Revirement de situation à Montréal: Kent Hughes voit rouge avec un espoir québécois

Revirement de situation à Montréal: Kent Hughes voit rouge avec un espoir québécois

Par David Garel le 2025-06-04

Le ciel vient de tomber sur la tête de Justin Carbonneau. Le jeune attaquant québécois, qui espérait faire partie des priorités du Canadien de Montréal au prochain repêchage, se retrouve aujourd’hui dans l’ombre… rejeté. Et pas à cause d’un manque de talent. Non. Cette fois, c’est son attitude qui le condamne.

Car pendant que Carter Bear mange un bon steak avec la haute direction du Canadien, pendant que Kashawn Aitcheson fait vibrer le radar des recruteurs de la LNH, Justin Carbonneau, lui, regarde le train passer. Et ce train, c’est celui du CH. Le plus prestigieux de tous. Celui qui t’offre non seulement une carrière, mais une identité.

L’image est brutale : Carter Bear a été invité à souper par les dirigeants du Canadien de Montréal. Ce n’est pas banal. C’est un geste très rare, très significatif. Une manière pour Kent Hughes, Martin Lapointe et Nick Bobrov d’aller au-delà des chiffres, au-delà des vidéos, et d'évaluer le caractère du jeune homme.

Carter Bear, ailier gauche ultra-dynamique des Silvertips d’Everett, coche toutes les cases : talent, caractère, intensité, polyvalence. Mais surtout, il incarne ce que le CH veut projeter : un joueur impliqué, mature, enraciné dans sa communauté, et affamé de succès.

Il n’est pas parfait, mais il inspire confiance. Résilience, éthique de travail, leadership. C’est le combo que Kent Hughes cherche depuis son entrée en fonction.

Et Bear ne sera pas seul à casser la croûte. Une rencontre est également prévue avec un autre phénomène qui affole les recruteurs : Kashawn Aitcheson. Le bulldozer des Colts de Barrie, défenseur au style électrisant, sera l’autre invité au festin stratégique du Canadien. Un autre signal fort.

Mais pendant ce temps-là, silence radio du côté de Justin Carbonneau. Aucun souper. Aucune rumeur de rencontre formelle. Aucune présence dans les papiers de TVA Sports ou du journaliste Marco D’Amico, qui a été le premier à nous informer du souper entre Bear et la direction du CH (source: RG.org).

Le nom du jeune attaquant québécois, pourtant considéré en début de saison comme un choix potentiel de première ronde, a disparu de l’équation montréalaise.

Ce silence n’est pas anodin. Il fait mal au coeur. Car dans les coulisses de la LNH, une rumeur tenace circule : le Canadien aurait tout simplement rayé Justin Carbonneau de sa liste. Non pas à cause de son jeu – qui demeure solide. Mais à cause de son attitude. Et dans l’univers ultra-politisé du repêchage, cette attitude peut faire la différence entre un contrat LNH… et une chute libre.

Selon Alexandre Gascon, journaliste de Radio-Canada, Carbonneau aurait décidé de changer d’agent en plein cœur de la saison. Jusque-là, rien d’alarmant. Ce genre de décision arrive souvent. Mais c’est la manière qui fait grincer des dents. 

Justin Carbonneau était représenté jusqu’en février 2025 par Jonathan Lachance, de l’agence Will Sports Group. Il était aussi co-géré par Dominic De Blois, jusqu’à ce que ce dernier quitte Will Sports pour fonder sa propre agence, Meridian Hockey.

Ce départ a causé une certaine instabilité dans l’entourage du jeune joueur, qui a préféré ne rien décider pendant la saison. Ce n’est qu’après la campagne qu’il a annoncé son choix de signer avec Olivier Fortier de l’agence Wasserman, l’un des plus gros joueurs du marché.

Mais ce n’est pas tant le changement d’agent qui dérange les dépisteurs… que la manière.

Justin Carbonneau aurait informé Jonathan Lachance par courriel, froidement, de son départ, en demandant à son ancien agent de ne plus jamais le contacter.

Un geste perçu dans les cercles de la LNH comme arrogant, prétentieux, déconnecté au niveau humain.

Une décision qui a fait sourciller plusieurs recruteurs, surtout à quelques semaines du repêchage. Dans un milieu où la loyauté, la communication et la maturité sont scrutées à la loupe, ce geste a été perçu comme précipité, immature et égoïste.

Deux des trois dépisteurs consultés par Radio-Canada ont confirmé que ce genre de comportement, qui peut avoir l'air d'un détail en apparence, laisse un goût amer. L’un d’eux est allé jusqu’à dire :

« Ça n’aide pas sa cote, c’est sûr. Il y a des clubs qui vont se poser la question. »

Ajoutez à cela une réputation qui le précède dans les gradins, et le portrait devient plus sombre. Plusieurs dépisteurs affirment que Carbonneau “a la tête enflée” depuis ses premiers succès.

Déjà, son nom avait glissé au 20e rang du repêchage de la LHJMQ deux ans plus tôt – hors du top 15 – en raison, entre autres, d’inquiétudes sur son caractère et son approche avec les adultes en position d’autorité.

Son profil fait l’unanimité sur la glace : un marqueur naturel, un ailier robuste, avec un tir foudroyant et une volonté de s’imposer physiquement.

Mais en dehors de la patinoire, plusieurs recruteurs craignent un manque d’humilité, un joueur “trop sûr de lui”, qui écoute peu, n’accepte pas facilement la critique, et gère son entourage comme une marque personnelle, à l’image des vedettes médiatiques.

