Qui veut Jordan Binnington à Montréal?
Dans ce dossier, on aura tout vu : des insiders qui s’avancent, d’autres qui reculent, des clubs qui se surveillent, des receuteurs qui se croisent dans les gradins, et maintenant un nouveau chapitre où deux poids lourds de l’information, Darren Dreger et DailyFaceoff, se contredisent ouvertement à 48 heures d’intervalle.
Et quand ce genre de chaos médiatique entoure un gardien numéro un dans la LNH, ce n’est jamais un hasard.
Dreger (TSN), visiblement mal à l’aise avec la rumeur, a voulu l’éteindre avant même qu’elle ne prenne forme. Une démarche étrange.
Pourquoi se sentir obligé d’étouffer quelque chose qui, soi-disant, ne repose sur rien ? Pourquoi intervenir « à la demande de personne », comme il l’a lui-même précisé ?
C’est typiquement le genre de mouvement qu’un insider fait lorsqu’il sait que son téléphone brûle et que les discussions existent bel et bien, mais qu’elles ne doivent pas devenir publiques trop vite.
Mais à peine Dreger avait-il eu le temps de ranger son micro que DailyFaceoff relançait la machine. Et pas timidement, pas sous forme de conditionnel prudent, mais en affirmant que le Canadien est bel et bien intéressé à Jordan Binnington.
Wow. Intéressé sérieusement.
Et c’est là que tout bascule, parce que si le CH regarde réellement du côté de Binnington, un gardienqui touche 6 millions par année jusqu’en 2027, alors une seule conclusion s’impose : les Blues recevraient un gardien en retour.
Et voici l’élément explosif du dossier :
Doug Armstrong ne veut rien savoir de Samuel Montembeault. Même si on ajoute un choix.
À St-Louis, Montembeault n’a aucune valeur. Nulle part dans la LNH d'ailleurs.
On le voit comme un gardien "chokeux", trop instable, trop fragile mentalement pour reprendre un rôle de 40 ou 50 départs. Armstrong n’a jamais caché que s’il bouge Binnington, ce serait pour mettre la main sur un jeune gardien NHL-ready, bon marché, contrôlable au niveau du salaire, et dont la courbe est encore ascendante.
Devinez qui correspond parfaitement à ce profil ?
Jakub Dobes.
Et c’est là que toute cette rumeur devient dangereuse pour Kent Hughes, parce que si St. Louis pousse pour Dobes, le CH, lui, pousse pour se débarrasser de Montembeault.
Deux visions complètement contradictoires. Deux agendas incompatibles. Deux GM qui n’ont pas les mêmes priorités.
Le Canadien veut sortir Montembeault de l’équation pour retrouver une stabilité émotionnelle dans le vestiaire, éviter un effondrement public de plus, et libérer enfin la voie pour Jacob Fowler, le gardien qui, dans l’esprit de plusieurs, dans les bureaux comme dans les gradins, ramènera un jour la Coupe Stanley à Montréal.
Les Blues, eux, ne veulent pas du tout se retrouver pris avec Montembeault comme héritier de Binnington.
Ils veulent Dobes.
Et ils savent que Dobes, dans les bonnes mains, peut devenir un gardien numéro un fiable pour dix ans.
Le hic ?
Hughes ne sacrifiera jamais Dobes pour Binnington. C’est une ligne rouge non-négociable. Ce serait transformer une faiblesse temporaire devant le filet en une catastrophe au niveau de l'avenir.
Car rappelons-le : Fowler est déjà NHL-ready.
Le CH n’a jamais eu un duo d’espoirs aussi fort que Dobes-Fowler depuis l’arrivée simultanée de Price et Halak. Faire sauter la moitié du futur pour racheter un présent instable serait une erreur monumentale.
Et pourtant, les signaux persistent. Les Blues envoient des recruteurs à Montréal.
Le CH observe St. Louis avec insistance.
Parce que oui, il y a fumée.
Parce que oui, le Canadien cherche un gardien.
Parce que oui, les performances de Montembeault et Dobes ont mis le feu à l’organisation.
Parce que oui, Hughes explore toutes les avenues.
Et surtout parce que oui, les Blues sont le seul club dans la LNH qui possède un gardien numéro un disponible immédiatement sur le marché.
En plus, le gardien veut quitter St-Louis et déteste son coach, Jim Montgomery. Les deux hommes ne sont pas capables de se voir en peinture.
Est-ce que ça veut dire que Binnington arrivera demain matin à Montréal ?
Non. Mais ça veut dire qu’un dossier existe, qu’il est actif, qu’il évolue et qu’il peut glisser dans un sens ou dans l’autre au cours des prochaines semaines.
Et ce qui rend la situation encore plus fascinante, c’est la phrase du journaliste David Pagnotta sur les ondes de Dailyfaceoff :
« Si le CH fait un splash, surveillez le dossier des gardiens. »
Il l’a dit avant que les recruteurs des Blues s’installent à Montréal dans leur hôtel 5 étoiles.
Le timing n’est jamais anodin dans ce business. Pour l’instant, une chose est certaine :
Le CH cherche un gardien et un attaquant top-6.
Et quand une organisation commence publiquement à nier des rumeurs… c’est souvent qu’elles existent bel et bien.
