Patrick Roy baisse la garde : un rare moment d’humanité devant les caméras

Patrick Roy baisse la garde : un rare moment d’humanité devant les caméras

Par André Soueidan le 2025-10-17

On connaît le Patrick Roy fier, bouillant, indomptable.

Celui qui déteste la défaite autant qu’il déteste se montrer vulnérable.

Mais hier, à New York, quelque chose a changé.

Devant les caméras, l’homme derrière la légende a pris une pause.

Une vraie.

Quelques secondes de silence… puis des mots qui sonnent comme une confession.

Patrick Roy a baissé la garde.

Pas pour s’excuser d’une erreur tactique, mais pour admettre sa propre culpabilité, son retard à soutenir un joueur en difficulté.

Un moment rare. Brut. Humain.

« Honte à moi, j’aurais dû le faire plus tôt. »

Ces mots, simples et lourds de sens, sont sortis de la bouche d’un homme qu’on croyait insensible à la culpabilité.

Patrick Roy venait de s’ouvrir comme rarement.

Devant les journalistes, il a admis qu’il avait trop attendu avant d’aller parler à son gardien ...pas pour corriger une technique,

mais pour rallumer la confiance, ce feu fragile que lui-même a si souvent perdu et reconstruit au fil de sa carrière.

Il n’y avait ni colère, ni façade, ni bouclier.

Seulement un entraîneur, conscient que même les meilleurs doutent.

Un entraîneur qui, pour la première fois depuis son retour dans la LNH, a laissé voir l’homme derrière la légende.

Patrick Roy a longtemps vécu dans un monde où montrer la moindre faille, c’était perdre.

Dans les années 90, il ne pardonnait ni à lui-même, ni à ses coéquipiers.

Il vivait chaque but comme une trahison, chaque rebond comme une cicatrice.

Aujourd’hui, on découvre un autre Patrick Roy.

Un homme qui a troqué les cris contre l’écoute.

Qui comprend que, parfois, un regard vaut plus qu’un système défensif.

« Je voulais qu’il ressente ma confiance », a-t-il dit, calmement.

Pas de jargon, pas de stratégie : juste de la confiance.

Le mot-clé. Celui qu’il aurait aimé entendre, peut-être, à certains moments de sa propre carrière.

Parce qu’il sait ce que c’est, de douter.

Il sait ce que c’est, d’avoir le sentiment que le monde entier te regarde et que la rondelle te glisse entre les doigts.

Et il sait surtout que le plus grand danger pour un gardien, ce n’est pas le tir du revers ... c’est la perte de confiance.

Alors quand Patrick Roy dit :

« Ilya sait qu’il n’est pas seul là-dedans, on est avec lui », ce n’est pas une phrase creuse.

C’est une promesse.

Une phrase qui vient d’un homme qui a tout gagné… et qui sait ce que c’est que de tomber.

Ce moment de vulnérabilité n’aura duré que quelques minutes… mais il dit tout.

Patrick Roy, le compétiteur acharné, le volcan éternel, vient de montrer que même les plus fiers finissent par apprendre à se pardonner.

Il n’a pas parlé de système, ni de statistiques, ni de pourcentage d’arrêts.

Il a parlé d’humain à humain.

D’un gardien à un autre

Et c’est peut-être là que tout bascule : ce Patrick Roy-là, celui qui ose dire « honte à moi », celui qui prend le temps d’écouter avant de crier, est peut-être en train de devenir le meilleur entraîneur qu’il n’a jamais été.

Parce qu’au fond, il ne cherche plus à dominer.

Il cherche à comprendre.

Et pour un homme comme Patrick Roy, c’est ça, la vraie victoire.

AMEN