Quel revirement de situation. Pendant que tout le monde croyait que Cayden Primeau allait simplement finir la saison en tant que gardien #2 du Rocket de Laval, voilà qu’il se transforme soudainement en atout majeur sur le marché des transactions.
La série contre Rochester est peut-être en train de changer le destin d’un jeune homme… et de bouleverser les plans estivaux de Kent Hughes.
Cayden Primeau est tout simplement en feu.
32 arrêts sur 33 tirs. Une performance clinique. Une victoire cruciale. Une démonstration de sang-froid dans un match tendu.
Et, surtout, une nouvelle perception qui s’installe à travers la LNH : Primeau, ce n’est peut-être pas juste un espoir instable… c’est peut-être un gardien de calibre LNH, prêt à faire le saut.
Daniel Brière le croit fermement. À Philadelphie, l’état-major discute activement d’une offensive pour acquérir Primeau.
Et si Kent Hughes ne se décide pas rapidement, les Flyers pourraient déposer une offre hostile à bas coût… et s’en tirer pour un vulgaire choix de 3e ronde...ou rien du tout.
Et c’est là que ça devient carrément dangereux pour Kent Hughes : le terrain des offres hostiles de bas étage. En vertu de l’échelle de compensations en vigueur pour la saison 2025-2026 dans la LNH, toute offre hostile avec un salaire moyen annuel de 1 544 424 $ ou moins ne donne aucune compensation à l’équipe qui perd son joueur.
Et justement, Cayden Primeau, dont le salaire moyen actuel tourne est de 890 000 $, serait fou de refuser une offre à 1,5 million $ par année sur 3 ou 4 saisons. On parle ici d’une augmentation directe, d’une vraie garantie LNH, d’un contrat à sens unique, sécuritaire, signé par une autre équipe… et qui ne coûte même pas un choix de repêchage à l’équipe qui le lui propose.
Et qui est en position parfaite pour en profiter ? Daniel Brière. Le DG des Flyers de Philadelphie connaît bien Primeau, l’organisation l’aime beaucoup, et ils cherchent précisément un jeune gardien capable de se développer derrière une défensive jeune et mobile.
En déposant une offre à 1 544 425 $ (oui, juste un dollar de plus que le seuil sans compensation), Brière déclenche l’article de compensation minimale : seulement un choix de 3e tour. T
Imaginez. Un gardien de 25 ans, en pleine ascension, qui vient de prouver qu’il est prêt pour la LNH… pour un simple troisième choix. C’est un vol légalisé.
Mais le plus sournois dans tout ça ? Si le Canadien décide d’égaler l’offre, il ne pourra pas échanger Cayden Primeau par la suite, pendant au moins un an.
Donc Hughes est piégé : s’il ne l’égale pas, il perd son gardien pour rien. S’il l’égale, il le garde avec un contrat qu’il n’a pas négocié, qu’il n’aime peut-être pas, et il bloque potentiellement la progression de Jakub Dobes et Jacob Fowler ou même l’espace salarial à moyen terme.
Cette situation met une pression monstre sur Kent Hughes. Il doit soumettre une offre qualificative à Primeau, mais il doit aussi lui proposer un contrat solide, honnête, et vite, pour ne pas laisser le temps aux autres DG de lui glisser une offre hostile bien ficelée pendant que Hughes regarde ailleurs.
Parce que dans un été où les offres hostiles risquent d’exploser, Primeau est exactement le profil idéal : jeune, abordable, talentueux, pas protégé par une clause, et trop bien entouré à Montréal pour percer.
Et dans ce contexte précis… Daniel Brière peut faire très, très mal au CH.
Et Primeau le sait. Son clan le sait. Son agent le sait. Cayden Primeau n’a jamais voulu rester dans l’ombre de Samuel Montembeault, de Jakub Dobes et de Jacob Fowler. Aujourd’hui, il a les cartes entre ses mains. Et il sait qu’il y a de la demande.
