Le ciel s’est assombri subitement au-dessus de Lane Hutson.
Alors que tous s’attendaient à une signature rapide, fluide, presque facile, avec le Canadien de Montréal, le petit défenseur se retrouve aujourd’hui au cœur d’un conflit qui prend une tournure dangereuse.
Une seule offre reçue cet été. Un montant jugé insultant. Et surtout, une déclaration incendiaire de son propre père, Rob Hutson, qui a mis le feu aux poudres dans une organisation qui n’en peut plus de la distraction.
Quand le Canadien a mis la main sur Lane Hutson au repêchage de 2022, plusieurs observateurs y ont vu un vol pur et simple.
Un génie offensif, format miniature, mais doté d’une intelligence de jeu exceptionnelle. Avec ses performances dominantes à Boston University et son impact immédiat à Montréal, tout indiquait que Kent Hughes allait lui faire signer un contrat de huit ans dès cet été. Une signature rapide. Une valeur d’avenir. Une vitrine parfaite pour le projet Hughes-Gorton.
Mais la réalité est tout autre.
Le clan Hutson a reçu une seule offre de contrat à long terme cet été : 8,5 millions de dollars par saison. Et c’est tout. Le silence radio depuis.
« Toujours refuser la première offre », dit-on dans le jargon. Mais dans ce cas-ci, ce refus a ouvert la porte au chaos.
Rob Hutson, père de Lane, croyait sans doute bien faire en glissant à quelques journalistes qu’il n'avait reçu qu'une offre de 8 ans et 8,5 M$ pqar année. Sans oublier le fait qu'il a affirmé que son fils pourrait jouer pour le Canada, vu que Guérin l'a ignoré pour le camp d'orientation des États-Unis.
Mais cette déclaration n’a pas seulement semé le doute dans la tête des dirigeants du CH. Elle a provoqué la colère noire de Bill Guerin, directeur général d’Équipe USA pour les Jeux olympiques de 2026, qui considère désormais que Lane Hutson n’est pas un joueur d’équipe.
Et elle a plongé Lane lui-même dans un profond malaise. Le joueur ne voulait rien de tout cela. Il ne voulait pas être le centre d’attention pour les mauvaises raisons. Il voulait jouer, progresser, mériter. Mais son père, en parlant pour lui, l’a exposé.
En coulisses, plusieurs membres de l’état-major du CH ont blâmé directement le père pour la fuite concernant l'offre de 8,5 M$ par année.
Pas son fils. Lane Hutson, affirment-ils, est un bon jeune, humble, travaillant. Mais son entourage, mené par un père qui joue les porte-parole autoproclamés, devient une source de distraction.
Ce n’est pas un hasard si Martin St-Louis n’a jamais cité publiquement Lane Hutson comme assuré d’être sur la première unité de jeu de puissance cette saison. On sent que le Canadien se garde une porte ouverte. Une certaine distance. Une froideur.
C’est ici que la signature de Dustin Wolf avec les Flames de Calgary entre en scène. Le jeune gardien a signé une prolongation de 7 ans à 7,5 millions par saison, avec une clause de non-échange partielle à partir de la 3e année. Il est devenu le visage d’une reconstruction réussie à Calgary, en assumant le rôle de #1 après le départ de Jacob Markström.
Ses chiffres parlent d’eux-mêmes :
29 victoires, 16 défaites, 8 nulles.
2,64 buts alloués en moyenne.
.910 de pourcentage d’efficacité.
Finaliste au trophée Calder.
Et pourtant, Wolf, selon plusieurs analystes, aurait accepté un rabais pour rester à Calgary, un marché qu’il adore, où il sent qu’on croit en lui.
Alors forcément, cela n'a pas aidé Sean Coffey, l'agent et le conseiller financier du Canadien.
Mais cela n'a pas été long qu'il a détruit l'argument Dustin Wolf. Lane Hutson est un défenseur offensif générationnel qui a gagné le Calder, une rareté dans la ligue.
