Rebondissement entre Montréal et Boston: les plans de Kent Hughes chamboulés

Rebondissement entre Montréal et Boston: les plans de Kent Hughes chamboulés

Par David Garel le 2025-09-24

On assiste à un tremblement sur le marché des transactions.

Don Sweeney a glissé l’information à ses homologues et, en moins de 24 heures, le marché des centres est en train de s’xploser: Pavel Zacha serait finalement disponible maintenant.

L’information n’est pas sortie de nulle part : elle vient directement de l’insider Frank Seravalli. Et ses mots, traduits sans détour, ont frappé comme une claque : 

« Si quelqu’un se manifeste et met la bonne offre sur la table, il est disponible. »

En d’autres termes, Pavel Zacha est bel et bien « gettable », selon le terme employé par Seravalli. Plus besoin de spéculer : les Bruins viennent de placer un écriteau lumineux "à vendre" sur leur deuxième centre. Reste à voir quelle équipe osera se lever la première pour déposer l’offre qui fera craquer Don Sweeney.

28 ans, deux saisons encore à 4,75 millions, polyvalent, capable de pivoter un deuxième trio comme de dépanner à l’aile. Pas une superstar, mais une valeur sûre, un joueur « plug-and-play » que plusieurs équipes convoitent depuis cet été... dont le Canadien de Montréal.

Le profil parfait pour Kent Hughes.

Le fait que Boston ouvre la porte avant l’Action de grâce change tout : le calendrier dicte désormais la pression. Les équipes savent qu’elles n’auront pas jusqu’à la date limite de mars. Elles doivent agir vite, avant que les Bruins, s’ils surprennent au classement, ne décident de revenir sur leur décision.

Le Canadien est au centre de la tempête. Pourquoi? Parce que le fameux package deal proposé cet été (et refusé par les Bruins) est déjà connu de tous : Joshua Roy, Oliver Kapanen et Jayden Struble. Trois jeunes qu’on voyait encore, il y a six mois, comme faisant partie du futur de l’organisation… et qui sont désormais des pions sacrifiables.

La rumeur a coulé, et elle a fait mal : Struble, Roy et Kapanen savent qu’ils ont été proposés. Et hier, l’entraînement a confirmé la hiérarchie. 

Struble est le 7e défenseur en ce moment derrière Xhekaj sur la troisième paire avec Alexandre Carrier. Une façon polie de dire : Struble est de trop.

Martin St-Louis adore Arber Xhekaj. Il le protège, il le valorise, il sait que « Shérif » vend des chandails et fait vibrer le Centre Bell. Struble, lui, est plus discret, plus interchangeable. Si le Canadien doit sacrifier un défenseur pour séduire Boston, c’est lui qui partira.

Mais attention : tout n’est pas qu’une affaire de Zacha. Car en coulisses, les Penguins de Pittsburgh observent. Ils ont envoyé deux dépisteurs lors des deux derniers matchs.

Andy Saucier et Jay McClement n’étaient pas là pour compter les mises en échec : ils évaluaient les Beck, Roy, Kapanen et Struble, les mêmes noms qui circulent dans un autre dossier encore plus explosif : Sidney Crosby.

Elliotte Friedman l’a dit dans son balado : Hughes et Gorton gardent certains joueurs en réserve parce qu’ils savent que Crosby pourrait se libérer. Si le Canadien flambe toutes ses munitions pour Zacha, il risque de ne plus avoir les pièces nécessaires pour séduire Pittsburgh.

Le timing est cruel : les Bruins annoncent que Zacha est dispo avant l’Action de grâce. Mais Crosby, lui, pourrait attendre janvier ou février pour réellement décider de son sort. Hughes doit-il bouger maintenant… ou attendre la bombe Crosby?

Et voilà qu’un nouveau joueur s’invite dans la danse : Owen Beck.

Son match de lundi a fait exploser sa cote : 70 % aux mises au jeu, 18 minutes de glace, un but, des présences dans toutes les situations. Un couteau suisse comme on en voit rarement à 21 ans.