Selon un autre recruteur :

« Il a des qualités exceptionnelles. Mais il te force à peser le pour et le contre. Et ce contre-là, dans un marché comme Montréal, c’est souvent intolérable. »

Voilà pourquoi Justin Carbonneau, malgré tout son talent, voit le CH fermer la porte.

Et ce n’est pas tout. Plusieurs recruteurs murmurent que le jeune homme est prétentieux. Trop sûr de lui. Trop centré sur sa propre image. Une perception qui, dans un marché comme Montréal, peut être fatale.

Car on ne cherche pas que du talent. On cherche des ambassadeurs. Des hommes prêts à grandir dans l’humilité. À s’intégrer dans un vestiaire. À encaisser les critiques médiatiques. Et surtout, à se battre pour le logo sur le chandail, pas seulement pour leur propre carrière.

Certains pourraient penser que le profil de Carbonneau, un attaquant droitier, joue contre lui dans un contexte où le Canadien déborde déjà de droitiers. Mais ce serait réducteur. Car en vérité, si le CH voulait de lui, il aurait trouvé une place. Nick Bobrov et Martin Lapointe sont prêts à tordre les règles pour un coup de cœur. Ils l’ont déjà fait.

Mais dans le cas de Carbonneau, ce n’est pas une question de profil. C’est une question de perception. Une question de confiance. Et il semble que le lien de confiance a été brisé avant même d’être établi.

Pendant ce temps, l’ascension de Carter Bear se poursuit à une vitesse fulgurante. L’ailier de 18 ans est devenu une véritable coqueluche dans l’Ouest canadien. Deuxième meilleur pointeur de la WHL avec 40 buts et 82 points en seulement 56 matchs, Bear est un joueur qui explose les attentes.

Mais ce qui le distingue aux yeux du Canadien, c’est son caractère. Son parcours. Son lien profond avec la Première Nation Peguis. Son implication communautaire. Son courage Bear n’a jamais pris le chemin facile. 

Carter Bear, malgré ses statistiques étincelantes et son ascension fulgurante dans les classements de la WHL, traîne encore une épine dans le pied, un talon d’Achille qui inquiète certaines équipes… mais qui le rend encore plus admirable aux yeux du Canadien de Montréal : sa blessure persistante.

Depuis plusieurs semaines, Bear est tenu à l’écart des exercices physiques. Il ne participera pas aux tests au Combine de la LNH. Et ce n’est pas par caprice. 

Carter Bear, malgré ses statistiques étincelantes et son ascension fulgurante dans les classements de la WHL, traîne encore une épine dans le pied, un talon d’Achille qui inquiète certaines équipes… mais qui le rend encore plus admirable aux yeux du Canadien de Montréal.

En mars 2025, Bear a subi une lacération partielle du tendon d’Achille lors d’un match contre les Winterhawks de Portland mettant fin prématurément à sa saison dans la WHL.

Mais Bear a refusé de se laisser abattre et a gardé la bonne attitude. C’est ce courage qui a séduit les dépisteurs du CH.

Cette attitude, Kent Hughes et Martin Lapointe la valorisent au plus haut point. Dans un marché comme Montréal, où chaque match est un évènement médiatique, où chaque séquence est scrutée à la loupe, un joueur prêt à se sacrifier pour l’équipe, à encaisser pour la cause, devient un modèle recherché. Bear n’a pas que le talent : il a le cœur, et c’est là que réside sa force la plus méconnue.

Et ce n’est pas tout. Plutôt que de cacher sa blessure, Bear en a parlé ouvertement lors de ses rencontres avec les équipes. Il a expliqué son processus de guérison, ses traitements, sa progression. Il a été transparent, et humble. Une attitude opposée à celle de Carbonneau "la grosse tête".

Son souper avec le CH n’est pas un simple événement social. C’est une validation. Une déclaration. Montréal l’aime. Montréal le suit depuis longtemps. Et Montréal est prêt à miser sur lui.

Et pendant que Carbonneau s’efface, une autre étoile monte : Kashawn Aitcheson. Véritable phénomène physique et mental, le défenseur des Colts a tout pour devenir le prochain monstre sacré de la ligne bleue montréalaise. Ce que Xhekaj était… mais en mieux. Plus rapide. Plus intelligent. Plus complet.

Avec "Kash", c’est un autre message fort que l’organisation envoie : fini les joueurs qui se cachent. On veut des leaders. Des gars qui frappent, qui marquent, qui inspirent. Des guerriers modernes.

Le Canadien est même prêt à grimper de quelques rangs pour l’obtenir. Et s’il est encore disponible juste avant le 16e rang, ne soyez pas surpris qu’un échange se trame dans les coulisses.

Et pendant ce temps, Justin Carbonneau attend. Seul. Isolé. Rejeté par l’équipe de ses rêves. Rejeté pour ce qui n’apparaît pas sur les feuilles de match : l’attitude. L’intangible. Ce petit quelque chose qui fait qu’un directeur général dit oui… ou tourne la page.

Peut-il rebondir? Bien sûr. Ce rejet peut servir de leçon, de tremplin, de rappel brutal. Mais pour l’instant, le rejet est complet. Le Canadien ne veut plus de lui. Et le message est clair : le talent ne suffit pas.

À Buffalo, au combine, les regards se tournent ailleurs. Vers Carter Bear. Vers Kashawn Aitcheson. Vers des espoirs qui, en plus d’avoir du feu dans les jambes, ont la tête sur les épaules.

Justin Carbonneau, lui, devra apprendre une leçon que plusieurs jeunes ont ignorée avant lui : dans la LNH, la réputation, ça se joue avant même d’avoir enfilé un chandail.

Et quand tu perds la confiance du Canadien… tu perds plus qu’une opportunité. Tu perds un rêve.