Pierre-Karl Péladeau dans l'eau chaude: Alexandre Barrette sans pitié

Pierre-Karl Péladeau dans l'eau chaude: Alexandre Barrette sans pitié

Par David Garel le 2025-01-14

Alors que le Canadien de Montréal connaît un regain de forme et se bat pour une place en séries éliminatoires, une ombre plane sur le diffuseur officiel de ses matchs, TVA Sports.

Malgré la performance encourageante de l’équipe, les cotes d’écoute restent désastreusement faibles. À peine 500 000 spectateurs s’y branchent pour suivre les exploits de la Sainte-Flanelle le samedi soir, un chiffre qui donne froid dans le dos, surtout lorsque des émissions modestes comme Incroyables ! sur Radio-Canada attirent des audiences similaires, voire supérieures.

Prenons un instant pour digérer cette réalité. 

Incroyables !, un concept léger (et raté) animé par Alexandre Barrette qui a commencé vendredi soir dernier, a captivé 432 000 téléspectateurs pour son premier épisode, une audience qui rivalise dangereusement avec celle des matchs du Canadien diffusés sur TVA Sports.

Le simple fait qu’un programme centré sur des anecdotes de grand-père et des sketchs tièdes puisse approcher, voire dépasser, l’attrait des matchs du Tricolore illustre l’ampleur de la crise que traverse TVA Sports.

Comment expliquer cet échec cuisant ? Le hockey, sport national et fierté culturelle, ne devrait-il pas attirer des foules bien au-delà du demi-million, surtout lorsque l’équipe est compétitive ?

La réponse réside en grande partie dans la perception du produit télévisuel que TVA Sports offre.

Le problème principal de TVA Sports réside dans la qualité de sa production et de son contenu. Comparé à RDS, qui mise sur des analystes profondes (merci Marc Denis) et une présentation soignée, TVA Sports semble constamment en retard.

Les critiques envers Félix Séguin et Patrick Lalime ne cessent d’alimenter les discussions sur les réseaux sociaux, et la chaîne peine à rivaliser en termes de crédibilité et de pertinence.

De plus, la stratégie de TVA Sports, centrée sur l’acquisition coûteuse des droits de diffusion de la LNH, n’a jamais su maximiser ce potentiel.

Investir des centaines de millions pour des audiences qui stagnent autour de 500 000 personnes maximum est non seulement décevant, mais aussi économiquement intenable.

L’humiliation ne s’arrête pas là. Pendant que TVA Sports tente de justifier ses audiences modestes, des émissions jugées comme du contenu « de bas étage » par certains critiques surpassent les matchs de hockey. 

Incroyables ! a beau être léger et humoristique, il s’agit d’un programme conçu pour divertir sans prétention, et pourtant, il réussit à capter l’attention de presque autant de Québécois que le Canadien.

Imaginez la scène : un homme de Saint-Constant racontant comment il s’est « drillé la poche » attire presque autant d’attention que Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky sur la glace.

Cette comparaison suffit à elle seule à souligner l’échec de TVA Sports à s’imposer comme une destination incontournable pour les amateurs de hockey.

Le problème va bien au-delà des cotes d’écoute. TVA Sports est devenu un boulet financier pour Québecor, accumulant près de 300 millions de dollars en pertes depuis sa création.

L’incapacité de la chaîne à exploiter pleinement les droits de la LNH reflète une gestion inefficace et un manque de vision stratégique.

Pendant ce temps, des concurrents comme RDS continuent de dominer, grâce à une approche bien plus cohérente et une connexion plus forte avec leur public.

Québecor pourrait tirer une leçon de ces succès, mais semble incapable de reconnaître les erreurs qui plombent TVA Sports depuis des années.

Les cotes d’écoute du Canadien sur TVA Sports sont le symptôme d’un problème beaucoup plus vaste.

Malgré les investissements colossaux, la chaîne n’a pas réussi à se tailler une place de choix dans le cœur des Québécois.

À l’inverse, des émissions comme Incroyables !, qui ne prétendent même pas rivaliser avec le sport roi, parviennent à captiver presque autant, sinon plus, de spectateurs.

Québecor doit rapidement revoir sa stratégie. Si la chaîne ne peut pas exploiter le potentiel du Canadien de Montréal, qu’elle considère comme son joyau, il est peut-être temps de reconnaître que le modèle actuel est un échec.