Et s’il n’est pas payé 9 à 10 M$, il n’aura aucune motivation à rester à Montréal à long terme. Il cite les comparables : Quinn Hughes, Rasmus Dahlin, Cale Makar. Le clan Hutson vise dans la stratosphère.
Mais cette logique commence à fatiguer.
Il y a un an, personne n’aurait osé prédire que la saga contractuelle de Lane Hutson deviendrait un sujet aussi polarisant, aussi explosif… et aussi dangereux pour l’avenir du Canadien de Montréal.
Et pourtant, nous y sommes, alors que le camp d'entraînement commence.
Le malaise, il est évident. Et tout le monde le sent au Centre Bell.
D’abord, parce que Lane Hutson lui-même est inconfortable. Tous ceux qui l’ont croisé lors du tournoi de golf du CH ont noté un changement de ton. Le jeune homme était encore souriant, mais évitait les sujets qui fâchent, semblait évasif, nerveux. Une gêne s’est installée, amplifiée par la sortie controversée de son père.
Or, selon plusieurs sources crédibles, les clans Hutson et Hughes se sont rapprochés dans les dernières 48 heures. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est pourquoi l’écart était si grand au départ… et comment le Canadien en est venu à insulter, volontairement ou non, l’un de ses joyaux.
Sean Coffey a vraiment été insulté par l'offre de 8,5 M$ par saison. C’est exactement le même salaire que celui signé par Brock Faber, jeune défenseur du Wild du Minnesota.
Mais pour le clan Hutson, cette comparaison est offensante.
Brock Faber a signé pour 8,5 M$ après une saison complète avec 47 points en 82 matchs.
Lane Hutson en a amassé 66... et le plafond salarial a explosé.
Si on regarde les statistiques avancées (Corsi, expected goals), Hutson dépasse Faber dans toutes les catégories offensives.
Ajoute à cela l’impact sur l’avantage numérique, la relance, et le style de jeu spectaculaire… et tu comprends pourquoi le clan Hutson réclame au moins 9,5 M$ par saison.
Le DG du CH, Kent Hughes, sait pertinemment que Hutson a les statistiques pour demander la lune. Mais il est aussi en guerre contre un plafond invisible : le contrat de Noah Dobson.
Dobson, qui a signé pour 8 ans à 9,5 M$ par saison, est considéré comme le général de la défense à Montréal. Si Hutson dépasse ce chiffre, c’est tout l’équilibre de la masse salariale défensive qui explose.
Dans les négociations, l’exemple des Panthers de la Floride revient constamment. Cette équipe a prouvé qu’on pouvait gagner avec une brigade défensive massive, mobile et impénétrable.
Une défense qui étouffe, qui s’adapte, qui gagne. Le modèle Panthers est devenu un argument béton pour des directeurs généraux comme Kent Hughes qui veulent freiner les ardeurs salariales de joueurs « hors-norme » comme Lane Hutson.
Le message est clair : les séries éliminatoires sont une guerre de tranchées, et les petits défenseurs y souffrent. Kent Hughes affirme dans les négos que Lane Hutson a eu beaucoup de difficultés contre les Capitals en séries.
Mais Sean Coffey, lui, inverse la logique. Il affirme que justement parce que Hutson réussit dans une LNH qui valorise le moule des Panthers, il mérite d’être payé... comme une anomalie précieuse.
Et surtout comme un créateur offensif d’élite qui casse les standards et oblige l’adversaire à revoir sa structure défensive.
Selon les dernières informations, Kent Hughes aurait accepté l’idée de monter son offre à 9 M$ par saison.
Un geste qui prouve que la direction veut garder Hutson à long terme, mais aussi qu’elle comprend que le prix à payer pour des joueurs offensifs élite vient d’exploser, avec la hausse du plafond salarial.
Et ça, c’est un tournant dramatique.
Cette saga Lane Hutson est bien plus qu’une simple négociation. C’est une guerre froide salariale, une "game" stratégique entre un agent ambitieux et un DG qui veut protéger sa structure interne.
Mais avec le rapprochement récent, et la possibilité d’un contrat à 72 M$ sur 8 ans, le dénouement semble proche.
Croisons les doigts...