Rachat de contrat d’Elias Pettersson: la porte s’ouvre pour Kent Hughes

Rachat de contrat d’Elias Pettersson: la porte s’ouvre pour Kent Hughes

Par David Garel le 2025-10-24

Il y a des histoires de hockey qu’on aurait cru impossibles il y a encore deux ans. Celle d’Elias Pettersson en fait désormais partie.

On parle ici d’un joueur que Vancouver présentait comme le cœur et l’âme de sa reconstruction, le joyau de 2017, un centre numéro un au talent d’élite, payé comme une supervedette à 11,6 millions par saison.

Et pourtant, aujourd’hui, la rumeur prend une tournure inimaginable : les Canucks pourraient envisager de le racheter. Oui, un buyout, pour un joueur qu’on plaçait autrefois dans la même phrase que McDavid ou Matthews.

Depuis la signature de son contrat monstre de 92,8 millions sur huit ans en mars 2024, Pettersson s’est éteint. Un an et demi plus tard, les chiffres donnent le vertige : 45 points en 64 matchs l’an dernier, et un démarrage poussif cette saison avec 4 points en 8 rencontres. 

L’équation est brutale : quand Pettersson marque, Vancouver gagne trois matchs sur quatre; quand il ne marque pas, le club n’en gagne qu’un sur quatre. Toute la mécanique offensive repose sur lui, et il n’a plus les épaules pour la porter.

Même les analystes les plus prudents commencent à perdre patience. Sur les ondes de TSN, Frankie Corrado a résumé le malaise :

« Ça fait un long moment qu’Elias Pettersson ne joue plus au niveau de son contrat. C’est un joueur payé comme un centre numéro un, mais à Vancouver, on se demande maintenant avec qui le faire jouer pour le réveiller. Pour un gars à 11,6 millions, la question devrait être inverse : qui peut-on lui donner à faire produire? »

La phrase a fait le tour des réseaux. Corrado met le doigt sur la blessure : à Vancouver, on n’essaie plus de construire autour de Pettersson, on tente de le traîner jusqu’à la surface. 

On l’entoure de Conor Garland, Evander Kane, on cherche la combinaison magique, mais rien n’y fait. Et ce qui devait être le visage de la franchise est devenu son boulet salarial.

La situation est telle que Craig Button, ancien directeur général et aujourd’hui analyste à TSN, a osé l’impensable :

« S’il ne remet pas son jeu en ordre, on va bientôt parler de lui comme d’un candidat au rachat. »

Un mot qui, dans le monde du hockey, a la lourdeur d’une gifle publique.

Même Frank Seravalli, sur le balado Frankly Hockey, a enfoncé le clou. Il ne croit pas qu’un échange soit possible, car personne ne veut de ce contrat.

« Un changement d’air? Personne ne prendra ce contrat-là. Ce dont on parle, c’est d’un rachat, peut-être dès l’été prochain. Pour l’instant, Vancouver est coincé. Il faut juste espérer qu’il retrouve un peu de confiance. »

Et si jamais les Canucks passaient à l’acte, la facture serait salée. Selon le calculateur de PuckPedia, un rachat avant la saison 2026-2027 coûterait près de 2,75 millions la première année, 4,3 millions la deuxième, 6,5 millions la troisième, puis un sommet de 10 millions pendant trois autres saisons.

Autrement dit, six ans d’impact sur la masse salariale pour un joueur qui ne serait plus là.

Mais ce scénario, aussi absurde soit-il, commence à paraître plausible. Les Canucks sont prisonniers d’une structure fragile, avec Quinn Hughes pressenti pour quitter vers le New Jersey pour rejoindre ses frères, et un vestiaire vidé d’identité.

L’organisation est à un pas de plonger dans une reconstruction déguisée. Et dans ce contexte, Pettersson devient le symbole d’une franchise sans direction : surpayé, isolé, et surtout, déconnecté de l’intensité qu’exige son rôle.

Ce constat résonne jusque dans le marché montréalais. Parce que le Canadien de Montréal cherche toujours son deuxième centre, et la tentation est réelle d’imaginer ce qu’un joueur comme Pettersson pourrait redevenir sous Martin St-Louis. 

L’idée n’est pas folle : si Vancouver décide de racheter le contrat, Pettersson deviendrait libre, disponible à prix réduit. Et Hughes, toujours à l’affût d’une aubaine, pourrait difficilement ignorer un talent pareil, surtout à un coût réaliste.

Certes, l’homme a besoin d’un électrochoc. Mais si un coach dans la LNH peut redonner confiance à un joueur éteint, c’est bien Martin St-Louis. Montréal, par son énergie, sa passion et sa culture du rachat personnel, pourrait devenir l’endroit idéal pour que Pettersson relance sa carrière.

Ce serait un pari à la Kent Hughes : acheter bas un talent élite, sans hypothéquer le futur.

Imaginez la scène : Elias Pettersson, à 27 ans, débarquant au Centre Bell, entouré de Caufield, Demidov, Suzuki,  et compagnie dans un environnement où on le traite non plus comme un sauveur, mais comme un projet à reconstruire.

Ce serait le coup de maître d’un directeur général qui refuse les illusions à court terme, mais sait flairer les opportunités.

Et pourtant, le paradoxe reste violent : comment un joueur de ce calibre a pu devenir indésirable?

On parle d’un centre tellement talentueux, d’un patineur hors norme, d’un passeur capable de changer la trajectoire d’une équipe.

Mais l’ombre du contrat a tout englouti. À 11,6 millions, chaque période sans point devient un procès public. Chaque séquence molle se transforme en scandale.

C’est la nouvelle réalité des supervedettes surpayées : le prix dévore la performance. Surtout si tu as des problèmes dans ta tête. Le Suédois est... un déprimé de la vie...

Pettersson n’est pas un mauvais joueur. Il est un joueur broyé par le poids de son propre salaire et par son mental qui s'effondre.

Si Vancouver ose le racheter, ce serait un aveu monumental d’échec, financier, sportif et symbolique. Un joueur autrefois perçu comme le futur de la franchise serait libéré avant même d’atteindre la moitié de son contrat. Et ironiquement, ce serait peut-être le meilleur scénario pour tout le monde.

Parce qu’à ce stade, il ne s’agit plus de sauver la réputation d’un contrat, mais de sauver la carrière d’un joueur. Et quelque part entre Montréal et la honte d’un buyout, il existe peut-être un chemin de rédemption.

Martin St-Louis... serait vraiment le coach parfait pour le relancer...