Pensées pour Chantal Machabée: notre coeur est avec elle

Pensées pour Chantal Machabée: notre coeur est avec elle

Par David Garel le 2025-06-09

Depuis plus de 30 ans, Chantal Machabée incarne la classe, la dignité, le dévouement et l’amour du hockey.

Véritable pionnière dans un univers d’hommes, elle a brisé des plafonds de verre sans jamais briser personne. D’abord journaliste respectée à RDS, puis vice-présidente des communications hockey chez le Canadien de Montréal, elle a su rester cette femme authentique, droite, humaine, qui place toujours les autres avant elle-même.

C’est pourquoi ce que nous voyons circuler ces jours-ci sur les réseaux sociaux est non seulement inacceptable, mais profondément injuste.

Chantal Machabée est injustement attaquée à cause d’une décision de communication numérique, une publication tardive du Canadien de Montréal pour féliciter les Lions de Trois-Rivières après leur conquête de la Coupe Kelly.

Et parce qu’elle est le visage public des communications du CH, plusieurs ont cru bon de la pointer du doigt. On lui demande de « rendre des comptes ». On l’accuse de ne pas avoir fait son travail. On la traîne littéralement sous l’autobus. Pourquoi? Pour une publication Instagram ou X? Sérieusement?

Réglons une chose immédiatement : Chantal Machabée n’est pas responsable des réseaux sociaux du Canadien de Montréal.

Elle ne rédige pas les publications sociales, elle ne choisit pas les vidéos TikTok, elle ne programme pas les "stories". Son mandat est clair : elle gère les communications entre les journalistes et les joueurs. Elle est le pont entre les médias et l’équipe.

Sa mission n’est pas de "poster" des messages ou d’approuver chaque visuel. S’en prendre à elle pour une décision qui ne relève pas de son département est non seulement injuste, c’est totalement mal informé.

Mais au-delà de cette méprise structurelle, il y a quelque chose de plus grave : c’est l’acharnement. Plusieurs pages, blogueurs et internautes se sont mis à nommer directement Chantal Machabée comme bouc émissaire, dans une chasse à l’erreur totalement déconnectée de la réalité.

Certains vont même jusqu’à l’accuser d’avoir « manqué de respect » à Trois-Rivières. D’autres affirment qu’elle aurait « étouffé » le moment. Des propos aussi absurdes qu’insultants.

Ce n’est pas juste une erreur de cible. C’est une campagne gratuite contre une femme qui, depuis toujours, agit avec une intégrité irréprochable. Elle mérite mieux. Elle mérite qu’on se lève pour elle, qu’on mette notre pied à terre et qu’on dise, haut et fort : Ça suffit.

Parce que si vous aviez pris le temps de connaître un tant soit peu Chantal Machabée, vous sauriez que son cœur est grand comme la province.

Vous sauriez qu’en pleine convalescence après une grave opération au genou, elle s’est arrangée pour que Lucie Lachance, une partisane endeuillée, puisse remettre à Brendan Gallagher le chandail de sa mère décédée.

Même avec deux attelles, même à distance, Chantal a coordonné ce moment bouleversant. Pas parce que c’est son « travail ». Parce qu’elle est humaine. Parce qu’elle est profondément bonne.

Vous sauriez aussi que les joueurs du CH, Cole Caufield, Nick Suzuki, Brendan Gallagher et compagnie, l’appellent régulièrement, même lorsqu’elle est en arrêt de travail, pour prendre de ses nouvelles.

Ils l’aiment. Elle est leur repère, leur bouée, leur maman. Parlez-en à Cole Caufield, justement. Quand un malaise est survenu avec un journaliste lors d’un point de presse tendu, Chantal a tout de suite protégé son joueur.

Sur les réseaux sociaux, elle a rectifié les faits, calmé les eaux, rappelé que Cole et le journaliste avaient discuté ensuite, sans animosité. Elle n’était pas obligée. Mais c’est ça, Chantal.

Et ce n’est pas la seule fois. Quand les rumeurs ont commencé à circuler sur la vie nocturne de Juraj Slafkovsky, Chantal a été la première à monter au front, directement, pour nous écrire et défendre le jeune homme. Encore une fois, elle a agi comme une mère : protectrice, loyale, compatissante.

Et maintenant, parce qu’une publication sociale a été jugée tardive ou trop discrète, elle devrait être remise en question? Remise en cause? Franchement, ça dépasse les bornes.

Le lien entre le Canadien de Montréal et les Lions de Trois-Rivières n’est peut-être pas aussi fort qu’avec le Rocket de Laval, c’est vrai.

C’est une réalité structurelle que tous les partisans lucides connaissent : les joueurs clés, les espoirs de premier plan, ne passent presque jamais par la ECHL. Les projecteurs sont ailleurs.

Mais cela ne veut pas dire que l’exploit des Lions est insignifiant. Au contraire. Il mérite d’être célébré, souligné, mis en valeur. Et si l’organisation du Canadien a tardé à le faire, c’est à l’équipe des médias sociaux, et à elle seule, d’expliquer pourquoi.

Ce n’est pas à Chantal Machabée de porter cette croix-là. Et ce n’est certainement pas à elle d’être clouée au pilori pour une décision qu’elle n’a pas prise.

Dans son rôle de VP, Chantal Machabée a souvent été discrète, effacée. Elle ne court pas après les éloges. Mais qu’on se le dise clairement aujourd’hui : elle est l’un des piliers du Canadien de Montréal.

Elle est ce ciment invisible qui relie les générations, les journalistes, les joueurs, les partisans. Elle est celle qui donne une voix humaine à une organisation parfois perçue comme froide. Elle est celle qui permet à des jeunes comme Caufield ou Slafkovsky de garder la tête haute, même quand tout le monde veut les abattre.

Chantal est une survivante. Elle a bravé les préjugés, les critiques sexistes, les tempêtes médiatiques. Elle est revenue d’une chute douloureuse en janvier dernier, après avoir été opérée au genou suite à un accident à Washington.

Et même clouée à la maison, elle continuait de travailler. Elle répondait à ses messages. Elle s’impliquait dans les dossiers. Elle pensait aux autres avant de penser à elle-même. Parce que c’est sa nature.

Alors aujourd’hui, il est temps que les partisans du CH fassent ce qu’ils font le mieux : s’unir pour protéger les leurs.

Oui, le traitement réservé aux Lions était minimal. Oui, une publication plus chaleureuse, plus rapide, aurait été souhaitable. Mais non, Chantal Machabée n’est pas coupable de quoi que ce soit dans cette histoire.

Et à tous ceux qui osent la salir pour un retard de publication qu’elle n’a même pas supervisé, à tous ceux qui croient qu’ils peuvent attaquer cette femme admirable sans que personne ne réagisse : vous vous trompez lourdement.

Nous, on est avec elle. À 100 %. Parce qu’on la connaît. Parce qu’on la respecte. Parce qu’on sait tout ce qu’elle a fait et continue de faire pour cette organisation et pour ses joueurs.

Parce qu’on sait que derrière chaque sourire qu’elle offre, il y a du travail, du stress, de l’énergie, de l’amour. Parce qu’on sait qu’elle ne mérite pas ce traitement.

Nos pensées sont avec elle. Et notre voix aussi.

AMEN.