Parfois, la vérité éclate avec une violence telle qu’elle ne peut plus être ignorée.
Ce qui vient de se passer avec Richard Martineau en est la preuve la plus éclatante. On parle d’un homme qui a bâti sa carrière sur la dénonciation, sur la morale à géométrie variable, sur le plaisir malsain de pointer du doigt les autres quand ils tombent.
Et aujourd’hui, ironie suprême, il se retrouve au banc des accusés, éclaboussé par ses propres contradictions.
Souvenons-nous : au lendemain de l’assassinat de Charlie Kirk, figure conservatrice américaine et père de deux enfants, Martineau s’est retrouvé au cœur d’un scandale.
Pas pour avoir dénoncé la violence. Pas pour avoir prôné la retenue. Non. Parce qu’il a ri. Riant à gorge déployée, en direct, d’une « blague » de son collègue Francis Gosselin sur la mort violente d’un homme, père de deux enfants, qui s’était effondré devant des étudiants après avoir reçu une balle dans le cou.
Et lorsque les critiques ont fusé, Martineau, au lieu d’assumer, au lieu de reconnaître son erreur comme Catherine Brunet l’a fait, a préféré s’en prendre… au public.
« Époque dégueulasse… Une petite erreur, et LA MEUTE te saute dessus et demande ta tête… », a-t-il écrit, en accusant ceux qui le dénonçaient d’être des « rapaces » et des « hyènes ».
Il a poussé plus loin : « La culture de l’annulation est aussi présente au sein de la droite qu’au sein de la gauche… On ne te tue peut-être pas physiquement, mais on te tue professionnellement… Bande de rapaces, de hyènes… »
Voilà le problème. Martineau se pose en victime de cette même culture de l’annulation qu’il a lui-même pratiquée, encouragée, alimentée. Et le meilleur exemple? Guillaume Lemay-Thivierge.
Revenons en arrière. Quand Guillaume Lemay-Thivierge a commis sa fameuse « blague du boulot » ou n'a pas vu le mot inscrit sur l'arbre ou exprimé ses réticences face à la vaccination obligatoire, Martineau n’a pas hésité une seconde à le crucifier sur la place publique. Dans une métaphore qui restera tristement célèbre, il décrivait la situation ainsi :
« Il y a un rail au-dessus de nous, à peu près 7 pieds au-dessus de notre tête. Et sur ce rail-là, il y a un gros seau rempli de marde fraîchement chiée. Fumante. Et là, ça se promène au-dessus de notre tête. Puis là, ça se déverse sur quelqu’un. Ce seau de marde-là a déjà tombé sur ta tête… Et là, quand ça tombe sur la tête d’un autre, comme Guillaume Lemay-Thivierge, tu te dis : heureusement, c’est pas sur ma tête à moi. »
Martineau a poursuivi, enfonçant le clou :
« Le seau va reprendre le rail et, là, tout le monde est là-dessus. Tout le monde est sur cette histoire-là. Faites-en pas : dans un ou deux jours, le seau de marde ira sur quelqu’un d’autre. Mais il y en a qui sont immunisés. Pas lui, pas elle. Parce qu’ils sont bien trop bien-pensants. »
À aucun moment, il n’a eu la retenue, la compassion ou la prudence qu’il exige aujourd’hui pour lui-même. Au contraire, il a validé le lynchage médiatique de Lemay-Thivierge. Il a même ajouté :
« Ça veut dire que ce n’était pas génial de sa part d’utiliser le mot en N avec le boulot et tout ça. Ça veut dire que ce n’est pas fantastique. Donc le seau de marde, c’est sur sa tête qu’il s’est renversé. »
En d’autres termes, quand c’est Lemay-Thivierge, Martineau ne parle pas de « meute », de « hyènes » ou de « culture de l’annulation ». Non, il parle d’un seau de marde qui tombe « à juste titre ».
Deux poids, deux mesures.
