Quelque chose se trame à Saint-Louis, et pour le Canadien de Montréal, c’est peut-être là que se cache la plus grosse occasion de l’année.
Tandis que plusieurs observateurs continuent de se demander si les Blues vont finalement appuyer sur le bouton rouge de la reconstruction, les démarches de Doug Armstrong laissent croire que tout pourrait être envisagé.
Derrière une apparence de stabilité se dissimule une crise identitaire profonde : une attaque jeune et talentueuse, une défense vieillissante, un noyau qui n'a jamais été réellement réorganisé depuis la conquête de 2019. Et surtout, une direction générale qui refuse de trancher entre compétition et réinitialisation.
Selon des informations croisées (RG Media, Elite Prospects, informateurs de la LNH), le nom de Brayden Schenn circule de plus en plus intensément.
Le capitaine des Blues pourrait être le premier domino à tomber si la saison continue de s’étirer vers le bas du classement.
Son contrat (6,5 M$/an jusqu'en 2028), son expérience, son profil de centre gaucher de puissance collent parfaitement aux besoins du Canadien.
Il possède une clause de non-échange limitée à 15 équipes, mais tout indique que Montréal ne figure pas sur sa liste noire.
Dans une ligue où les deuxièmes centres sont presque aussi rares que les gardiens de but numéro un, Schenn apparaît comme un joueur de transition idéal pour combler le vide entre Nick Suzuki et la future émergence d’un Michael Hage.
Mais c’est le dossier Jordan Kyrou qui attire toutes les attentions à Montréal. Ce n’est un secret pour personne : le Canadien a été extrêmement actif cet été pour tenter d’acquérir l’ailier droit explosif.
Kyrou, qui est sous contrat jusqu'en 2030 (8,125 M$/an), avait même accepté de lever sa clause de non-échange pour venir à Montréal, preuve de son intérêt envers le marché et la vision de Kent Hughes. (il est l'un des meilleurs amis de Nick Suzuki).
Or, les discussions ont achoppé sur un point fondamental : les Blues exigeaient Kaiden Guhle. Le Canadien a refusé. Quelques mois plus tard, Guhle est encore blessé pour un mois, victime d’une fragilité qui dérange de plus en plus au sein de l’organisation.
Plusieurs partisans du Canadien affirment aujourd’hui qu’ils auraient accepté d’échanger Jordan Kyrou contre Guhle.
Le défenseur ommence à porter l’étiquette inquiétante de joueur de porcelaine. Et Kyrou, lui, produit à un rythme qui correspond parfaitement aux besoins d’un top-6 offensif pour compléter Demidov.
Est-ce que ce refus était judicieux? Avec le recul, difficile de trancher. Mais les rumeurs veulent que les Blues n’aient pas fermé la porte à un deal si les bons morceaux sont offerts.
Ils suivent David Reinbacher de très près. Le défenseur autrichien, fraîchement réactivé avec le Rocket de Laval, représente un profil qui cadre parfaitement dans leur transition défensive.
S’ils devaient se résoudre à échanger Kyrou, ils exigeraient un retour équivalent en jeunesse et en potentiel à long terme. Reinbacher pourrait être cette pièce. Le choix de première ronde 2026 du CH (protégé top-10) pourrait aussi s’ajouter dans la balance.
Un autre nom revient avec insistance : Robert Thomas. Centre de premier plan dans le moule de Nick Suzuki, Thomas serait la cible numéro un de plusieurs équipes si les Blues décident de l’offrir.
Il est lié jusqu'en 2030 lui aussi, au même salaire que Kyrou (8,125 M$). Mais à la différence de ce dernier, Thomas est un vrai centre, et son contrat est considéré par plusieurs comme l’un des plus "friendly" de la ligue pour un joueur de cette trempe.
Jordan Kyrou continue d'affirmer qu'il est capable de jouer au centre, mais si Kent Hughes veut créer une deuxième ligne dévastatrice derrière Suzuki, c’est Thomas qu’il doit viser. Un duo Thomas-Demidov est même digne d'un premier trio.
Mais là encore, le prix sera astronomique. On parle ici de Michael Hage, peut-être Reinbacher, et fort possiblement un autre actif majeur.
Le hic? Hughes est dans une position où il peut surpayer. Il a plusieurs jeunes dans son système, Il sait que pour obtenir un joueur du calibre de Robert Thomas, il devra frapper fort. Et il semble que ce soit la première fois où l’idée de sacrifier Hage serait envisagée en interne.
Le centre de Michigan University était intouchable pour Sidney Crosby, Nazem Kadri ou Pavel Zacha. Mais pour un Robert Thomas âgé de 26 ans, tout est possible.
Il faut aussi évoquer une donnée capitale : Owen Beck. Ce dernier a déjà été offert à Long Island dans le cadre de discussions pour Noah Dobson. Refusé. Il a ensuite été inclus dans deux offres distinctes présentées aux Bruins de Boston : une première avec Jayden Struble et Joshua Roy; une deuxième où Beck était remplacé par Oliver Kapanen, mais avec les mêmes deux joueurs.
Dans les deux cas, Boston a refusé. Cela commence à créer un malaise : Beck semble devenir l'indésirable numéro un du marché à Montréal. Sa valeur perçue est en chute libre, et l’organisation le sait. Il est utile, mais de plus en plus sacrifiable.
Évidemment, on parle d'un throw-in qui n'a aucune valeur. Mais si Kent Hughes veut créer un immense package deal incluant David Reinbacher et d'autres éléments pour Robert Thomas, sans sacrifier Michael Hage, Owen Beck serait un bon crèmage de gâteau.
Le moment est peut-être venu pour Kent Hughes de déclencher l’opération majeure qui permettra au Canadien de passer au prochain niveau.
Il a les pièces, il a les besoins, il a les cibles. Il ne manque qu’un détonateur, et Saint-Louis pourrait en être un. La fenêtre est mince. Si les Blues se replacent, tout sera refermé. Mais s’ils chutent encore au classement, le chaos pourrait s’installer, et le CH devra être prêt à danser dans l’ouragan.
La question à un million de dollars: sacrifiez-vous Michael Hage pour Robert Thomas?
Kent Hughes devra trancher
