Révélation troublante : Samuel Montembeault appelé à éteindre l’incendie

Révélation troublante : Samuel Montembeault appelé à éteindre l’incendie

Par André Soueidan le 2025-06-12

L’histoire est fascinante, presque surréelle. Pendant que les Oilers d'Edmonton flirtent de nouveau avec la finale de la Coupe Stanley, un nuage sombre s’épaissit au-dessus de Stuart Skinner.

Non seulement ses performances en séries suscitent l’inquiétude, mais la situation a dégénéré à un niveau déconcertant : des menaces de mort contre sa famille, sa femme, ses enfants.

Chloe Skinner, épouse du gardien Stuart Skinner, l’a révélé sur le podcast Breaking the Ice :

« Il y a eu des moments où la sécurité a dû intervenir. J’ai dans mes messages privés des menaces de mort adressées aux enfants, à moi-même, provenant de comptes anonymes ; des gens cachés derrière leur écran »  .

Elle poursuit : « C’est terrifiant de penser que certaines personnes seraient prêtes à nous faire du mal à cause du résultat d’un match. C’est un peu dérangé »  .

Toute cette folie rappelle brutalement l’extrême pression que subissent les gardiens d’élite dans des marchés de hockey passionnés, ce que vivrait aussi Montembeault, si jamais un club comme Edmonton venait à l’enrôler.

Et c’est là que, dans les coulisses, les regards commencent tranquillement à se tourner vers Sam, confortablement installé à Montréal. Pour l'instant.

Personne, officiellement, n'a prononcé son nom dans une rumeur crédible de transaction.

Aucun insider n'a osé le lier directement aux Oilers. Mais le scénario est trop beau, trop logique pour ne pas être exploré.

Car pendant qu’Edmonton continue de ruiner sa fenêtre de conquête avec McDavid et Draisaitl à leur apogée, le problème des gardiens devient l’éléphant dans la pièce.

Stuart Skinner ne tient plus la pression. Et là-bas, la pression est en train de tourner au lynchage.

C’est à ce moment précis que Samuel Montembeault incarne, pour plusieurs observateurs anonymes, l’option de dernier recours. L’extincteur potentiel.

Il faut dire que Montembeault, depuis deux saisons, a fait bien plus qu'être un simple remplaçant de luxe à Montréal.

Avec une fiche de 62 matchs cette saison, il est devenu le véritable pilier de Martin St-Louis.

Une saison stable, fiable, ponctuée de performances où il a sauvé les meubles pendant que sa défensive trébuchait.

Ses statistiques sont solides. Son contrat est raisonnable. Son mental est à toute épreuve.

Et surtout, il joue pour le Canadien de Montréal, probablement le plus grand marché de hockey sur la planète en matière de pression médiatique et émotionnelle.

Ici, chaque arrêt est disséqué, chaque but accordé devient un débat de société, parce que porter le chandail du CH, c’est porter l’histoire d’un peuple.

Ce n’est pas qu’une équipe : c’est une religion, un pan de culture québécoise profondément enraciné depuis les années Maurice Richard, où même les tensions linguistiques trouvaient écho dans les gradins du Forum.

Montréal, c’est la Mecque du hockey. Et Samuel Montembeault a réussi là où tant d’autres ont flanché : s’imposer comme numéro un sous les projecteurs aveuglants de la Sainte-Flanelle, après Ken Dryden, Patrick Roy et Carey Price.

Rien que ça. Et aujourd’hui, il n’a absolument rien à se reprocher.

Mais attention. Ici, à Montréal, personne ne pousse Montembeault vers la sortie.

Au contraire. Kent Hughes et Jeff Gorton considèrent leur gardien comme un morceau essentiel du projet de reconstruction.

Ce n’est pas pour rien qu’on lui a offert un contrat de trois ans. Ce n’est pas pour rien qu’on lui fait confiance soir après soir.

Or, c’est justement cette valeur que les autres organisations commencent à observer avec intérêt.

Imaginez la scène. Stan Bowman assis à son bureau à Edmonton, épluche les options avec son équipe de recrutement.

La pression est immense. McDavid et Draisaitl brûlent leurs meilleures années, les partisans grondent, les médias tournent en boucle, et l’évidence saute aux yeux : ça prend un vrai gardien. Un gardien qui a déjà survécu à la pression de Montréal. Un gardien qui n’a pas flanché sous le poids des attentes d’une province entière. Samuel Montembeault devient, soudainement, une cible logique. Bowman sait que ce genre de profil ne court pas les rues.

Pendant ce temps, à Brossard, Jeff Gorton sirote son café. Il lit les articles. Il voit les menaces contre la famille Skinner. Il observe, lucide, la tempête médiatique qui s’amplifie dans l’Ouest canadien.

Et il sait. Il sait que son téléphone pourrait sonner. Que les Oilers pourraient, un matin, cogner à sa porte avec une offre.

Mais la question est simple : à quel prix?

Parce qu’à Montréal, on a appris de ses erreurs. Finies les transactions où l’on donne pour recevoir des miettes. Montembeault a une vraie valeur sur le marché. C’est un gardien qui approche son sommet, qui a prouvé sa capacité à performer malgré une jeune défense encore en construction.

