Il n’a que 23 ans. Et pourtant, on parle déjà de Kirby Dach comme d’un joueur à relancer.
Blessé trop souvent. Trop tôt. Trop gravement. Un talent brut, toujours sur le point d’exploser… mais constamment freiné avant la détonation.
Et dans une LNH qui oublie vite, Kirby Dach est passé en quelques années de pièce centrale du projet Hughes à simple point d’interrogation.
Mais voilà que Martin St-Louis pourrait bien avoir trouvé la clé.
Un nom. Une promesse: Ivan Demidov.
Parce que si le CH veut redonner le goût de jouer à Kirby Dach, il doit lui offrir ce qu’il n’a jamais eu : un vrai complice. Un joueur de génie à ses côtés.
Et cette pièce-là, elle vient d’atterrir à Montréal avec le feu au fond des yeux. Ivan Demidov n’est peut-être pas encore prêt à dominer la LNH, mais il arrive avec une électricité que Kirby Dach n’a jamais connue dans sa carrière.
Souvenez-vous de son excitation l’an dernier, quand la rumeur Patrick Laine a circulé. Il avait rarement eu cet éclat dans le regard. On avait l’impression qu’il allait enfin sortir de sa coquille.
Et pour cause : Kirby Dach a besoin d’un joueur de talent à ses côtés pour s’élever. Il ne veut pas porter une ligne sur ses épaules. Il veut la compléter. L’élever. L’animer.
Malheureusement, Laine s’est blessé avant même que la chimie puisse naître.
Et cette flamme qui s’était allumée dans le regard de Dach… elle s’est vite éteinte.
Mais là, avec l’arrivée de Demidov, elle pourrait bien se rallumer. Et cette fois, pour de bon.
Kirby Dach est un joueur qui joue mieux en réaction. En duo. En lecture rapide avec un ailier capable de voir la glace comme lui.
Et devinez quoi? Ivan Demidov voit tout.
Son tout premier match dans la LNH a été un coup d’éclat.
Énergie débordante. Vision. Audace. Il a immédiatement montré qu’il appartenait à cette ligue.
Mais après quelques matchs, le rythme s’est essoufflé. Le jeu s’est refermé sur lui. Et soudain, l’adaptation est devenue évidente.
Il ne s’est pas effondré, non. Mais il a ralenti. Et il est devenu clair que, comme tout jeune joueur venu de la KHL, Demidov allait devoir passer par une phase d’apprentissage.
Et cette courbe, elle s’est prolongée jusqu’aux séries.
Ce n’était pas une catastrophe, mais ce n’était pas non plus un coup d’éclat.
Un peu de production en avantage numérique, mais un impact limité à cinq contre cinq.
Pas de panique à avoir. Mais un constat simple : Demidov n’est pas encore prêt à être laissé seul. Il a besoin d’encadrement. De repères. D’un modèle.
Et ce modèle, c’est peut-être Kirby Dach.
Parce que lui aussi est passé par là.
Par le vertige des attentes.
Par les blessures qui effacent une saison.
Par la solitude d’un jeune espoir qui ne livre pas tout de suite.
C’est peut-être là que tout se joue.
Kirby Dach sait ce que Demidov est en train de vivre.
Et il est peut-être le meilleur guide pour lui éviter de sombrer.
Et si Martin St-Louis avait vu clair?
Et si, en jumelant Demidov à Dach, il offrait au premier un modèle de résilience… et au second, une étincelle qui rallume la flamme?
Parce qu’au fond, ces deux joueurs-là ont tout à gagner à s’unir.
Demidov a besoin d’un centre intelligent, calme, capable de le laisser briller sans compétition d’ego. Dach coche toutes les cases.
Et Kirby, lui, a besoin de se sentir utile. Responsable de quelqu’un d’autre que lui-même.
Ce n’est pas une question de production. C’est une question de motivation.
Et Demidov peut lui donner une mission : devenir son grand frère, son catalyseur, son protecteur.
À Montréal, les grandes histoires commencent souvent par des blessures.
Mais parfois, elles se poursuivent par une rencontre.
Celle d’un jeune russe en quête d’identité…
Et d’un grand frère oublié, prêt à redevenir quelqu’un.
Martin St-Louis l’a compris.
Il ne s’agit pas seulement de relancer un espoir.
Il s’agit de créer un duo.
Et peut-être, avec un peu de chance, un électrochoc.
Celui qui relance deux carrières en même temps.