Déménagement de Samuel Montembeault: le destin a parlé

Déménagement de Samuel Montembeault: le destin a parlé

Par David Garel le 2025-10-09

C'est devenu inévitable.

Quand Samuel Montembeault a quitté la glace de Toronto hier soir, après une défaite crève-cœur contre les Leafs, on aurait dit qu’il portait le poids du monde sur les épaules. Trois buts en 26 tirs. Un pourcentage d’efficacité de .880. Et un sentiment d’impuissance qui n’a jamais été aussi évident.

Mais ce n’est pas la défaite qui faisait mal. Ce n’est pas le but gagnant sur une séquence ridicule où deux défenseurs (Mike Matheton et Lane Hutson) ont perdu leur bâton.

C’est le fantôme de Jacob Fowler, qui rode. Qui hante. Qui s’impose dans le cerveau du pauvre Québécois. Jacob Fowler est dans la tête de Samuel Montembeault. Et il y est pour de bon.

Quand on pense à Sam, on pense à des excuses à la pelle… mais jamais de solution...

Comme toujours, les médias québécois ont tenté de protéger Montembeault. On parle du bâton fracassé de Mike Matheson, du mauvais angle de Lane Hutson, de la malchance. On cherche des raisons. On trouve des excuses.

Mais la réalité est simple : un gardien de premier plan fait les arrêts clés, peu importe le chaos devant lui.

Hier soir, Montembeault n’a pas été cette bouée de sauvetage. Une fois de plus, il a terminé avec des chiffres indignes d’un partant dans la LNH. Et pourtant, on tente encore de sauver la face pour lui.

Trop souvent, Montembeault se retrouve en-dessous du pourcentage d'efficacité de 900... respectable dans la LNH...

La vérité? Il mérite mieux que ça. Mais il ne mérite pas d’être le gardien du futur du Canadien.

C’est cruel à dire, mais chaque match du CH cette saison n’est pas seulement une évaluation de l’équipe. C’est un procès public de Samuel Montembeault. Un procès truqué d’avance. 

Parce que Jacob Fowler est déjà perçu comme l’élu, le prochain Carey Price. Pas juste par les fans, mais par plusieurs dans le vestiaire, dans les bureaux, dans les gradins.

Quand Fowler est entré dans le match contre les Penguins lors du caldendrier préparatoire, le Centre Bell a changé d’atmosphère. Les murmures, les chants, les regards. Sur chaque arrêt, chaque mouvement technique parfait, le public répondait comme si une légende venait de naître.

Et Montembeault? Il regardait. Il entendait. Il ressentait.

Jacob Fowler ne vole pas les matchs. Il les aspire dans son orbite. Il neutralise les émotions. Il ne semble jamais nerveux. Et ça, c’est le pire cauchemar d’un vétéran comme Montembeault, qui sent la pression monter à chaque présence sur la glace.

Montembeault n’a aucune protection. Ni clause de non-échange. Ni protection politique, à part celle des médias québécois qui le protège comme s'il était leur bébé.

Trois saisons à 3,15 millions $, et déjà dans la deuxième année. Le genre de contrat qui fait saliver tous les DG de la LNH… sauf Kent Hughes, qui le considère déjà comme un actif à liquider.

Tout le monde dans la LNH sait que Montembeault ne prolongera pas à Montréal. Même lui le sait. Il est sur le départ. Et chaque match est un entretien d’embauche déguisé.

Le paradoxe? Sa valeur n’a jamais été aussi élevée.

Il sort d’une saison de 31 victoires. Il a été solide en séries. Il a prouvé qu’il peut tenir une équipe dans les matchs serrés. Mais malgré tout, il a zéro avenir ici.

Edmonton, Philadelphie… la table est mise...

Les Oilers sont désespérés. Stuart Skinner n’est pas un numéro un. Calvin Pickard n’est pas une solution. Connor McDavid veut un vrai gardien. Il veut une Coupe. Et Montembeault est dans la mire.

Les Flyers, de leur côté, sont patients. Mais eux aussi veulent un gardien. Ils n'ont jamais su remplacer Carter Hart. Daniel Brière cherche un partant stable. Et Montembeault coche toutes les cases.

Le retour de la transaction sera important. Reste que le gardien vaut absolument un choix de 1ère ronde, même s'il est protégé.

Philadelphie est rempli de choix pour les années à venir. Le choix des Oilers est à San Jose en 2026, mais leur choix est disponible... en 2027...

Et si le CH veut tenter de trouver leur 2e centre via transaction avec Montembeault, le Mammoth de l'Utah est très intéressé au Québécois. Un certain Nick Schmaltz, qui joue à l'aile et qui est agent libre, joue à l'aile en ce moment.

Si une prolongation de contrat est incluse dans la transaction, tout serait possible pour envoyer Montembeault avec l'équipe d'André Tourigny.

Mais attention: le plus important dans ce dossier n'est pas ce qu'on reçoit dans l'échange. Le CH veut surtout ouvrir la porte à Jacob Fowler.

Kaapo Kähkönen a été signé comme gardien de Laval. Jakub Dobeš a un contrat à un volet pour seconder Fowler quand il est prêt. Le plan était clair : Montembeault est sur le départ d'ici 2027. 

Fowler est prêt. NHL ready. Il va dominer à Laval. Et il domine mentalement le vestiaire du CH à distance. Il est dans la tête de Montembeault. Dans les plans de Gorton et Hughes. Dans le futur du CH.

Et chaque jour qui passe sans un échange de Montembeault est un jour perdu dans le développement de Fowler.

Soyons francs : si Montembeault était Ontarien ou Suédois, il serait déjà échangé. Mais il est Québécois. Sympathique. Bien vu dans les médias. Il représente une fierté locale. Alors on hésite. On retarde l’inévitable. On se ment à nous-mêmes.

Mais ce n’est pas avec de la nostalgie qu’on gagne une Coupe Stanley.

Le Canadien a besoin d’aller de l’avant. Et Montembeault, malgré tous ses efforts, ne fait pas partie du futur.

La question posée par Marc De Foy pendant le camp d'entraînement a été un coup de tonnerre :

« Martin, trouves-tu qu’on manque de respect à Samuel Montembeault ? »

St-Louis a bafouillé. Il a tenté de défendre son gardien. Il a dit que le vestiaire le respecte. Mais son regard disait autre chose. Il est tanné d’en parler. Il est tanné d’avoir à défendre un joueur que l’organisation ne défend plus.

Le coach est piqué au vif. Il veut parler de son équipe, pas de polémiques. Et pourtant, chaque semaine, il doit répondre à la même question : quand Jacob Fowler prendra-t-il le filet ?

La réponse? Bientôt. Très bientôt.

Pour le CH, qui vise la loterie Gavin McKenna, c’est le moment parfait pour laisser les clés à Fowler, et bâtir autour de lui.

Samuel Montembeault est en train de vivre un des dénouements les plus cruels du sport professionnel : celui du bon soldat sacrifié à la logique froide.

Ainsi va la vie...