Pendant longtemps, Jake Evans et son entourage ont cru qu’il pouvait valoir un choix de première ronde sur le marché des transactions.
Kent Hughes espérait jouer sur la rareté des centres défensifs pour créer une surenchère et maximiser la valeur de son joueur.
Mais les informations de Frank Seravalli ont fait éclater cette illusion.
Selon le journaliste bien connecté de Daily Faceoff, l’offre la plus réaliste pour Evans viendrait des Maple Leafs de Toronto, qui seraient prêts à offrir un choix de deuxième ronde appartenant aux Panthers (2025) et le jeune centre finlandais Roni Hirvonen.
Un retour loin d’être impressionnant.
Hirvonen est un simple espoir de deuxième ordre, un petit centre de 23 ans qui ne casse rien en Amérique du Nord.
Le choix de deuxième ronde des Panthers sera en fin de repêchage, donc il est presque un troisième tour déguisé.
C’est une douche froide pour Kent Hughes et surtout pour Evans, qui doit réaliser que sa valeur perçue était surévaluée.
Brad Treliving veut de la profondeur… mais sans payer le gros prix
Si les Maple Leafs s’intéressent à Evans, c’est parce que Brad Treliving veut solidifier son troisième trio et son désavantage numérique en vue des séries.
Evans coche toutes les cases :
Un joueur fiable défensivement, capable de neutraliser les gros trios adverses.
Un bon spécialiste du désavantage numérique, ce qui manque cruellement à Toronto.
Un joueur de caractère, avec de l’expérience en finale de la Coupe Stanley.
Un Ontarien, ce qui facilite une prolongation de contrat.
En apparence, Evans est une cible parfaite pour les Leafs. Mais le prix proposé par Seravalli prouve que Toronto n’est pas prêt à surpayer.
La situation est claire : Evans ne vaut pas un choix de premier tour, ni même un choix de deuxième tour de qualité.
C’est une gifle pour ceux qui croyaient en sa valeur marchande.
Certains veulent comparer Evans à Artturi Lehkonen, échangé à Colorado en 2022 contre un choix de deuxième ronde et Justin Barron.
Mais il y a une énorme différence. Lehkonen était un ailier capable de jouer sur le top-6 d’une équipe aspirante. Il avait un instinct offensif supérieur et il l’a prouvé en marquant des buts cruciaux en séries. Les équipes savaient qu’il allait s’améliorer dans un meilleur environnement.
Evans, lui, n’est pas un joueur offensif. Il n’a pas le potentiel de devenir un facteur X en séries comme Lehkonen l’a été avec l’Avalanche.
Toronto, et probablement d’autres équipes, le voit comme un centre de quatrième trio, pas plus.
Et c’est là toute la différence.
La proposition de Seravalli n’est pas encore une offre officielle, mais elle reflète ce que les équipes pensent réellement de Jake Evans.
Pour un joueur qui croyait pouvoir signer un contrat de 5 ans à 3 millions par saison, c’est un cauchemar.
Evans voulait un contrat à long terme dans les mêmes eaux que Scott Laughton (5 ans, 3M$). Kent Hughes pensait pouvoir obtenir au moins un bon choix de deuxième tour en retour. Les deux avaient tort.
La valeur d’Evans est bien plus faible que prévu et cela explique pourquoi les négociations sont bloquées avec le Canadien.
Hughes espérait créer une guerre d’enchères entre plusieurs équipes (Devils, Kings, Wild, Leafs, Oilers).
Mais rien ne s’est matérialisé. Les équipes savent que Montréal doit échanger Evans. Elles n’ont aucune pression pour payer cher.
Toronto veut l’obtenir à rabais. Les autres équipes restent prudentes. Les offres ne sont pas alléchantes.
Il y a quelques semaines, Evans parlait encore comme une future pierre angulaire du Canadien. Aujourd’hui, il sait qu’il sera échangé pour des miettes.
Ses espoirs d’un gros contrat à Montréal sont anéantis. Et ce qui est encore pire, c’est que le marché le voit comme un simple joueur de location, rien de plus.
