Cauchemar pour Owen Beck: Phil Danault le hantera à vie

Cauchemar pour Owen Beck: Phil Danault le hantera à vie

Par David Garel le 2025-12-20

La transaction de Phil Danault est un véritable cauchemar pour Owen Beck.

Owen Beck en a vécu un. Et peut-être même plusieurs d’un coup. Parce que pendant que Montréal célébrait un coup de maître signé Kent Hughes, pendant que le retour de Phillip Danault faisait vibrer la base partisane, Owen Beck, lui, voyait son monde se refermer.

Depuis des semaines, Beck avançait avec une certitude inconfortable : son nom était sur la table. Pas comme une rumeur vague, pas comme un bruit de corridor banal, mais comme une véritable monnaie d’échange.

Les Kings de Los Angeles cherchaient désespérément un centre droitier. Ils insistaient pour Jake Evans. Le Canadiens de Montréal a refusé.

Sans hésiter. Alors, logiquement, tous les projecteurs se sont déplacés vers Beck. Trop jeune pour bloquer une transaction. Assez prêt pour être crédible. Parfait pour servir de pivot.

Dans l’entourage du joueur, l’idée a fait son chemin. Los Angeles n’était pas un exil, mais une opportunité. Une équipe qui a besoin d'un centre droitier.

Une vraie porte d’entrée dans la LNH. Un rôle clair. Une progression logique. Beck savait aussi qu’il avait déjà été évoqué dans d’autres dossiers majeurs, notamment celui de Noah Dobson, où le Canadien était prêt à l’inclure avec les choix 16 et 17. Mathieu Darche avait préféré Emil Heineman.

Il savait ce que ça voulait dire : il était disponible. Et il était indésirable autant à Montréal qu'à New York.

Pour une fois, il se sentait désirable... à Los Angeles...

Non seulement Beck n’a pas été échangé, mais Danault est revenu. À Montréal. Dans le même vestiaire. Sur la même ligne de centres.

Et soudainement, la logique sportive est devenue sans pitié. Danault est gaucher. Joe Veleno est gaucher. Nick Suzuki est intouchable comme premier centre. Jake Evans est protégé par son contrat et sa polyvalence. Résultat : le premier joueur qui saute hors de l’alignement, ce n’est pas celui qui joue mal, c’est celui qui n’a plus d’espace. Owen Beck.

Ouch. Beck devait être, à moyen terme, l’héritier naturel de Danault : centre intelligent, responsable, fiable sur 200 pieds.

Et c’est précisément Danault qui vient maintenant lui barrer la route. Ce n’est pas un échec personnel. C’est pire. C’est une collision de trajectoires.

Phil Danault est devenu son pire cauchemar. Celui qu'il était supposé remplacer... et celui qui revient le tasser... 

Kent Hughes, lui, a été chirurgical. Obtenir Danault pour un simple choix de deuxième ronde, sans sacrifier Evans, sans toucher à Oliver Kapanen, sans céder Beck, c’est une victoire stratégique totale.

Surtout qu'on parle du choix de 2e ronde des Blue Jackets qui a accompagné Jordan Harris. Mais pour Beck, cette non-transaction n’est pas une bonne nouvelle. Parce que s’il n’a pas quitté, ce n’est pas parce qu’il est intouchable. C’est parce qu’il est encore utile… plus tard.

La suite est prévisible. Beck ne sera pas laissé comme 13e attaquant à jouer huit minutes par match. Il retournera à Laval. Encore.  

Officiellement, ce sera pour jouer. Officieusement, ce sera pour rester propre, prêt... échangeable à nouveau...

À 21 ans, Beck commence à comprendre une vérité dure à avaler : dans cette organisation, il n’est plus une promesse à développer, mais un actif à gérer.

Il a été offert. Refusé. Conservé. Bloqué. Et maintenant, rangé temporairement. Pendant que d’autres avancent, lui attend. Et la patience, quand elle dure trop longtemps, finit toujours par se transformer perte de patience.

C’est ça, le véritable cauchemar d’Owen Beck. Pas d’être mauvais. Pas d’être dépassé. Mais d’être coincé entre deux plans, toujours assez bon pour servir, jamais assez prioritaire pour compter.

Le Canadien a gagné son pari avec Phillip Danault. Mais dans l’ombre de ce coup de circuit, un jeune centre encaisse en silence, comprend le message… et commence à se demander combien de temps encore il acceptera de rester un simple pion dans une partie qui se joue sans lui.

Il rêvait à Los Angeles. Mais tout s'est effondré.

Le Canadien a gagné son pari avec Danault. Mais dans l’ombre de ce coup de circuit, un jeune centre regarde le plafond du vestiaire, comprend le message… et se demande combien de temps encore il acceptera d’attendre.