Crise derrière le banc: Patrick Roy explose de rage

Crise derrière le banc: Patrick Roy explose de rage

Par David Garel le 2025-11-18

Patrick Roy pique une crise derrière le banc des Islanders. Rouge de colère, il a insulté tout le monde sur le banc des Stars et s'est même permis d'envoyer des jurons québécois à l'adjoint des Stars, Alain Nasredinne. 

C’était une fin de match déjà tendue. C’était un duel de haut niveau, entre deux équipes affamées, et un banc new-yorkais survolté.

Mais quand Mikko Rantanen a  mis en échec Alexander Romanov de façon vicieuse à 27 secondes de la fin du match, Patrick Roy a sauté sa coche.

Le bon vieux Patrick. Pas celui qu’on croit assagi par le temps. Non. Celui qui explose, qui hurle et qui devient un volcan prêt à se battre à mains nues.

Et c’est ce Patrick Roy-là que les fans des Islanders adorent. Parce que dans cette ligue soft, où les coachs sont devenus des gestionnaires de mots vides (bonjour Martin St-Louis), Roy est resté un guerrier.

Il ne s’est pas contenté de crier "Tu ne vas pas terminer ce f... match"vers Rantanen dans le oouloir, lui qui venait de se faire expulsé. Roy hurlait des insanités er semblait prêt à "casser des portes":

Comme dans le temps où il envoyait des bouteilles d’eau voler dans les estrades du Colisée quand il se faisait insulter par les fans des Nordiques ou quand il avait corrigé Chris Osgood lors de la fameuse bagarre générale entre les Red Wings et l'Avalanche du Colorado.

“Tu le sais c’que t’as vu! Ost* d’hypocrite!”**, aurait-on pu lire sur ses lèvres lorsqu'il parlait à Nasreddine. Il pointait du doigt. Il marchait derrière le banc comme un lion en cage.

Même les arbitres le regardaient avec un mélange de respect et d’inconfort. On n’ose pas se mettre entre Roy et une injustice. Et pour lui, ce coup-là en était une.

Alexander Romanov était resté étendu, sans bouger, pendant de longues secondes. Le genre de silence lourd qui tombe dans un aréna quand tout le monde est inquite.

Et Rantanen? Expulsé. Inconduite de partie.  Mais pour Roy, c’était loin d’être fini. Parce que ce geste, il l’a qualifié de “manque de respect pour notre sport.” Et sa déclaration d’après-match l’a confirmé :

« Quand tu vois le dos d’un joueur, tu ralentis. Tout le monde sait ça. Tu ne traverses pas un gars de cette façon. »

Mais ce n’était pas fini. Les Stars ont continué d'y croire. Jake Oettinger a été retiré. Il restait 27 secondes. Et à 0,9 seconde de la fin, un tir de la pointe a ricoché jusqu’à Wyatt Johnston, qui a marqué. L’aréna a explosé. Les Stars ont cru forcer la prolongation.

Mais non.

La reprise vidéo a montré que Jason Robertson avait franchi le demi-cercle, qu’il avait obstrué le gardien David Rittich juste avant le tir. But refusé. Match terminé. Les Islanders l’emportent 3-2. Et pendant que la foule huait, Roy continuait de crier, de pointer, de défendre ses gars.

C’est là que la comparaison avec Martin St-Louis devient inévitable. On ne voit jamais St-Louis se révolter publiquement. Jamais une bouteille d’eau lancée, jamais un mot de trop, jamais un pétage de coche pour protéger un joueur victime d’un coup salaud. 

Combien de fois les Sénateurs, les Leafs ou les Bruins ont malmené des joueurs du Canadien sans que St-Louis ne réagisse? Roy, lui, réagit. Fort. Immédiatement. C’est un boss. Un vrai. Pas un professeur. Pas un pédagogue. Un chef.

Et ça fait toute la différence.

Dans ce genre de situation, on ne cherche pas un coach pour expliquer les systèmes. On cherche un homme qui se tient debout pour ses soldats. Et Patrick Roy l’a toujours fait. Ce n’est pas une question de stratégie. C’est une question de cœur. De loyauté. De fierté. Et ce soir, il a tout donné. Devant ses joueurs. Devant ses adjoints. Devant la foule hostile de Dallas.

Et ça, c’est ce qui cimente un vestiaire. Ce qui unit une équipe. Ce qui fait d’un groupe des frères de guerre.

Depuis cette explosion, les fans des Islanders inondent les réseaux sociaux de messages d’admiration. 

“C’est notre coach!”, écrivent-ils. 

“Il se bat pour nous!”

 Et cette relation entre Roy et le public new-yorkais est en train de devenir l’une des plus belles de la LNH. Parce qu’elle est vraie. Authentique. Brutale. Comme lui.

Et pendant ce temps, à Montréal, on se dit que peut-être… on a laissé passer le bon gars. Peut-être que dans ce marché bouillant, ce marché qui réclame du feu, le vrai boss, c’était Roy.

 Celui qui fait exploser le banc quand un de ses défenseurs est attaqué salement. Celui qui hurle des insanités parce que il en a quelque chose à cr*. Celui qui n’accepte pas qu’on piétine un des siens.

Peut-être que c’est ce qu’il manque encore au CH. Un peu de feu. Un peu de Roy.