Patrick Roy n’a pas signé pour une saison facile en prenant les rênes des Islanders de New York.
Mais même en sachant qu’il aurait des défis à relever, on doute qu’il ait imaginé se retrouver à gérer un joueur comme Tony DeAngelo, dont la réputation hors glace est aussi explosive que son style de jeu sur glace.
Et pourtant, Lou Lamoriello a fait le pari audacieux (ou désespéré?) d’ajouter DeAngelo à son équipe en difficulté, suscitant une vague de critiques qui ne se limite pas au monde du hockey.
Car oui, Tony DeAngelo est bien plus qu’un défenseur offensif talentueux. Il est aussi un personnage controversé, connu autant pour ses performances en avantage numérique que pour ses prises de position politiques incendiaires.
DeAngelo ne s’est jamais caché de son soutien à Donald Trump et à la droite américaine. Il a mené des débats houleux sur Twitter, où il s’est attiré les foudres de nombreux internautes pour ses opinions tranchées.
Ses altercations verbales et ses écarts de conduite lui ont coûté des suspensions, des transferts et, à une époque, un avenir dans la LNH.
Et maintenant, il débarque à New York, une ville largement démocrate, où Donald Trump est tout sauf populaire.
Coïncidence ou ironie? L’arrivée de DeAngelo chez les Islanders se fait au moment où Trump prépare son grand retour sur la scène politique, jetant une lumière encore plus crue sur cette transaction.
Certains y voient une opportunité pour DeAngelo de montrer qu’il a mûri, tandis que d’autres redoutent que cette union ne devienne un désastre annoncé.
Les arguments contre cette transaction sont nombreux et bien fondés. Tout d’abord, l’historique de Tony DeAngelo dans les vestiaires est tout sauf rassurant.
Au cours de sa carrière, il a eu des accrochages avec des coéquipiers, des entraîneurs et même des adversaires. Dave Tippett, Alain Vigneault, David Quinn, John Tortorella et Rod Brind’Amour ont tous tenté de canaliser son énergie et de le transformer en joueur d’équipe, sans grand succès.
Que peut faire Patrick Roy, aussi compétent soit-il, que ces entraîneurs chevronnés n’ont pas réussi?
Ensuite, il faut tenir compte de la dynamique stricte imposée par Lou Lamoriello. Les Islanders ne sont pas un club connu pour leur tolérance envers les comportements non conformes.
Lamoriello, réputé pour son autorité quasi militaire, exige que ses joueurs respectent un code de conduite rigide, allant jusqu’à interdire les barbes.
Patrick Roy lui-même, connu pour sa personnalité flamboyante, a dû se plier à ces règles en rasant sa barbe iconique. Comment DeAngelo, avec son caractère rebelle, s’intégrera-t-il dans une telle structure?
De plus, le contexte actuel des Islanders ne laisse pas beaucoup de place à l’expérimentation. À l’avant-dernier rang de la Conférence Est, l’équipe est à huit points d’une place en séries éliminatoires.
Ajouter une personnalité controversée comme DeAngelo à ce moment critique de la saison pourrait davantage diviser le vestiaire que le souder.
Et si les résultats ne suivent pas, cette transaction sera perçue comme un pari désespéré ayant échoué, avec Roy et Lamoriello en ligne de mire pour les critiques.
Cependant, il serait injuste de ne pas considérer les arguments en faveur de cette transaction. Tony DeAngelo reste un défenseur offensif de premier plan.
En carrière, il a deux saisons de plus de 50 points à son actif, et cette saison, il roulait à un rythme impressionnant dans la KHL avant de quitter le SKA Saint-Pétersbourg.
En avantage numérique, il peut être une arme redoutable, capable de relancer l’attaque des Islanders, qui en a cruellement besoin surtout depuis la perte de Noah Dobson.
Si Patrick Roy parvient à canaliser son énergie et à établir une relation de confiance avec lui, DeAngelo pourrait devenir un atout précieux.
Il ne faut pas non plus ignorer que DeAngelo a déjà exprimé son respect pour Patrick Roy.
En novembre dernier, il a salué les qualités de leadership de l’entraîneur, affirmant avoir été impressionné par la manière dont les Islanders s’étaient comportés en séries.
Peut-être qu’une figure comme Roy, connue pour son franc-parler et sa passion, est exactement ce dont DeAngelo a besoin pour relancer sa carrière.
Mais pour que cette expérience réussisse, DeAngelo devra prouver qu’il a changé. Car ce retour dans la LNH ne lui offre pas seulement une chance de redorer son image en tant que joueur, mais aussi de montrer qu’il peut évoluer dans un environnement d’équipe sans causer de remous.
Si ce n’est pas le cas, cette transaction pourrait devenir l’un des plus grands fiascos de la saison.
En fin de compte, cette transaction symbolise tout le poids de l’espoir et du désespoir pour les Islanders.
Patrick Roy se retrouve sur une corde raide, tentant de tirer le meilleur d’une équipe en difficulté tout en gérant les égos et les attentes.
Avec un joueur comme Tony DeAngelo, la marge d’erreur est mince. Et avec l’ombre de Donald Trump qui plane sur cette situation, les Islanders doivent naviguer dans des eaux tumultueuses où le sport et la politique s’entrelacent.
Patrick Roy a peut-être accepté de marcher sur cette corde raide, mais la question reste : pourra-t-il maintenir son équilibre dans un environnement aussi volatile?
Seul le temps nous le dira, mais une chose est certaine : cette saison des Islanders ne manquera pas de drame.
Misère ...