Un choix lointain. Un espoir de second ordre. Zéro garantie d’un rôle important dans sa future équipe. C’est un retour à la réalité brutal pour Jake Evans et Kent Hughes.
Hughes voulait un choix de première ronde? Il devra peut-être se contenter d’un choix tardif de deuxième tour.
Dans cette saga, il n’y a que des perdants.
Pendant ce temps, si le nom Roni Hirvonen ne vous dit pas grand-chose, il est temps de découvrir l’histoire improbable de ce jeune attaquant finlandais qui a frôlé la catastrophe.
L’an dernier, Hirvonen a vécu une saison cauchemardesque, où tout semblait s’acharner contre lui :
Une commotion cérébrale subie lors du camp de développement des Maple Leafs. L
La mort de son père, emporté par un cancer quelques semaines plus tard.
Une blessure à l’œil terrifiante, qui aurait pu mettre fin à sa carrière.
Le 15 octobre dernier, le destin de Roni Hirvonen a basculé en une fraction de seconde. Ce jour-là, les Marlies de Toronto affrontaient les Comets d’Utica dans la AHL.
Alors que l’attaquant Max Willman effectuait un simple dégagement, le suivi de son bâton a frappé directement l’œil de Hirvonen.
Le Finlandais s’est effondré sur la glace, lâchant immédiatement son bâton, son casque et un gant. Il savait que quelque chose n’allait pas.
Envoyé en urgence à l’hôpital, Hirvonen n’avait aucune idée de la gravité de sa blessure. Les médecins lui ont rapidement fait comprendre que rien ne garantissait qu’il pourrait rejouer un jour.
Pendant trois mois, il ne pouvait même pas patiner. Il attendait, impuissant, que son œil guérisse, sans qu’aucune intervention médicale ne soit possible. Il a cru que sa carrière était finie.
Pendant ce temps, les Maple Leafs l’ont gardé aussi impliqué que possible, mais rien ne pouvait remplacer la sensation de jouer au hockey.
« Quand tu es sur la glace tous les jours et que, soudainement, tu ne peux plus, c’est très dur », a confié Hirvonen, le regard vide.
Le parcours de Roni Hirvonen force le respect. Alors qu’il aurait pu abandonner, il a continué à travailler pour revenir.
Son coéquipier Topi Niemelä, qui le connaît depuis 2016, l’a vu traverser les pires moments de sa vie.
« Le mot qui le décrit, c’est ‘fort’. Il a une force mentale incroyable. Il est toujours positif, même quand tout s’effondre autour de lui. »
« Quand son père est décédé, il est resté fort. Quand il a eu son accident à l’œil, il est resté fort. J’ai tellement appris de lui. »
Même l’entraîneur des Marlies, John Gruden, ne pouvait cacher son admiration pour Hirvonen :
« Il est passé à travers tellement d’épreuves. Peu importe si ça va bien ou mal, il reste le même gars. Ça en dit long sur lui. »
Après trois mois d’enfer, Hirvonen a finalement pu rechausser ses patin.
Aujourd’hui, il a disputé 36 matchs cette saison, avec 7 buts et 8 passes pour 15 points en 36 matchs.
Mais cette histoire montre à quel point sa carrière est fragile. Un coup de bâton l’a presque détruit, et il sait que la route vers la LNH ne sera pas facile.
Mais que vaut réellement Roni Hirvonen aujourd’hui?
C’est un joueur de centre polyvalent, capable de jouer à l’aile. Son sens du jeu et son intelligence sont ses plus grandes forces.
Son physique limité (5’9, 175 lbs) freine son développement en Amérique du Nord. Il n’a pas encore prouvé qu’il peut s’imposer dans la LNH.
En clair, c’est un projet, un joueur qui pourrait percer, mais rien n’est garanti.
Là où ça devient cruel pour Jake Evans, c’est qu’il réalise qu’il ne vaut pas grand-chose sur le marché.
Toronto ne veut pas donner plus qu’un choix tardif et un espoir de second ordre. L’offre n’est pas catastrophique, mais elle ne fait pas rêver non plus.
Malgré tout son courage, Hirvonen et un maigre choix de 2e ronde pour Evans, c'est une offre qu'on refuse les yeux fermés.