La reconstruction du CH est en train de basculer sur le marché des transactions.
Le statu quo n’est plus une option. L’organisation n’a plus le choix : avancer... ou rater sa fenêtre...
Darren Dreger l’a confirmé : les discussions avec les Blues de Saint-Louis sont bien réelles, elles durent, elles reviennent, et aucune des deux équipes n’a lâché le morceau.
Kent Hughes et Doug Armstrong se sont rencontrés dans les derniers jours.
Ce n’est pas une rumeur en l’air. C’est une négociation lourde, sérieuse, qui oppose deux directions générales coincées pour des raisons diamétralement opposées : Montréal veut accélérer, Saint-Louis veut respirer... pour reconstruire...
Et ce bras de fer-là pourrait redéfinir les deux franchises.
Les Blues sont un club en crise. Leur vestiaire s'effondre. L’entraîneur Jim Montgomery jongle avec les trios comme un homme en panique, Jordan Kyrou est puni, Robert Thomas joue comme un soldat seul au monde, Logan Mailloux, qu’on présentait comme un pilier de puissance, s’écroule sous la pression de la LNH et Jordan Binnington attend sa transaction, lui qui n'est plus capable de sentir son coach Jim Montgomery.
Tout s'effondre chez les Blues. Et Doug Armstrong cherche une issue de secours.
Il veut se rajeunir et repartir sur de nouvelles bases. Surtout, il veut récupérer des pièces de franchise, pas des joueurs de soutien.
Ce qu’il réclame à Montréal?
Le prix est ahurissant :
David Reinbacher + Michael Hage + un choix de première ronde + Alexander Zharovsky... pour Robert Thomas...
Un prix qui donne le vertige. Un prix qui dit tout : Armstrong veut flouer Montréal.
Sauf que Kent Hughes ne tombera pas dans le piège.
Pour ce qui est de Jordan Kyrou, les Bues continuent de demander le mur infranchissable : Kaiden Guhle.
Saint-Louis revient constamment à lui.
Mais Montréal s’est fermé comme une porte de coffre-fort. Guhle ne bougera pas. Ni Hage, Ni Reinbacher. Ni Zharovsky.
Ce qui reste sur la table : le trio Engström / Xhekaj / Struble. Mais ce n'est pas avec l'un de ces trois défenseurs qu'on va obtenir Kyrou ou Thomas. Même si on rajoute deux choix de 1re ronde.
Les Blues veulent un "stud". Et c’est là que tout devient explosif.
Parce que si Guhle, Reinbacher, Hage ou Zharovsky ne bouge pas, que peut offrir Kent Hughes?
C’est le timing qui rend l’affaire encore plus compliquée :
Montreal veut améliorer son top-6 avant les Olympiques.
Saint-Louis veut régler son “reset” avant pour couler définitivement et viser Gavin McKenna. Personne ne peut se permettre d’attendre.
Pourquoi le CH doit frapper un coup de circuit?
Matheson a accepté moins d’argent, tout comme Hutson et Dobson.
Les joueurs croient au projet. Ils veulent gagner ici. Ils ont laissé des millions sur la table pour bâtir quelque chose.
Maintenant, la pression est sur Kent Hughes.
Parce que si ton vestiaire voit que tu économises la masse salariale mais que tu refuses d’ajouter le morceau qui manque, tu brises le pacte.
Le CH n’a plus d’excuse. Il doit trouver un centre numéro 2. Il doit donner à Suzuki un partenaire digne de lui. Il doit rendre justice aux sacrifices de ses joueurs.
C’est ce qui rend Robert Thomas si tentant.
Et si terrifiant.
Saint-Louis demande une coupe Stanley d’avenir (Reinbacher + Hage + 1er choix + Zharovsky).
Aucun DG raisonnable n’accepte ça. Thomas est un joueur incroyable. Mais pas au prix d’une reconstruction supplémentaire.
La valeur se situe ailleurs. Le compromis est ailleurs. Et c’est pour ça que les négos durent. Chaque équipe attend que l’autre panique.
Peu importe comment cette histoire se termine, une vérité demeure : un défenseur gaucher du Canadien sera échangé.
Pas Guhle.
Un entre Engström, Xhekaj ou Struble. Il faut juste trouver la lune qui va avec l'un de ces arrières. Deux choix de première ronde? (2026 et 2027). Il faudra bien plus.
En ce moment, il y a trop de fumée. Trop de recruteurs des Blues qui observent. Trop de discussions confirmées. Trop de besoins urgents chez les Blues. Trop d’espace salarial à Montréal. Trop de pression interne dans le vestiaire.
Ce qui rend toute cette histoire encore plus fascinante, c’est cette scène presque cinématographique qui s’est déroulée le 11 novembre dernier, au lendemain de la réunion des DG à Toronto.
Kent Hughes et Doug Armstrong ont pris le même vol commercial Toronto-Montréal, assis à l’un à côté de l’autre en classe affaires.
Deux DG aux trajectoires opposées, réunis dans le même avion, chacun sachant pertinemment les besoins de l'autre.
Officiellement, Armstrong faisait le déplacement pour assister au match du CH en tant que DG d’Équipe Canada, question d’observer Nick Suzuki, Samuel Montembeault (qui a choké devant lui) et Noah Dobson. Mais personne n’est naïf
Dans l’avion, loin des micros et des caméras, les deux hommes ont eu l’occasion de poursuivre leurs discussions sur les dossiers chauds.
Une transaction majeure arrive.
Ce n’est pas une question de “si” C’est une question de “quand”.
Et pour Kent Hughes, la marge d’erreur est maintenant inexistante.