Les Oilers peuvent bien désespérer, mais ils devront payer.

Et là, l’exercice devient fascinant. Parce que l’offre potentielle devient une négociation de gros bras. Kent Hughes et Jeff Gorton savent très bien que l’Ouest est en ébullition. Ils savent qu’Edmonton ne pourra pas brûler à l’infini les meilleures années de McDavid sans solution devant le filet.

Le nom de Montembeault pourrait ainsi devenir le carburant parfait pour faire grimper la mise. Les Oilers ont des actifs. Ils ont des choix. Des jeunes à offrir. Mais ont-ils le courage de les sacrifier pour combler un besoin qui, visiblement, devient de plus en plus urgent?

Pendant ce temps, à Montréal, Montembeault continue son travail dans l’ombre. Il s’entraîne. Il peaufine son jeu. Il est déjà le gardien numéro un du Tricolore pour la prochaine saison.

Martin St-Louis l’adore. Le vestiaire lui fait confiance. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes.

Mais si l’appel d’Edmonton devenait réel? Si l’offre devenait indécente?

C’est là tout le drame. Tout le suspense.

L’organisation du CH est prise entre deux feux : conserver son cerbère de confiance ou maximiser sa valeur au sommet de sa courbe.

Et pendant que Stuart Skinner voit sa famille se barricader face à des partisans devenus délirants, Edmonton doit faire face à ses démons. Ils ont repêché les deux meilleurs joueurs de la planète. Ils n’ont jamais réussi à leur offrir un gardien digne de ce nom.

Chaque série qui passe, chaque défaite en finale, est un clou supplémentaire dans le cercueil de leur fenêtre de compétition. Le temps joue contre eux.

Et Montembeault, sans le vouloir, devient une réponse à leurs tourments.

Mais à quel prix? Hughes acceptera-t-il de briser son tandem?

Ira-t-il chercher un premier choix? Un espoir premium? Un jeune centre qui comblerait enfin le fameux trou derrière Nick Suzuki?

Un Ryan Nugent-Hopkins par exemple...

Car le vrai dossier, en coulisse, reste là : le fameux centre #2. Cette quête obsédante qui mine l’organigramme depuis des mois.

L’équation est cruelle, mais réaliste. Montembeault pourrait, malgré lui, devenir la pièce d'échange parfaite pour combler cette lacune fatale. Si Edmonton veut l’avoir, ils devront payer cher.

Jeff Gorton le sait. Kent Hughes aussi. La partie d'échecs vient peut-être de commencer.

Et pendant que Skinner essaie de survivre à l’enfer médiatique d’Edmonton, Montembeault, lui, pourrait devenir la planche de salut d’une organisation au bord de la panique.

Mais le Canadien devra d’abord évaluer la solidité de son plan B à court terme.

Jacob Dobes, 23 ans, représente aujourd’hui l’option la plus crédible pour assumer un rôle plus important, lui qui a montré de belles qualités lors de ses apparitions en fin de saison.

Il pourrait notamment former un duo temporaire avec Cayden Primeau, qui, rappelons-le, est maintenant agent libre avec restriction.

Le dossier de Primeau devra d’ailleurs être réglé rapidement puisque son contrat est à renégocier cet été.

Primeau, de son côté, a tout de même laissé une bonne impression lors des séries éliminatoires avec le Rocket de Laval, démontrant un certain aplomb dans des matchs à haute pression.

Est-il prêt à tenir un poste à temps plein derrière Dobes si jamais Montembeault devait quitter? Ça reste à voir.

Quant à Jacob Fowler, le joyau tant attendu, on misera probablement sur une année complète de développement à Laval, loin des projecteurs du Centre Bell.

Le CH ne voudra pas brûler les étapes avec son jeune protégé.

Mais pendant qu’à Montréal, on parle encore de développement et de patience, à Edmonton, on rêve de présent et d’urgence.

C’est précisément là qu’un gardien comme Montembeault cadrerait parfaitement avec la fenêtre de McDavid et Draisaitl.

Malheureusement pour lui, sa carrière est prise dans les engrenages d’une reconstruction montréalaise qui n’est pas prête d’exploser.

Et c’est là toute la tragédie silencieuse de Samuel Montembeault.

À 28 ans, en pleine maturité pour un gardien de but, il regarde la parade passer ailleurs pendant qu’à Montréal, on lui demande d’attendre, de former les jeunes, de traverser les saisons de transition.

Pendant qu’Edmonton crie famine devant son filet, Montréal s’accroche à son plan de cinq ans.

Mais la réalité du hockey est cruelle : les fenêtres se ferment vite.

Et dans quelques années, quand le CH sera enfin prêt à jouer pour la vraie chose, Montembeault, lui, pourrait bien ne plus faire partie de l’équation.

Ironique? Tragique? Peut-être un peu des deux.

Mais pour l’instant, le feu brûle ailleurs… et Samuel regarde de loin, prêt à éteindre l’incendie si jamais le téléphone sonnait.