La comparaison est brutale, mais incontournable. Guillaume Lemay-Thivierge a perdu des contrats majeurs – Hyundai, Chanteurs masqués, des projets de réalisation.
Martineau, lui, rit de la mort d’un père de deux enfants, et plutôt que d’être suspendu comme son collègue Francis Gosselin, il garde son micro.
La différence? Martineau ne s’excuse pas. Catherine Brunet, elle, a reconnu son manque de jugement :
« Même si j’ai écrit ça dans un moment d’impulsion, je comprends que j’ai manqué de jugement. Je m’excuse d’avoir ajouté du bruit inutile dans un moment grave. »
Martineau, lui, attaque le public : « Bande de rapaces, de hyènes… »
Le piège des réseaux sociaux? Martineau se contredit
Le plus ironique? Martineau, dans son analyse du cas Lemay-Thivierge, avait livré une réflexion presque prophétique :
« Si vous avez une tribune, fermez vos comptes sur les réseaux sociaux, parce que c’est un piège. Vous allez tout perdre pour une niaiserie. Tu prends un verre, t’écris une niaiserie, tu fais une joke de pète, et là tout le monde se jette sur toi et tu perds tout. »
Exactement ce qui lui arrive aujourd’hui. Sauf que lorsqu’il s’agissait de Lemay-Thivierge, il n’a pas plaidé pour l’indulgence. Il a applaudi la chute. Aujourd’hui que le boomerang lui revient en pleine figure, il se plaint, il crie à l’injustice, il insulte ses propres auditeurs.
Martineau a souvent répété que Lemay-Thivierge « gâchait depuis un bout », que « ça se peut fort bien qu’il feel pas bien », et il a détaillé ses pertes de contrats :
« Il a perdu son contrat avec Hyundai, qui devait être quand même légèrement payant. Là, il perd son contrat avec Les chanteurs masqués. Je ne sais pas ce qui va lui rester. »
Bref, dans sa bouche, Lemay-Thivierge n’était pas une victime de la "cancel culture". C’était un has been qui payait le prix de ses erreurs.
Et maintenant? Quand Martineau rit de la mort d’un père de famille devant ses enfants, il faudrait fermer les yeux? Il faudrait le protéger? Il faudrait blâmer le public?
L’indignation populaire
Les réseaux sociaux n’ont pas manqué de relever la contradiction. Les exemples abondent :
« Martineau a détruit Guillaume Lemay-Thivierge pour une blague maladroite. Aujourd’hui, il rit de la mort d’un père de famille et ça devrait passer? »
« Ce qui est arrivé à Gosselin est impardonnable. Mais toi Richard, tu riais avec lui. Pourquoi es-tu encore en ondes? »
« Tu traites le public de hyènes, mais rappelle-toi ton seau de marde, Richard. C’est toi qui as théorisé ce lynchage. Aujourd’hui, il s’applique à toi. »
Et l’ironie la plus cruelle vient d’une citation de Charlie Kirk lui-même, souvent reprise :
« La façon dont une personne réagit face à la mort de quelqu’un nous dit beaucoup sur qui elle est. »
Martineau a réagi en riant. Tout est dit.
Richard Martineau voulait jouer au juge, au moraliste, au grand pourfendeur des « niaiseries » des autres. Il a méprisé Guillaume Lemay-Thivierge, ri de sa chute, inventé le seau de marde médiatique comme une fatalité méritée.
Mais quand le sort lui a renvoyé le miroir, il n’a pas su encaisser. Il a perdu la classe. Plutôt que de s’excuser, il a insulté le public, menacé ses critiques, et tenté de se présenter en martyr de la cancel culture.
Sauf qu’il est trop tard. Les contradictions sautent aux yeux. Le public n’oubliera pas ses propres mots :
« Époque dégueulasse… Une petite erreur, et LA MEUTE te saute dessus… Bande de rapaces, de hyènes… »
Richard Martineau, victime de la cancel culture? Non. Richard Martineau, victime de son propre discours.