Outre Philadelphie, plusieurs autres équipes ont montré un intérêt marqué : les Red Wings de Détroit, les Islanders de New York, les Penguins de Pittsburgh et les Canucks de Vancouver seraient attentifs au dossier.
À Edmonton, malgré la présence en finale de conférence, on sait pertinemment que le duo Calvin Pickard–Stuart Skinner n’est pas viable à long terme.
Les Oilers ont une certaine confiance en Olivier Rodrigue pour l'avenir, mais ils veulent un jeune gardien qu'ils peuvent continuer à développer et qu'ils voient dans la LNH la saison prochaine.
Ils veulent un jeune gardien, mais avec du vécu et du potentiel. Primeau coche toutes les cases.
À Pittsburgh, le tandem Tristan Jarry–Alex Nedeljkovic n’inspire plus confiance. Kyle Dubas cherche désespérément une solution jeune, abordable.
Même scénario à Détroit, où Steve Yzerman voit les années passer sans solution durable devant le filet. Sebastian Cossa n'est pas encore prêt. lui qui a connu d'énormes difficultés dans la ligue américaine. Il veut un jeune gardien d’avenir prêt pour la LNH, et Primeau, à 25 ans, cadrerait parfaitement.
À Long Island, l’arrivée imminente de Marc Bergevin chez les Islanders pourrait aussi faire renaître l’intérêt pour Primeau.
Il a été son DG à Montréal, et connaît ses qualités. Semyon Varlamov est constamment blessé, et Marcus Högberg a été une catastrophe cette saison.
À Vancouver, la carrière de Thatcher Demko pourrait être en danger au niveau de la santé et le tandem Kevin Lankinen-Nikita Tolopilo n'est pas la solution.
Cayden Primeau, à bas prix, représente exactement ce que cherche Ken Holland : un gardien jeune, déjà rodé, avec du potentiel à long terme.
À Chicago, c’est la confusion. Arvid Söderblom n’a pas le soutien du vestiaire. Petr Mrázek est en fin de carrière. Et Connor Bedard ne veut pas attendre. Primeau offrirait un pont vers l’avenir.
Et pendant ce temps-là, à Montréal, Kent Hughes regarde le tout avec prudence. Parce qu’il sait que le plan initial ne comprenait pas une explosion de Primeau.
Il savait que Montembeault est sous contrat à 3,15 millions pour deux ans encore. Il savait que Dobes allait sûrement être l'auxilliaire du Québécois. Et il savait surtout que Jacob Fowler est la pépite absolue du club. F
owler est en train de reproduire le parcours de Carey Price à Hamilton : une arrivée flamboyante, une domination en séries, une maturité exceptionnelle… et un futur incontestable dans la LNH.
Ce qui rend Primeau soudainement « de trop ».
Mais l’organisation est prise au piège.
Laisser partir Primeau pour rien? Inacceptable. L’égaler et le bloquer? Piégeant. Et surtout… Primeau ne veut plus rester. Il a vu Dobes s’imposer. Il voit Fowler arriver. Et il sait que Montembeault est le préféré du staff.
L’heure est venue de trancher.
Il faut lui soumettre une offre qualificative. Il faut éviter une offre hostile. Et si on veut vraiment capitaliser, il faut agir maintenant. Parce que Primeau vaut quelque chose. Et que les acheteurs sont prêts à payer.
La leçon ici? Le hockey est cruel. Le Rocket gagne, Primeau brille, mais à chaque arrêt, à chaque séquence spectaculaire, c’est son avenir à Montréal qui s’assombrit.
Kent Hughes et Jeff Gorton doivent décider : tirera-t-on le maximum de cet actif pendant qu’il est à son sommet? Ou s’enfargera-t-on dans des émotions et de l’attentisme?
Le téléphone sonne. Les Flyers attendent. Et Primeau, lui, ne veut plus être numéro 3.