Les partisans sont en furie...
Le Centre Bell est en ébullition. Les réseaux sociaux, eux, sont carrément en feu. Pendant que le Canadien peine à marquer sur l’avantage numérique contre Nashville, la foule crie ce que tout le Québec pense tout haut : il faut mettre Ivan Demidov sur la première unité.
Et ce n’est plus une suggestion, c’est une exigence.
Le mot-clic #FreeDemidov monte en flèche sur X. Des partisans parlent de « sabotage », d’autres d’« injustice ». Certains vont jusqu’à écrire qu’ils « vont faire des émeutes si Demidov n’est pas sur la première unité avant la fin de la semaine ».
C’est dire à quel point la frustration est montée d’un cran.
Ce soir encore, le jeu de puissance du Canadien est catastrophique.
Les passes sont molles, les tirs sont prévisibles, et les entrées de zone ressemblent à un cours de patinage artistique mal chorégraphié.
Nick Suzuki et Cole Caufield multiplient les échanges de passes, mais il n’y a aucun mouvement dangereux.
Lane Hutson "shake" ses feintes, mais les autres ne suivent pas.
Slafkovský semble perdu. Bolduc tente bien de se démarquer, mais le tout manque de synchronisme.
La frustration grandit au Centre Bell.
Dans les gradins, les partisans hurlent « Demidov ! Demidov ! ».
À la télé, les commentateurs eux-mêmes commencent à se demander pourquoi un joueur aussi explosif reste coincé sur la deuxième unité, pendant que la première s’enlise dans la lenteur.
Pauvre Slafkovský.
Le bouc émissaire, ce soir, c’est bel et bien le Slovaque.
Déjà sous pression depuis le début de la saison, Slaf n’aide pas sa cause.
Il ne gagne pas ses batailles à un contre un. Il se place mal. Il coupe les lignes de passe.
Le Centre Bell a grondé.
Et sur les réseaux sociaux, c’était le déluge :
« Enlève-moi ça de là, St-Louis ! »
« Slafkovský tue chaque power play ! »
« Mets Demidov à sa place, maintenant ! »
La colère est telle qu’on va bientôt voir les premières pancartes dans les gradins : Free 93.
Martin St-Louis n’a pas prononcé un mot, mais on sent la tension jusque sur le banc.
Il regarde le tableau, il consulte Trevor Letowski, il hésite.
Mais la réalité saute aux yeux : l’avantage numérique du Canadien tourne à vide, et il a sur le banc un joueur qui respire le talent offensif.
Ivan Demidov est là, les bras croisés, concentré, prêt à embarquer.
Chaque fois qu’il a touché la rondelle à cinq contre cinq, il a créé quelque chose.
Mais sur l’avantage numérique, il reste spectateur jusqu'à ce que St-Louis donne des miettes à la 2e unité.
Le paradoxe est intenable : un artiste prêt à peindre, mais à qui on refuse le pinceau.
Depuis le début de la saison, le CH n’a marqué que trois fois en quinze occasions.
Et selon Natural Stat Trick, le taux de tirs dangereux générés par la première unité est de 28 % seulement, l’un des pires de la Ligue.
En revanche, la deuxième unité (celle de Demidov) produit presque deux fois plus de tirs en moyenne par minute de jeu.
Le problème n’est donc pas dans le talent, mais dans l’organisation.
Le trio Suzuki–Caufield–Slafkovský fonctionne à cinq contre cinq, même si Slaf est invisible, mais en avantage numérique, tout se fige.
La rondelle circule en périphérie. On cherche la ligne parfaite, sans jamais tirer.
Et quand ça tire, le gardien voit tout venir.
C’est exactement ce que Martin St-Louis dénonçait lui-même il y a un an : un power play sans rythme, sans surprise, sans chaos.
Depuis le camp d’entraînement, Ivan Demidov attend son moment.
Chaque fois qu’il touche à la rondelle, quelque chose se passe.
Son instinct, sa rapidité d’exécution, sa vision transversale… tout crie “première unité”.
Mais St-Louis persiste à le garder sur la deuxième vague.
Résultat : le talent dort, la frustration monte.
Et les partisans n’en peuvent plus.
Certains rappellent même que Kent Hughes a promis que le Canadien allait jouer un hockey excitant cette saison. Pour l’instant, c’est tout l’inverse.
Le jeu de puissance est un supplice visuel.
Ce qui choque le plus, ce n’est pas seulement l’inefficacité, c’est l’entêtement.
Martin St-Louis a toujours prôné l’adaptation, la flexibilité, le mérite.
Mais ce soir et depuis le début de la saison, il s’enferme dans une logique de hiérarchie.
Slafkovský a été choisi premier au total, donc il doit rester sur la première unité.
Sauf qu’à Montréal, les fans ne se contentent pas de symboles.
Ils veulent du résultat.
Et en ce moment, la patience n’existe plus.
Parce que Demidov, c’est la flamme.
Et ce soir, le feu brûle partout : sur X, sur Reddit, dans les salons, au Centre Bell.
Le peuple du CH veut du changement.
Et il le veut maintenant.
S’il y a une chose que Montréal n’accepte pas, c’est de voir un génie en cage.
Le coach a voulu “gérer les attentes”.
Il se retrouve maintenant à gérer une révolte.
À ce rythme-là, ce n’est plus seulement une question tactique.
C’est une question de crédibilité.