Patrik Laine a perdu la vie dans ses yeux

Patrik Laine a perdu la vie dans ses yeux

Par David Garel le 2025-10-17

C’est fini.

Pas officiellement encore, mais tout le monde le sait.

Patrik Laine ne finira pas la saison à Montréal.

Et ce matin, impossible d’allumer la radio, d’ouvrir X ou d’écouter la télévision sans tomber sur la même phrase : « Laine, c’est terminé. »

Depuis hier soir, le nom du Finlandais est partout. Et rarement pour les bonnes raisons.

C’est arrivé en deuxième période, dans ce match que le Canadien a miraculeusement remporté 3-2.

Sur le but de Nick Perbix, Laine a simplement arrêté de patiner.

Un repli paresseux, une absence totale de lecture, un moment de flottement indigne d’un joueur payé 8,7 millions par année: 

Purbix a traversé la ligne bleue, personne devant lui. Laine, pourtant à côté l’a regardé passer, après un petit coup de bâton, pour se placer... dans le NO MAN"S LAND.

Et quand la rondelle a franchi la ligne, il a levé les yeux au ciel, comme si ça ne le concernait pas.

Pas un mot. Pas un geste. Pas un signe d’émotion.

C’était le geste de trop.

La séquence d’un joueur vidé, sans passion, sans combat.

Et dans une ville comme Montréal, où chaque présence est disséquée, cette image a tué ce qui restait de patience.

Dany Dubé avait déjà annoncé ce qui allait se produire.

Dans sa première chronique à JiC, il n’avait pas hésité à pointer du doigt le manque d’effort et l’absence de mérite du Finlandais.

« Quand tu es payé 8,7 millions et que tu ne fais pas ta job à cinq contre cinq, tu deviens un passager. Et à Montréal, les passagers, ils descendent avant la fin du trajet. »

C’était brutal.

Mais juste.

Et quand la séquence du but de Perbix a circulé quelques heures plus tard, tout le monde a compris : Dubé avait raison.

Il n’y a plus de débat. Laine ne veut plus payer le prix.

Le corps brisé, le regard vide..

Le plus troublant, ce n’est même plus sa vitesse ou son implication. C’est son regard.

Les caméras de TVA l’ont capté sur le banc après le but.

Le regard dans le vide. Les yeux morts. Aucune émotion.

On aurait dit un joueur qui n’a plus envie de jouer au hockey.

Ceux qui l’ont côtoyé au cours des dernières semaines le disent : il n’a plus de vie dans les yeux.

Il est fatigué, absent, nerveux. Il traîne son corps comme un fardeau.

Les partisans, eux, le voient comme un joueur qui ne croit plus en rien.

Et ce n’est pas qu’une impression.

Même à l’entraînement, il a ralenti. Il ne sourit plus. Il parle peu.

On dirait qu’il attend la fin.

Une ville qui a tourné la page

Depuis ce matin, les réseaux sociaux débordent de messages d’exaspération.

Certains réclament qu’on l’envoie à Laval. D’autres parlent de rachat ou même d’un ballottage libérateur.

Mais tout le monde s’entend : il n’a plus sa place.

Joe Veleno doit prendre sa place sur le quatrième trio.

Et dans les faits, il le mérite plus.

Un joueur qui joue comme si sa vie en dépendait, qui bloque des tirs, qui joue avec fierté.

Tout ce que Laine n’est plus.

Même les anciens partisans du sniper finlandais ont abandonné.

L’effet de sympathie s’est évaporé.

Il n’est plus un joueur en difficulté. Il est devenu un symbole de nonchalance.

Un vestiaire qui ne le suit plus.

Martin St-Louis a toujours protégé ses joueurs.

Mais cette fois, même lui semble à court d’arguments.

Dans son point de presse d’après-match, il a simplement dit :

« On a trouvé une façon de gagner. Tout le monde doit contribuer, peu importe le rôle. »

Pas un mot sur Laine. Pas une mention de son nom.

Et quand un entraîneur choisit le silence, c’est souvent plus éloquent que n’importe quelle critique.

Le vestiaire aussi a tourné la page.

Des gars comme Bolduc, Caufield et Demidov s’impliquent sur chaque présence.

Laine, lui, semble flotter dans un autre monde.

Et les jeunes commencent à le voir comme un joueur d’un autre temps, déconnecté de la culture actuelle du club.

Une situation devenue intenable.

Le problème, c’est qu’il n’y a plus d’issue simple.

Son salaire de 8,7 millions bloque tout échange.

Et un passage à Laval semble impensable tellement sa santé mentale est fragile.

Aucune équipe ne voudra risquer de le réclamer au ballottage.

Le mot se passe dans la ligue : Laine n’avance plus.

Ses genoux, son dos, ses hanches... tout semble fatigué.

Et ses anciens entraîneurs de Columbus et Winnipeg le disent sans détour : il a perdu son explosion, et il ne la retrouvera plus.

Le corps d’un vétéran, la tête d’un jeune de 27 ans qui n’y croit plus.

Une combinaison fatale.

Pour Kent Hughes, la situation est devenue un casse-tête financier et médiatique.

Impossible à échanger. Impossible à enterrer dans les mineures.

Et chaque présence du Finlandais sur la glace devient une controverse.

Le directeur général sait que le message de Dany Dubé n’était pas un simple détail.

Quand un analyste aussi respecté déclare publiquement qu’un joueur « ne finira pas la saison à Montréal », ce n’est jamais sans écho.

C’est souvent le prélude à une sortie discrète, une mise à l’écart, ou une transaction symbolique pour sauver la face.

Mais à ce stade, il n’y a plus grand-chose à sauver.

Il faut le dire : c’est triste.

Triste de voir un joueur de ce talent-là s’éteindre aussi vite.

Triste de constater qu’à 27 ans, il n’a plus d’amour pour le hockey.

Triste, enfin, de savoir qu’il ne laisse derrière lui ni souvenirs, ni héritage, ni traces d’émotion.

Patrik Laine est passé à Montréal comme un fantôme.

Un nom sur une feuille de match.

Un tir qui ne sort plus.

Un regard vide dans un banc trop grand pour lui.

Ce matin, la radio, la télé et les réseaux sociaux disent tous la même chose :

Laine ne finira pas l’année à Montréal.

Et cette fois, ce n’est pas une rumeur.

C’est une évidence.

Une évidence partagée par le public, par les médias, et probablement par le Canadien lui-même.

Le message de Dany Dubé a simplement mis les mots sur ce que tout le monde voyait depuis des semaines :

Patrik Laine ne veut plus jouer ici. Peut-être même qu’il ne veut plus jouer du tout.

Et à Montréal, quand tu n’as plus envie, la ville te dévore.