Pierre-Luc Dubois fond en larmes: un moment de télévision gravé dans le temps

Pierre-Luc Dubois fond en larmes: un moment de télévision gravé dans le temps

Par David Garel le 2025-04-30

Les larmes de Pierre-Luc Dubois ont été un moment de vérité qui a touché le Québec droit au coeur.

Les yeux tout mouillés, Pierre-Luc Dubois ne pouvait contenir son émotion au micro de Renaud Lavoie.

Il n’a pas pleuré comme un enfant, ni comme un athlète vaincu. Il a pleuré comme un homme qui venait de dire adieu à l’un des piliers de sa vie.

« David, c’est le jour numéro 1 de ma carrière, sa famille et lui. De m’accueillir chez lui pendant toute la saison, pour un jeune, c’est incroyable. »

La voix tremblante, Dubois s’est mis à parler comme il ne l’avait jamais fait dans sa carrière. Sans filtre. Sans retenue. En toute humanité.

« Le reste de notre temps ensemble, les étés passés ensemble, les moments avec sa famille, ses enfants, sa femme… David, c’est plus qu’un coéquipier pour moi. C’est un frère. »

À cet instant précis, Renaud Lavoie n’a pas interrompu. Il a laissé couler. Et il a bien fait. Car ce n’était pas une entrevue. C’était un moment de télévision comme il s’en vit peu. C’était l’âme du hockey qui s’ouvrait devant nous.

Les fans aiment parler de stats, de contrats, de transactions. Mais ce que Dubois nous a offert, c’est le vrai prix d’une carrière dans la LNH : les liens forgés dans le silence des vestiaires, dans les soupers partagés loin des projecteurs, dans les combats menés côte à côte.

« Je pourrais parler de David pendant des heures. Pour Dave, c’est l’équipe en premier. C’est ce qu’il peut faire pour aider l’équipe et ses coéquipiers. Il ne pense pas à lui, il pense à l’équipe. Tout le monde veut être comme lui, mais c’est difficile de l’être tout le temps. »

Il fallait entendre Dubois pour comprendre l’impact gigantesque de David Savard sur les hommes qui l’ont côtoyé. Et dans ce monde de plus en plus individualiste, entendre un joueur de 26 ans pleurer en parlant d’un mentor de 34, c’est rare. C’est précieux.

« Les équipes pour lesquelles David a joué ont été chanceuses de l’avoir pour bâtir la culture. Montréal est une jeune équipe. D’avoir eu David pour ces quatre années-là, de pouvoir montrer aux jeunes comment devenir des professionnels, ça n’a pas de prix. »

Oui, c’est un adversaire qui parle. Un joueur qui venait d’éliminer le CH. Mais dans ses mots, il n’y avait aucune joie. Seulement une admiration immense. De la reconnaissance. Et de la peine.

Parce qu’au-delà des chandails et des lignes de mise au jeu, il y a des histoires humaines.

Et celle de Dubois et Savard est digne des plus grands duos.

Renaud Lavoie a tout capté. Il s’est fait discret, mais essentiel. Il a laissé le micro ouvert, sans chercher le scoop ou la phrase choc. Et ce qu’il a obtenu, c’est le moment le plus bouleversant de la série, de la saison, peut-être même de la carrière de Dubois.

Un homme, en larmes, qui rend hommage à un autre.

Un joueur, qui vient de gagner une série, mais qui se sent vide.

Un frère, qui vient de dire adieu.

Et c’est ça, le hockey.

C’est pour ça qu’on aime ce sport.

Quelque chose de rare, de fragile, de bouleversant. Pendant quelques minutes, Dubois n’était plus ce joueur constamment critiqué pour son manque d’engagement, pour ses disparitions en séries, pour ses choix de carrière douteux. Il n’était plus ce nom lourd de reproches et de sarcasmes dans les médias montréalais. Il était simplement… un homme.

Et il n’y avait aucun filtre.

La voix cassée, les yeux rougis, il a parlé de David Savard avec un respect et une douleur qui dépassaient les mots.

Dubois venait d’éliminer le Canadien de Montréal. Il aurait pu être euphorique. Il aurait pu bomber le torse. Il aurait pu faire taire ses critiques avec arrogance. Mais non. Il était vidé. Brisé. Parce que pour lui, ce soir-là, ce n’était pas une victoire. C’était une séparation.

Une perte.

Il y a quelque chose de profondément émouvant dans cette fragilité inattendue. Dubois, qu’on a souvent traité de froid, d’indifférent, de superficiel, a livré son moment le plus authentique sous les projecteurs.

Ceux qui connaissent David Savard savent pourquoi Dubois s’est effondré. Ce n’est pas seulement un bon coéquipier.

Il est l'un de ces hommes rares qui bâtissent des cultures dans les vestiaires, qui montrent l’exemple sans jamais lever la voix, qui se jettent devant les tirs comme si leur vie en dépendait.

Les larmes de Dubois ont touché une corde sensible dans le cœur du Québec. Parce qu’au fond, ce qu’il exprimait, c’était plus qu’une peine personnelle. C’était un hommage au hockey qu’on aime.

Celui qui se vit dans l’ombre, dans les silences, dans les petits gestes entre coéquipiers. Celui qui n’a rien à voir avec les contrats, l'argent, les agents, les critiques 

C’est peut-être, à ce jour, l’un des plus grands moments de télévision de la carrière de Renaud Lavoie. Parce que ça dépasse le sport. Ça dépasse l’information. C’est de l’humanité captée à vif.

On n’oubliera pas ses erreurs. On n’effacera pas les critiques. Mais les larmes qu’il a versées pour David Savard resteront.

Et c’est pour ça qu’on aime ce sport.

C’est pour ça qu’on pardonne, parfois.

Et c’est pour ça qu’on se souviendra, longtemps, des larmes de Pierre-Luc Dubois.