Rasmus Bergqvist. Avouez que ce n’est pas le nom qui a fait sauter de joie les partisans lors du repêchage.
Septième ronde, 224e au total, dernier tour. Sérieusement, si vous aviez parié sur lui pour devenir l’unique représentant du Canadien de Montréal au Championnat mondial junior, il faudrait vous décerner une médaille.
Et pourtant, ce défenseur suédois de 19 ans est en train de faire parler de lui d’une manière qu’on n’aurait jamais cru possible.
Commençons par son but. Oui, ce fameux but qui a secoué les filets et, disons-le, notre indifférence à son égard.
Sur un tir foudroyant du poignet, Bergqvist a inscrit le premier but de la Suède dans ce tournoi. Et pas un but accidentel, pas une déviation chanceuse.
Non, un tir placé, réfléchi, calculé. Vous ne l’avez pas vu? Voici le moment où le jeune inconnu a fait un grand pas pour se faire remarquer à 4 minutes 50 de la vidéo :
Et comme si ce n’était pas suffisant pour piquer notre curiosité, il nous a offert une interview absolument délicieuse à l'entracte au réseau TSN.
Rasmus, visiblement aussi surpris que nous, a répondu avec une humilité presque désarmante.
Vous savez, ce genre de réponses où on ne sait pas si c’est de la modestie ou juste une incapacité à croire ce qui vient de se produire.
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Un homme de peu de mots, Bergqvist? Peut-être. Mais si ce but est un aperçu de ce qu’il peut faire, on n’a pas fini de parler de lui.
Maintenant, soyons sérieux deux secondes. Est-ce qu’on est en train de le comparer à un futur Cale Makar ou Lane Hutson? Absolument pas.
Bergqvist joue sur la dernière paire défensive de la Suède, entouré de véritables étoiles comme Axel Sandin-Pellikka et Tom Willander.
Il est là pour compléter, pour faire le boulot. Mais le simple fait qu’il ait été sélectionné dans cette équipe regorgeant de talents est déjà une victoire en soi.
Pour un gars qu’on avait relégué à l’ombre du repêchage, Bergqvist est en train de montrer qu’il a peut-être plus à offrir qu’on ne le pensait.
C’est là qu’on commence à se poser des questions. Kent Hughes et Nick Bobrov auraient-ils trouvé un trésor caché? On n’en est pas encore là, mais il y a de quoi espérer.
Et si on le comparait à d’autres joueurs repêchés tardivement? Andrei Markov, par exemple.
Oui, c’est osé, mais souvenez-vous, Markov a été repêché en sixième ronde en 1998, 162e au total.
À l’époque, personne ne savait qui il était. Aujourd’hui, il est l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire du Canadien. Alors, pourquoi pas Bergqvist?
D’accord, on s’emballe peut-être. Après tout, ce n’est qu’un but. Mais ce genre de moment peut changer une carrière.
Le jeune Suédois, à 6 pieds 2 pouces et 181 livres, a montré qu’il avait quelque chose dans le ventre.
Et dans une organisation qui a toujours cherché à maximiser ses choix tardifs, c’est exactement le genre de joueur qu’on espère voir éclore.
Pour l’instant, Bergqvist est un projet. Un défenseur défensif avec une bonne portée et une capacité à jouer physique, selon les observateurs.
Mais ce tournoi pourrait être sa vitrine. Si ce but et cette interview sont un avant-goût, alors il pourrait bien devenir un joueur à suivre de près.
Alors, Kent Hughes a-t-il vraiment trouvé un trésor caché? Le temps nous le dira.
Mais en attendant, profitons de l’instant. Parce que si Bergqvist continue sur cette lancée, on pourrait bien reparler de ce jour où un choix de septième ronde a commencé à enflammer les Mondiaux.
À suivre ...