La situation dégénère totalement à Los Angeles. Ce n’est plus une mauvaise passe, ni un simple creux de vague. C’est un naufrage.
Phillip Danault, le même joueur que les Kings avaient célébré comme un vol à 5,5 M$ par année, comme un modèle de leadership silencieux, traverse la pire période de sa carrière. Et cette fois, même les partisans, autrefois indulgents, ont tourné le dos.
Les chiffres sont impitoyables. Quatre maigres passes en 27 matchs. Aucun but. Un rendement qui n’aurait même pas passé le test pour un joueur de soutien, encore moins pour un centre de 5,5 millions par saison. Et le plus dur, c’est que Danault lui-même ne cherche plus d’excuses.
« J’ai tout essayé, tout ce que j’ai appris depuis onze ans dans la LNH. Rien ne fonctionne », a-t-il confié avec une sincérité désarmante au journaliste Zach Dooley, samedi.
« Je tire 200 rondelles après les pratiques, je suis le premier sur la glace, je travaille l’aspect mental… mais peu importe ce que je fais, j’ai l’impression que je dois traverser cette épreuve. »
Des mots lourds.
Des mots d’un joueur... qui voit la fin approcher...
La patience des partisans est à bout. Sur les réseaux sociaux, c’est un véritable déluge. Les fans des Kings, qui l’ont longtemps défendu, se déchaînent désormais contre lui.
« Ballottage, et Ontario », ajoute un autre, en suggérant de l’envoyer chez le Reign, le club-école dans la ligue américaine.
Ce sont des messages durs, parfois cruels, qui annonce un avenir sombre pour le pauvre Phil: le public ne croit plus en lui.
Les réseaux sociaux des Kings sont devenus un cauchemar pour Phillip Danault et sa famille. Les commentaires sont d’une violence inouïe, presque sauvage : on lui dit de « retourner chez lui », qu’il « ne sert plus à rien », qu’il « vole un salaire ».
Certains vont jusqu’à l’insulter en le traitant de frog, une attaque identitaire aussi méprisante que gratuite, lancée par des partisans à bout de patience et bien décidés à trouver un bouc émissaire.
On le traite de « deadwood », de « joueur fini », de « cône de la ligue », et plusieurs réclament qu’il soit mis au ballotage dès demain matin, humilié publiquement, envoyé dans la AHL comme un vulgaire espoir raté.
C’est sans pitié, sans nuance, sans empathie, un torrent de rage qui frappe particulièrement fort sachant que Danault est un joueur profondément sensible, un gars qui se met une pression énorme et qui traverse déjà la période la plus difficile de sa carrière.
Ce qu’on lit sous les publications des Kings, c’est de la pure cruauté, un acharnement collectif qui laisse un malaise réel : jamais Danault n’avait été traité ainsi, jamais son nom n’avait été associé à autant de haine, et ça ajoute une couche de tragédie à une saison qui, déjà, était catastrophique.
Le pauvre est frappé... verbalement...
« Tu ne peux pas réparer des jambes usées. » affirme un internaute sans pité.
Et il faut le dire : c’est peut-être la phrase la plus sensée parmi tous les commentaires déplacés.. Danault n’a plus d’explosivité. Il est en retard dans chaque duel, lent sur chaque engagement, déconnecté du rythme du jeu.
On parle d’un joueur qui, il y a trois ans, avait muselé Connor McDavid en séries. Aujourd’hui, il est invisible, souvent pris de vitesse par des recrues.
Ce n’est pas un manque d’effort. Ce n’est pas une question d’attitude. C’est simplement que le corps ne suit plus. La vitesse, la vivacité de son cerveau, l’instinct… tout semble au bout du rouleau. L’œil voit la bonne option, mais les jambes ne répondent plus.
Depuis son arrivée à Los Angeles en 2021, Danault avait pourtant redéfini sa réputation. Après ses 27 buts et 51 points à sa première saison, il avait gagné le respect du vestiaire et des partisans. C’était un joueur complet, un modèle professionnel. Mais comme le dit le dicton, le temps finit toujours par gagner.
Ses statistiques offensives sont en chute libre. Si la tendance se maintient, il terminera la saison avec 12 points, le pire total depuis sa première année à Chicago, il y a dix ans. Pour un joueur utilisé plus de 16 minutes par match, c’est indéfendable.
Et voilà que le mot que personne n’osait prononcer commence à circuler : rachat de contrat. Oui, pour un joueur respecté, apprécié, irréprochable humainement.
Mais à Los Angeles, on commence à en parler sérieusement. Ken Holland, qui vient d’arriver comme directeur général, ne cache pas qu’il doit faire de la place pour les jeunes.
Les Kings sont coincés sous le plafond salarial. Et Danault, avec encore une saison complète après celle-ci à 5,5 millions, devient un luxe impossible à justifier.
Un rachat serait un geste dur, humiliant même, mais les dirigeants y réfléchissent. Et ce serait une fin tragique pour un joueur qui a toujours tout donné.
Dans un monde idéal, Danault rêverait de revenir à Montréal. C’est là qu’il a grandi, qu’il a fait son nom, qu’il a connu ses plus beaux moments. Mais la réalité est cruelle : le Canadien ne veut pas de lui.
Kent Hughes a été clair depuis des mois. Le CH regarde vers l’avant. Oliver Kapanen, Joe Veleno et Jake Evans sont tous plus efficaces que lui... et beaucoup moins chers.
Des jeunes, rapides, affamés... et non un vétéran fini à la corde...
Danault n'est plus capable de suivre la nouvelle LNH. Même s’il adore Montréal, même s’il rêve d’un dernier chapitre au Québec, il n’y aura pas de retour.
Marc Bergevin avait finalement raison. Danault n’a jamais été un centre offensif. Même en 2021, lors du parcours magique du Canadien, il n’avait marqué qu’un seul but, dans un filet désert. Son utilité a toujours été défensive. Mais quand tu perds la vitesse, même ta défense s’écroule.
Le respect demeure, mais la pitié s’installe.
Ce qui rend cette histoire si difficile à regarder, c’est que Phillip Danault reste un bon gars.
Un professionnel modèle. Le premier à l’aréna, le dernier à sortir de la glace. Un père de famille discret, un coéquipier respecté. Tout le monde dans le vestiaire l’aime.
Mais le hockey est une machine impitoyable. On ne garde pas les bons gars, on garde ceux qui livrent. Et aujourd’hui, Danault ne livre plus.
À Los Angeles, on le regarde patiner comme on regarde un vétéran qui s’accroche. Avec respect, mais aussi avec malaise. Parce qu’on sent que la fin approche.
Danault a tout donné pour prolonger sa carrière. Il s’est remis en question, il a tenté tous les ajustements possibles, il a même travaillé sur son tir et sa manière de patiner. Mais parfois, il n’y a plus rien à réparer. Les jambes sont lourdes, le jeu va trop vite, et le cerveau, aussi brillant soit-il, ne peut plus compenser.
La réalité, c’est que Phillip Danault est en train de vivre la fin d’un rêve en direct. Il n’est plus le joueur clé qu’il était. Il n’est plus ce stabilisateur du jeu qu’il représentait. Il est un vétéran en bout de piste, prisonnier d’un contrat trop lourd et d’un corps fatigué.
Et c’est dur à voir. Parce que derrière le déclin, il reste un homme qui continue à se battre, même quand tout le monde autour de lui a déjà baissé les bras.
Ça sent le rachat de contrat à plein nez. Et après, même au salaire minimum, Kent Hughes ne veut rien savoir.
