Le premier ministre François Legault a profité d’une entrevue avec Paul Arcand sur les ondes de 98,5 FM mardi matin pour adresser un message clair à Pierre-Karl Péladeau, PDG de Québecor, concernant le retour potentiel des Nordiques à Québec.
Lors de cet entretien d’une trentaine de minutes, qui a abordé divers sujets, la question du hockey à Québec est revenue sur le tapis, suscitant l’intérêt des auditeurs et surtout, des passionnés de hokey qui attendent le retour des Nordiques depuis la nuit des temps.
L’animateur le plus célèbre de l'histoire de la radio québécoise, Paul Arcand, a interrogé Legault sur la subvention de 7 millions de dollars accordée aux Kings de Los Angeles pour tenir une partie de leur camp d’entraînement et deux matchs préparatoires au Centre Vidéotron.
En réponse, le premier ministre a souligné que cet événement constituait une vitrine importante pour Québec auprès de la Ligue nationale de hockey (LNH). Il voulait ainsi répondre aux critiques qui affirment que c'est de l'argent jeté par les fenêtres.
François Legault a ensuite mis en lumière le coût élevé d’une franchise dans la LNH, estimé à plus d’un milliard de dollars, et a insisté sur le fait que Québecor ne pouvait plus se permettre de porter seul ce projet ambitieux.
«Je pense que la Ligue nationale et M. Bettman, ce sont des gens d’affaires. On me dit qu’il y a des propositions de plus d’un milliard qui sont sur la table de villes américaines. S’il y avait une proposition sur la table à un prix intéressant, je pense que M. Bettman serait intéressé», a déclaré M. Legault.
Le premier ministre a alors lancé un appel direct à M. Péladeau pour qu’il s’associe avec des partenaires solides afin de déposer une offre sérieuse à la LNH.
«Je sais que Pierre-Karl Péladeau n’a pas l’argent pour mettre le montant total. On parle de plus qu’un milliard, mais là, il serait temps qu’il s’associe avec d’autres personnes et qu’on dépose une vraie offre. Je pense que M. Bettman, s’il a une vraie offre sur la table, il va la considérer», a-t-il affirmé.
Pierre-Karl Péladeau n'a toujours pas répondu publiquement au premier ministre. Toutefois, en novembre dernier, Martin Tremblay, chef d’exploitation du groupe Sports et divertissement de Québecor, avait indiqué que la compagnie pourrait créer un consortium de plusieurs partenaires pour convaincre Bettman.
«À l’époque, nous étions les seuls acheteurs. Est-ce que maintenant, il y aurait des groupes de propriétaires? On le voit partout dans la Ligue nationale présentement. L’intérêt est là, mais la manière d’y arriver pourrait être différente», avait-il mentionné.
Depuis ces déclarations, les Coyotes de l’Arizona ont déménagé à Salt Lake City, laissant entrevoir des opportunités pour Québec.
«On n’a jamais démissionné, mais il n’y a pas d’expansion ni d’équipe qui déménage. On s’est toujours tenu loin des fausses promesses aux gens de Québec. On le sait qu’ils ont été déçus dans le passé. Cependant, on est une compagnie financièrement solide et l’intérêt est toujours là», avait rajouté M. Tremblay.
La balle est désormais dans le camp de Québecor et de ses potentiels partenaires pour répondre à cet appel et concrétiser le rêve de nombreux Québécois: voir les Nordiques renaître de leurs cendres.
La question à un millard de dollars: qui voudra s'associer à Péladeau, qui a la réputation d'un homme imprévisible et colérique?
Cette interrogation pèse lourd dans l'équation du retour des Nordiques à Québec. En effet, la réputation de Pierre-Karl Péladeau, bien qu'il soit un homme d'affaires accompli, est marquée par des épisodes de comportements imprévisibles et colériques, ce qui pourrait dissuader certains investisseurs potentiels de s'engager dans un partenariat avec lui.
Cependant, François Legault semble confiant que des partenaires solides peuvent être trouvés, peu importe la réputation de PKP.
Pour attirer des associés, il est essentiel de présenter un projet convaincant, soutenu par une stratégie financière robuste et des perspectives de rentabilité claires.
Les avantages d'une équipe de la LNH à Québec sont nombreux : un marché passionné par le hockey, une infrastructure de premier ordre avec le Centre Vidéotron, et un soutien gouvernemental qui pourrait inclure des incitatifs financiers.
Le problème est que Legault ne sera pas réélu et que si Paul St-Pierre Plamondon arrive au pouvoir, ce dernier a déjà affirmé que les fonds publics ne serviraient pas à "commanditer le retour des Nordiques".
Voilà pourquoi les candidats potentiels pour s'associer avec Péladeau doivent être solides financièrement. Les options sont illimitées: des entrepreneurs locaux qui partagent la vision d'un retour des Nordiques, des investisseurs institutionnels (banques? caisse de dépôt?) cherchant à diversifier leurs portefeuilles, ou même des personnalités du monde du sport désireuses d'ajouter une franchise de la LNH à leur palmarès. (Saputo?)
De plus, des consortiums internationaux pourraient être intéressés par l'opportunité de s'implanter dans un marché nord-américain passionné par le hockey. La réalité en 2024 implique souvent que les propriétaires de franchises professionnelles ne sont plus des gens qui sont originaires de la place. Qu'on pense simplement au football européen où les propriétaires viennent souvent de l'Arabie Saoudite, du Qatar ou d'ailleurs.
Pour surmonter les doutes liées à la personnalité colérique et imprévisible de Péladeau, il sera crucial de mettre en place une gouvernance claire et équilibrée au sein du groupe de propriétaires.
Cela pourrait inclure la nomination de gestionnaires expérimentés et respectés dans le monde du sport, capables de rassurer les investisseurs et de maintenir une direction stable pour la franchise. Car Péladeau, bien qu'il possède de grandes forces, n'est pas le synonyme de stabilité.
L'implication de figures influentes du monde du hockey, telles que d'anciens joueurs venant de la région (Patrice Bergeron?) pourrait également apporter une crédibilité supplémentaire au projet.
En démontrant un engagement sérieux et une vision partagée pour le succès à long terme de l'équipe, Péladeau et ses partenaires potentiels peuvent convaincre Gary Bettman de la viabilité du retour des Nordiques. Là-dessus, nous sommes d'accord avec Legault.
Au final, le succès d'une possible partenariat pour ramaner les Nordiques repose sur la capacité de Pierre-Karl Péladeau à évoluer en tant que leader, à travailler en collaboration avec ses partenaires, et à démontrer un engagement "collectif" envers le projet et non pas jouer au "loup solitaire".
Si ces conditions sont réunies, le rêve de voir les Nordiques à nouveau sur la glace pourrait devenir une réalité. Il faut juste que Péladeau apprenne à travailler en équipe.
Croisons les doigts...