Sans changements radicaux, TVA Sports risque de continuer à décevoir, tant sur le plan financier que dans les salons des amateurs de hockey.

Une triste réalité pour ce qui aurait pu être un concurrent de taille dans le paysage médiatique québécois.

Si les chiffres des cotes d’écoute de TVA Sports suscitent la consternation, imaginez l’état de Pierre-Karl Péladeau, président de Québecor, en découvrant que son produit phare, pour lequel il a déboursé plus de 720 millions de dollars, attire à peine plus de spectateurs qu’une émission où l’on « se drill la poche ».

La situation illustre l’ampleur du gouffre qui sépare l’ambition financière et stratégique de TVA Sports de sa réalité sur le terrain.

Prenons quelques instants pour comparer : alors que TVA Sports mise sur le Canadien de Montréal, incarnation de la culture sportive québécoise, Incroyables ! met en scène un grand-père au scrotum percé et une coiffeuse ayant accidentellement avalé du peroxyde.

Pour pratiquement égaler l’audience d’un match de hockey crucial.

Cette situation humiliante est un échec cuisant pour TVA Sports, qui, malgré son statut de diffuseur officiel de la LNH, peine à convaincre.

Il est difficile de croire qu’un public dévoué au Canadien puisse se détourner au profit de programmes aussi simplistes. Pourtant, la réponse se trouve dans la qualité perçue du contenu offert par TVA Sports.

La gestion de TVA Sports illustre un contraste frappant avec la rigueur d’autres divisions de Québecor.

Malgré les succès de l'entreprise (Vidéotron, Freedom Mobile, TVA), TVA Sports reste un fardeau colossal.

Ce qui doit particulièrement exaspérer Péladeau, c’est la comparaison avec RDS, qui continue d’attirer une audience fidèle grâce à un contenu de qualité et une présentation irréprochable.

Des figures comme Marc Denis et Pierre Houde incarnent la rigueur et la crédibilité, des qualités qui manquent cruellement à Félix Séguin et Patrick Lalime, souvent critiqués pour leur manque de profondeur dans l’analyse.

Pendant ce temps, TVA Sports semble plus préoccupé par le remplissage d’heures d’antenne que par l’excellence de son produit.

Investir plus de 720 millions dans les droits de la LNH aurait pu être une décision visionnaire, mais l’incapacité à capitaliser sur cet investissement transforme ce choix en un gouffre financier.

Contrairement à RDS, qui valorise chaque minute d’antenne avec des segments de qualité, TVA Sports peine à livrer une couverture attrayante et engageante.

Ajoutez à cela une perception négative croissante dans le public, et vous obtenez une équation où le retour sur investissement est non seulement faible, mais où la marque TVA Sports s’effondre sous le poids de critiques cinglantes.

Les téléspectateurs, lassés des faux pas et des analyses superficielles, préfèrent désormais se tourner vers des options alternatives, comme RDS ou même des plateformes numériques.

Il est facile d’imaginer Pierre-Karl Péladeau en pleine introspection face à cette débâcle. Voir une émission comme Incroyables !, dont le contenu frôle l’absurde cheap, attirer presque autant de téléspectateurs qu’un match de hockey diffusé par sa chaîne doit être une pilule difficile à avaler.

D’autant plus que chaque point d’audience manqué représente des pertes en revenus publicitaires, aggravant encore davantage les difficultés financières de TVA Sports.

Pour Péladeau, cet échec n’est pas seulement une question d’argent. C’est une question d’image, de prestige et de crédibilité.

Comment peut-il défendre un produit qui, malgré des investissements massifs, ne parvient pas à rassembler les foules ?

Comment justifier à ses actionnaires que le fleuron sportif de son empire est désormais perçu comme un maillon faible ?

Alors que les défis s’accumulent pour TVA Sports, la question de sa viabilité à long terme devient de plus en plus pressante.

Les cotes d’écoute régressantes, combinées à une gestion inefficace, mettent en lumière la nécessité de réformes drastiques.

Sans une refonte complète de sa stratégie, TVA Sports risque de continuer à sombrer, entraînant avec lui la crédibilité de Québecor dans le domaine sportif.

En attendant, le public continue de s’interroger : combien de temps encore TVA Sports pourra-t-elle justifier sa place sur le marché ?

Et surtout, combien de temps Pierre-Karl Péladeau tolérera-t-il cet échec avant de prendre des décisions radicales ? 

Un peu plus et il va se "driller la poche".