Long Island vibre d’une nouvelle énergie. Patrick Roy, l’homme au tempérament bouillant, celui qui vit chaque match comme une guerre, a été surpris en plein sourire.
Oui, un sourire. Ce n’est pas une légende, ce n’est pas une illusion. C’est bel et bien la réalité. Et ce sourire en dit long sur l’état d’esprit des Islanders.
La troupe de Roy vient d’aligner une deuxième victoire de suite, et elle n’a pas dit son dernier mot dans la course aux séries.
Malgré les blessures, malgré les doutes, malgré un début de saison en dents de scie, les Islanders continuent de se battre.
Et après cette victoire de 7 à 4 contre les Prédateurs, ils sont maintenant à cinq petits points d’une place en séries, à égalité avec le Canadien, derrière Columbus et Détroit.
Mais ce n’est pas que le classement qui fait jaser. C’est l’histoire improbable qui s’est écrite en fin de match. Un moment unique qui a fait exploser Patrick Roy de joie.
Un moment qui a inscrit un gardien dans l’histoire du hockey. Un but. Pas un but ordinaire. Un but marqué par... Ilya Sorokin.
Dans un dernier effort désespéré, Steven Stamkos a tenté une passe anodine à la ligne bleue. Une passe qui a mal tourné. Une passe qui a glissé, lentement, inexorablement, jusqu’au fond du filet abandonné des Prédateurs.
Et qui était le dernier joueur des Islanders à avoir touché à la rondelle ? Ilya Sorokin.
C’est officiel : Sorokin a marqué un but dans la LNH.
Patrick Roy, qui a tout vu, tout vécu, tout arrêté... n’a jamais marqué de but. Lui, le gardien qui voulait tout faire, qui rêvait peut-être secrètement d’envoyer une rondelle dans un filet désert, n’a jamais eu ce moment.
Et voilà qu’il doit regarder son propre gardien accomplir ce qu’il n’a jamais pu faire. Ironique ? Un peu. Magique ? Absolument.
Les caméras étaient là. On a vu Roy lutter contre lui-même. Essayer de rester stoïque. Mais c’était plus fort que lui. Son sourire l’a trahi.
Ce n’est pas tous les jours qu’un de tes joueurs réussit un exploit aussi rare. Même si, soyons honnêtes, Sorokin n’a rien eu à faire dans cette histoire.
Oui, techniquement, ce but est l’œuvre de Steven Stamkos. Ce n’est pas Sorokin qui a décoché un tir parfait comme Martin Brodeur ou Ron Hextall avant lui. Il était simplement le dernier à avoir touché la rondelle.
Un but est un but. Et dans les livres d’histoire, c’est bien le nom de Sorokin qui sera inscrit.
Patrick Roy aurait pu râler sur la défensive de son équipe qui a encaissé quatre buts. Il aurait pu critiquer certains jeux brouillons.
Mais non. Cette fois, il a laissé place à l’émotion. Une victoire. Un exploit. Un momentum qui s’installe. Et surtout, une course aux séries qui est loin d’être terminée.
Les Islanders sont encore en vie et Sorokin a maintenant plus de buts en carrière que Patrick Roy.
Et surtout, on a vu Patrick Roy sourire. Rien que pour ça, ce match était historique.