back-to-back Vegas-Colorado vendredi et samedi après-midi.
Le scénario parfait pour brûler un gardien. S'il envoie Dobes vendredi contre Vegas et Montembeault le lendemain contre le Colorado, la meilleure équipe de la LNH, on saura que le coach veut l'enfoncer jusqu'au bout.
La relation Montembeault-St-Louis a basculé il y a des semaines.
Le numéro un du Canadien s’appelle Jakub Dobeš.
Et Montembeault entame la dernière ligne droite de sa carrière à Montréal.
La fin était écrite.
Maintenant, elle est officielle.
Le plus troublant dans toute cette histoire, c’est qu’on se rend compte aujourd’hui à quel point le Canadien a attendu trop longtemps avant de prendre une décision claire concernant le Québécois.
L’an dernier, selon plusieurs informateurs crédibles, les Friedman et Dreger de ce monde, les Oilers d’Edmonton étaient prêts à payer un choix de première ronde pour aller le chercher.
À ce moment-là, Montembeault sortait d’une séquence impressionnante, jouait avec confiance, et représentait une option crédible et abordable pour une équipe qui visait la coupe.
Montréal a refusé, probablement persuadé d’avoir un numéro un jusqu'en 2027 et la fin de son contrat.
Cette valeur s’est évaporée. Plus aucun directeur général ne donnerait quoi que ce soit de significatif pour lui. Sa fiche, son pourcentage d’arrêts, son langage corporel, son incapacité à rebondir après une mauvaise séquence… tout pointe vers un gardien perdu dans sa tête.
C’est une chute catastrophique pour le DG du CH. Et elle restera comme l’une des grosses occasions manquées des dernières années pour le Canadien.
