C’est terminé. Pas demain, pas samedi prochain au Centre Bell contre les Sénateurs d'Ottawa, pas la semaine prochaine. C’est terminé maintenant.
Samuel Montembeault n’est plus le gardien numéro un du Canadien de Montréal, et la preuve sera sous les projecteurs au Climate Pledge Arena de Seattle : Jakub Dobeš sera en uniforme, prêt à reprendre le filet après sa victoire éclatante contre Calgary et Vancouver. Montembeault, lui, va regarder du banc. Encore. Pour longtemps.
Et ce qui rend le tout encore plus violent, c’est que le visage de cette rupture brutale, c’est celui de Jean-Charles Lajoie, en direct à la télévision hier, incapable de se l’avouer.
Le pauvre a sauté une coche tellement il n'accepte pas le traitement de Martin St-Louis envers Sam, son chouchou adoré.
Lajoie s’énerve, se cabre, tente de sauver l’honneur d’un gardien qui est déjà au sol. Mais personne n’est naïf. Et surtout pas le Canadien. Martin St-Louis a choisi. Et il ne reviendra pas en arrière.
Ce qu’on a vu à Edmonton, c’est plus qu’une défaite. C’est un effondrement. Une implosion. Six buts sur 29 tirs. Une performance indéfendable. Un .793 d’efficacité. Et surtout, une confirmation que Montembeault n’a plus ce qu’il faut pour être un partant dans la LNH.
Il flanche sous la pression. Il "choke" dès que les projecteurs sont braqués sur lui. Il donne l’impression d’un gardien écrasé par le contexte, incapable de redresser la barre.
Et ce n’est pas que l’opinion d’un chroniqueur ou d’un animateur. C’est ce que dit la glace. C’est ce que dit le tableau de pointage. C’est ce que disent les chiffres.
Et c’est ce que voit Martin St-Louis, qui, dès le match suivant, redonne le filet à Dobeš sans la moindre hésitation. Pas besoin de déclaration. Pas besoin de discours. Juste un nom sur une feuille de match. Et ce nom, ce n’est plus Montembeault.
Les joueurs le savent. Le personnel le sait. Les adversaires le savent. Le seul qui semble encore s’accrocher, c’est une partie du public québécois, et certains journalistes québécois, qui veulent croire à une égalité des chances, à une rotation sincère, à un retour possible.
Mais ce n’est pas ainsi que fonctionne la LNH. Et encore moins à Montréal. Quand un jeune comme Dobeš vole le filet et performe à .940 d’efficacité, le verdict est sans appel.
Le vestiaire suit la performance. Et dans ce vestiaire, Dobeš inspire la confiance. Il est calme, il communique bien, il ne panique pas. À Calgary, il a été solide. À Vancouver, il a été clutch. Et à Seattle, il sera encore là. Devant le filet. Pendant que Montembeault, le visage fermé, encaissera une autre confirmation de sa rétrogradation.
La scène était presque cruelle. Jean-Charles Lajoie a dit ce que personne n’osait dire : St-Louis a envoyé Montembeault au massacre contre les Oilers pour mieux le tasser.
Une stratégie froide, mais efficace.
Lajoie n'accepte pas cette réalité: le filet ne reviendra pas à Montembeault. Dobeš est le présent. Et Jacob Fowler, qui domine à Laval, est le futur. Entre les deux, Montembeault est coincé dans la position de l'indésirable, condamné à disparaître du portrait.
Et dans tout ce drame sportif, une voix s’est levée : celle de sa mère. Manon Royer, bouleversée, a pris la parole.
Un véritable cri du cœur. Elle a parlé de douleur, d’injustice, de cette rage de mère qui voit son fils se faire démolir par l’opinion publique. Elle a dit :
« Samuel lit tout. On lui dit de ne pas aller voir, mais il lit tout. »
Et elle a confié être touchée de voir des gens comme Jean-Charles Lajoie le défendre face à une tempête sur les réseaux sociaux qui vire au lynchage.
Mais même ce soutien ne suffit pas à éteindre l’incendie. La réalité du sport professionnel, c’est que l’émotion n’a pas de place sur la feuille de match. Que la douleur d’une mère, aussi légitime soit-elle, ne pèse rien devant un .842 d’efficacité et une moyenne de 3.82. Ce n’est pas juste. Ce n’est pas humain. Mais c’est ainsi que fonctionne la machine.
L’après-Montembeault est déjà commencé.
Il n’y aura pas de retour en arrière. Dobeš sera à Seattle. Il est l’avenir. Et Kent Hughes le sait. Il ne pourra pas attendre la date limite. Il devra trancher.
Car la valeur de Montembeault diminue chaque jour. Et les clubs intéressés, comme Edmonton ou la Caroline, ne vont pas offrir le gros lot pour un gardien en chute libre. Le Canadien a attendu trop longtemps. Et maintenant, il paie le prix.
À moins d’un miracle, ou d’une blessure, Montembeault ne reverra pas le filet pour longtemps. Il est devenu le troisième dans une organisation qui n’a plus de place pour lui.
Et même ceux qui l’aimaient doivent l’admettre. Lajoie pris un coup de vérité en pleine face aujourd'hui.
Péter une crise hier pour défendre Montembeault...et apprendre que le Québécois va encore réchauffer le banc.
Ouch...
