Retour des Nordiques: Steve Yzerman ouvre la porte

Retour des Nordiques: Steve Yzerman ouvre la porte

Par Marc-André Dubois le 2025-01-24

Depuis l’annonce que Gary Bettman commence à envisager sa retraite, les partisans des Nordiques de Québec retiennent leur souffle.

Pour eux, ce départ tant attendu pourrait enfin ouvrir la porte à un retour tant espéré de leur équipe bien-aimée. Et un nom commence à circuler dans les conversations selon Renaud Lavoie : Steve Yzerman.

Le mythique capitaine des Red Wings de Detroit, aujourd’hui directeur général des Wings (et ancien DG du Lightning), est perçu par plusieurs comme une solution de rechange idéale à Bettman.

Pourquoi ? Parce que contrairement à l’actuel commissaire de la LNH, qui a toujours fermé la porte à un retour de la franchise à Québec, Yzerman a exprimé dans le passé son soutien envers l’idée de ramener la LNH dans la Vieille Capitale.

« C’est une ville de hockey, avec des fans passionnés et des infrastructures de classe mondiale. Je crois que Québec mérite une équipe », avait-il déclaré il y a quelques années.

Il est vrai que Bettman a su bâtir une ligue florissante sur le plan financier, mais son rejet systématique de Québec a laissé un goût amer chez les amateurs de hockey de la province.

L'annonce de sa potentielle succession suscite donc un regain d’espoir. Pour beaucoup, le remplacement de Bettman par un ancien joueur comme Yzerman, respecté de tous et doté d'une approche plus ouverte, pourrait changer la donne.

L’un des principaux arguments contre Québec a toujours été sa taille de marché et son manque supposé de puissance financière pour soutenir une équipe de la LNH à long terme.

Pourtant, avec la popularité grandissante du hockey et l’expansion des revenus de la ligue, ces arguments pourraient perdre en pertinence sous une nouvelle administration.

Yzerman, en tant que leader reconnu pour sa vision canadienne du hockey, pourrait offrir un regard neuf et impartial sur ce dossier.

Pierre-Karl Péladeau, qui n’a jamais caché son ambition de ramener les Nordiques, pourrait trouver en Yzerman un allié de taille.

« Nous avons un amphithéâtre de classe mondiale et un public passionné. C’est une question de temps avant que la LNH comprenne que Québec est une ville de hockey incontournable » continue d'affirmer Péladeau.

Malgré cet espoir grandissant, il est important de rester prudent. Le successeur de Bettman n’est pas encore choisi, et l'option de Bill Daly, bras droit de Bettman depuis des années, demeure très réaliste.

Daly partage la vision de Bettman et pourrait maintenir le statu quo en ce qui concerne les marchés de la LNH.

Cependant, si Yzerman devait être considéré sérieusement pour le poste, il pourrait amener une approche différente et ouvrir la porte à des discussions réelles pour le retour des Nordiques.

Les partisans des Nordiques n'ont jamais cessé d'espérer, et l'annonce de la future retraite de Gary Bettman réveille en eux une flamme qu'ils avaient enfouie depuis longtemps.

Steve Yzerman représente pour plusieurs la dernière chance de voir le logo des Nordiques flotter à nouveau au-dessus de la glace du Centre Vidéotron.

Avec un leadership renouvelé, une situation économique en mutation et un bassin de partisans fidèles, Québec pourrait bien être en position de récupérer son équipe historique.

Malheureusement, un enjeu de taille demeure pour le retour des Nordiques à Québec : l’implication de Pierre-Karl Péladeau.

Malgré sa volonté de porter le projet à bout de bras, la réalité est que Péladeau a besoin de l’expertise et de la solidité financière d’un autre acteur pour convaincre une future direction de la LNH — notamment si Steve Yzerman prend la relève de Gary Bettman.

Et c’est là que Luc Poirier entre en jeu.

Luc Poirier, ce magnat de l’immobilier parti de rien, représente tout ce qu’un futur commissaire tel qu’Yzerman pourrait rechercher : une passion authentique pour le hockey, une grande capacité de financement et un réseau d’affaires hors pair.

Toutefois, la relation entre Poirier et Péladeau est loin d’être idyllique. De l’aveu même de plusieurs observateurs, Poirier ne veut rien savoir de travailler avec le propriétaire de Québecor.

Selon des sources proches du dossier, l’incompatibilité entre les deux hommes découle autant de divergences de vision que de différences dans leur style de gestion.

Alors que Péladeau est connu pour son tempérament explosif et son approche très dirigiste, Poirier privilégie la coopération et la flexibilité, préférant s’associer à des partenaires capables de naviguer les défis avec calme.

Cet obstacle n’est pas anodin : sans l’appui de Poirier, il sera beaucoup plus difficile de rassurer la LNH (ou son prochain dirigeant) au sujet de la stabilité financière du projet.

Les déboires de Péladeau avec Bettman ont déjà nui à la crédibilité de Québec auprès de la ligue. Or, l’arrivée d’un nouveau commissaire n’efface pas d’un coup de baguette magique les inquiétudes qu’ont les propriétaires d’équipes ou les investisseurs potentiels quant à la pérennité d’une franchise à Québec.

Pour Péladeau, l’association avec Poirier serait la clef pour prouver aux décideurs qu’il existe un vrai plan d’affaires solide, soutenu par un homme d’affaires au parcours exemplaire.

Malheureusement pour lui, Poirier n’aurait aucun intérêt à s’allier avec un partenaire qu’il juge trop impulsif.

D’autant plus que ce dernier possède déjà les ressources et le savoir-faire pour mener à bien toutes sortes de projets lucratifs sans avoir besoin de s’encombrer d’un associé à la réputation instable.

Si Steve Yzerman devait réellement succéder à Bettman et se montrer plus réceptif à l’idée de ramener une équipe dans la Vieille Capitale, la question du financement restera cruciale.

Un projet adossé à Luc Poirier, reconnu pour sa fiabilité et sa rigueur, aurait toutes les chances de capter l’intérêt d’un nouveau commissaire.

En revanche, si Péladeau s’obstine à rester seul maître à bord, il pourrait se heurter à la même fermeture que sous l’ère Bettman.

Le rêve de revoir un jour le logo des Nordiques sur la patinoire du Centre Vidéotron ne tient donc pas seulement au choix du prochain commissaire.

Il dépend aussi de la capacité de Pierre-Karl Péladeau à unir ses forces avec Luc Poirier… ou à lui laisser complètement la place.

Les partisans, eux, continuent d’espérer qu’une entente — voire un compromis — se dessinera à l’horizon, permettant ainsi au projet de franchir les nombreux obstacles qui se dressent sur son chemin.

En attendant, la ville de Québec retient son souffle : l’avenir de son équipe tant aimée est peut-être plus proche qu’on ne le croit, mais il repose sur un équilibre fragile entre ambitions personnelles et vision commune.

Dans cet univers où les intérêts d’affaires croisent la passion du hockey, la pièce maîtresse pourrait bien être un accord entre deux personnages clés que tout oppose pour le moment.

Tellement dommage que les deux hommes ne sont pas capables de se sentir. Misère.