Ce n’est plus un « throw-in » dans une transaction. C’est une vraie valeur, un centre two-way qui attire les regards partout.

Boston, dit-on, préfère Beck à Kapanen. Nashville, qui surveille déjà ses propres faiblesses au centre, adore son profil. Et même Pittsburgh pourrait voir en Beck une pièce d’avenir.

Si Hughes décide de remplacer Kapanen par Beck dans le package pour Zacha, la discussion peut repartir. Ajoutez un choix de deuxième ronde, et Boston devra réfléchir sérieusement.

Et justement : Nashville n’est pas à écarter. Ryan O’Reilly, 34 ans, encore deux ans de contrat à 4,5 millions, est exactement le profil que le Canadien veut comme deuxième centre. Si les Predators connaissent un mauvais départ, Barry Trotz devra envisager d’encaisser.

Et à Nashville, la faiblesse est criante : le côté gauche à la défense. Adam Wilsby, 25 ans, n’a joué que 23 matchs en carrière. Le reste, c’est de la Ligue américaine. Struble devient une cible parfaite. Ajoutez Beck dans la balance, et vous avez une base de transaction crédible.

C’est peut-être même plus logique que Zacha qui n'a jamais rien gagné alors qu'O'Reilly est un centre champion de la Coupe Stanley qui peut encadrer Demidov et compagnie, tout en laissant mûrir Michael Hage.

Reste l’énigme Arber Xhekaj.

Struble est sacrifiable. Beck et Roy sont sur le marché. Kapanen a déjà été proposé. Mais Xhekaj, lui, est intouchable pour une raison simple : il vend.

Ses mises en échec font lever le Centre Bell, ses bagarres sont des moments viraux, et son petit frère Florian cogne déjà à la porte. Impossible de casser cette dynamique sans s’aliéner les partisans.

Struble porte seul le poids de la congestion. S’il ne bouge pas vers Boston ou Nashville, il finira par être glissé dans le package Crosby.

On le voit : Kent Hughes et Jeff Gorton jouent sur deux tableaux.

À court terme, Zacha ou O’Reilly. Des centres disponibles d’ici novembre, capables d’épauler Suzuki et de donner de l’air au vestiaire.

À moyen terme, Crosby. La bombe médiatique, la superstar qui transformerait le Canadien en aspirant immédiat.

Pour atteindre ces cibles, il faut des munitions. Et les munitions sont claires : Struble, Beck, Roy, Kapanen. Quatre noms qui circulent partout, de Boston à Pittsburgh en passant par Nashville.

Sans oublier les choix de 1ère ronde (2026-2027) qui sont disponibles au cas où Crosby se libère.

Le dilemme est brutal : bouger vite pour sécuriser un 2C « abordable », ou patienter pour l’ultime coup de théâtre.

Et c’est là que la sortie des Bruins change radicalement le décor. Avant, Zacha n’était qu’une rumeur. Aujourd’hui, il est officiellement disponible. Et pas en mars : d’ici l’Action de grâce américaine.

C’est une fenêtre serrée. Trois mois pour convaincre Boston. Trois mois pour que Hughes décide s’il sacrifie Struble et Beck maintenant, ou s’il garde ses cartouches pour Crosby. Trois mois pour que le marché des centres explose et que le Canadien doive choisir son camp.

Le Canadien voulait un camp d’entraînement tranquille, centré sur le développement de Demidov et la réhabilitation de Dach. Mais les événements prennent une tournure spectaculaire.

Zacha officiellement sur le marché.

Beck qui flambe et fait monter sa valeur.

Nashville qui fait jaser avec O’Reilly.

Crosby toujours dans l’ombre.

Et on ne parle même pas de Jared McCann à Seattle.

C’est une tempête parfaite. Et à Montréal, on sait ce que ça signifie : une transaction majeure approche. Pas en mars. Pas l’an prochain. Maintenant.

Parce que Boston vient d’allumer la mèche. Et quand les Bruins allument, la LNH entière explose.