Le vent tourne à Montréal : Artemi Panarin au centre des plans de Jeff Gorton

Le vent tourne à Montréal : Artemi Panarin au centre des plans de Jeff Gorton

Par André Soueidan le 2025-10-17

Le vent a réellement tourné à Montréal.

Pas celui qui fait vibrer les drapeaux sur la rue Sainte-Catherine… mais celui qu’on sent dans les bureaux du Canadien, du côté de Brossard.

Depuis quelques jours, un nom flotte dans l’air ... un nom familier pour Jeff Gorton, un joueur qu’il connaît mieux que quiconque : Artemi Panarin.

À New York, le début de saison fait grincer des dents.

Les Rangers ont beau aligner des vétérans à gros contrats, le moteur tousse déjà : deux petites victoires en six matchs, trois défaites, une autre en prolongation.

Ce n’est pas la panique .. mais on s’en approche.

Parce qu’à Manhattan, on s’attend à dominer, pas à survivre.

Et pendant que la pression monte dans la Grosse Pomme, regarde un peu le contraste.

À Montréal, le Canadien trône au sommet de sa division.

La Floride est en dehors du portrait, Tampa Bay aussi.

Boston, qu’on disait en reconstruction, se bat pour une place en wild card.

Pittsburgh est de retour dans le mix.

Tout bouge vite… mais une chose saute aux yeux : les Rangers glissent, et le CH grimpe.

La saison est jeune, à peine six parties pour New York, cinq pour Montréal.

Mais parfois, les tendances se dessinent plus tôt qu’on pense.

Et celle-ci, elle en dit long : il y a une équipe qui s’essouffle, et une autre qui s’éveille.

Pendant ce temps, à Montréal, Gorton observe. Il connaît le dossier.

C’est lui qui, en 2019, avait convaincu Panarin de s’engager à long terme avec les Rangers, un chef-d’œuvre de persuasion à l’époque.

Et si l’histoire s’apprêtait à se répéter ...mais cette fois, dans une autre ville, sous d’autres couleurs?

Le Canadien n’a jamais été aussi proche de redevenir une équipe “désirable”. Une équipe jeune, rapide, excitante.

Et Gorton le sait : c’est maintenant que les grandes décisions se prennent.

Il y a quelque chose de presque ironique dans tout ça.

Jeff Gorton, l’homme qui avait bâti les fondations des Rangers avant d’en être écarté comme un figurant, regarde aujourd’hui son ancienne équipe glisser tranquillement vers la sortie.

Pendant que la fenêtre se referme à New York, une autre s’ouvre à Montréal ... la sienne.

Et s’il devait compléter son œuvre, ce ne serait pas à Manhattan, mais au Centre Bell.

Pourquoi ne pas récupérer les morceaux du casse-tête qu’il avait lui-même assemblés là-bas ?

Panarin, à 33 ans, n’est peut-être plus dans son “prime”, mais il demeure une arme offensive redoutable, un joueur capable de changer le rythme d’un match à lui seul.

Et dans une ligue où les cycles se raccourcissent, Montréal pourrait bien devenir l’endroit idéal pour une renaissance.

À New York, l’ambiance est lourde.

On parle d’un vestiaire en attente, d’un cycle qui s’essouffle, et d’une vedette qui commence à regarder ailleurs.

L’étincelle, la joie, la légèreté d’autrefois ne sont plus là.

Et cette fois, le bruit ne vient pas des fans ... il vient de l’intérieur.

Selon plusieurs sources proches du dossier, Panarin aurait refusé une offre de prolongation à long terme, jugée trop modeste, dans la lignée du contrat d’Anze Kopitar à Los Angeles.

Un geste clair : il ne veut pas d’un « contrat de transition ». Il veut être payé comme un joueur d’élite… ou choisir lui-même sa dernière destination.

Dans une entrevue récente, il a gardé le ton calme, presque stoïque :

« Je ne veux pas penser à ça maintenant. Je suis prêt à travailler. »

Mais autour de lui, tout le monde a compris.

Si les Rangers glissent encore au classement d’ici la pause olympique, la porte sera ouverte à un départ.

L’insider Frank Seravalli a d’ailleurs résumé la situation :

« Si New York se bat pour une place en séries, on parle prolongation. Mais s’ils tombent dans la zone grise, Panarin pourrait devenir la plus grosse pièce disponible sur le marché. »

Et c’est là que Jeff Gorton entre en scène.

Le directeur exécutif du Canadien connaît l’homme, pas juste le joueur.

C’est lui qui, en 2019, l’avait convaincu de quitter Columbus pour New York.

C’est lui qui lui avait promis qu’il serait « la pièce manquante d’un projet qui allait renaître ».

Et aujourd’hui, le parallèle est troublant : Montréal est exactement dans cette même phase.

Une équipe jeune, ambitieuse, prête à éclore.

Une équipe qui a besoin d’un vétéran capable de guider sans écraser, d’épauler Suzuki et Demidov dans les moments de tempête.

Panarin serait ce joueur.

Un artiste dans une ville d’artistes.

L’histoire, parfois, ne se répète pas… elle s’écrit en rime.

Jeff Gorton, lui, connaît sa mélodie.

Rappelez-vous du dernier Russe que les Rangers ont transigé ici.

Alex Kovalev.

Un artiste à la carrière chancelante, un peu perdu à New York, récupéré par un directeur général du nom de Bob Gainey.

Et ce vol-là, on s’en souvient encore.

Gainey avait laissé aux Rangers le choix : Tomas Plekanec ou Josef Balej.

Ils ont pris Balej.

Et pendant que Plekanec devenait un pilier silencieux, fidèle et sous-estimé du Tricolore,

Kovalev, lui, renaissait.

Il redonnait à Montréal ce qu’aucun chiffre ne peut mesurer : de la magie, du panache, et ce frisson qui fait vibrer le Centre Bell jusqu’aux loges du dernier étage.

Vingt ans plus tard, le décor est le même.

Les Rangers s’essoufflent, Montréal s’élève, et un autre artiste russe pourrait bien venir rallumer les lumières.

Si Jeff Gorton rejoue la même symphonie, ce ne sera pas seulement un échange. Ce sera une revanche du destin.

Une promesse que le hockey, à Montréal, sera toujours plus qu’un jeu 

Car ici le hockey n’est pas qu’un sport, c’est une histoire qu’on veut revivre encore et encore...

AMEN