Onde de choc à San Jose : Tyler Toffoli annonce le retour de Carey Price

Onde de choc à San Jose : Tyler Toffoli annonce le retour de Carey Price

Par André Soueidan le 2025-09-19

Dans le vestiaire des Sharks de San Jose, où l’ambiance début septembre est plutôt axée sur la concentration, les tests physiques et la pression de se tailler une place, un détonateur a éclaté sans crier gare.

Et il s’appelle Tyler Toffoli. L'ancien du Canadien de Montréal, maintenant joueur des Sharks, a provoqué un séisme comme seul un vétéran au sourire impassible peut le faire.

Selon les révélations de Vincent Desharnais au balado "La Poche Bleue", Toffoli aurait convaincu les jeunes joueurs de San Jose que Carey Price sortait de sa retraite pour revenir au jeu avec les Sharks. Rien de moins.

@lapochebleue L'ancien attaquant du Canadien en a passé une petite vite à certains de ses jeunes coéquipiers chez les Sharks ! 😂 #sjsharks #desharnais #nhl #toffoli #price ♬ original sound  - lapochebleue

C’est un coup de génie de la part de celui qu’on décrit depuis longtemps comme un vrai farceur dans le vestiaire. Un pain sans rire.

Toffoli a monté le canular avec précision chirurgicale. Il a préalablement averti les deux jeunes gardiens de l’organisation de jouer le jeu, de faire semblant d’être prêts à céder leur place à Price, de ne pas broncher si on leur posait des questions.

Même Vincent Desharnais, défenseur de 6 pi 6 qui n’a pourtant pas l'air d'un rigolo, a embarqué dans la combine.

Imaginez la scène. Dans un coin du vestiaire, un petit groupe de recrues des Sharks, les yeux écarquillés, les visages figés entre l'excitation et la panique.

Toffoli, le regard sérieux, leur lance : « Ouais, Carey Price revient. Il a passé ses tests physiques. Il va pratiquer avec nous demain. »

Et pour clore le tout, il ajoute qu’il a parlé à sa femme Angela, et que c'est "vrai de vrai". La rumeur se propage à la vitesse de l'éclair.

Le vestiaire devient un volcan de chuchotements. Certains vont jusqu’à fouiller leur cellulaire pour voir si des journalistes en parlent. Mais non. Silence radio.

Et c’est justement ça, le pire. C'est trop gros pour ne PAS être vrai. Ou trop gros pour ne PAS être une blague. Mais avec Toffoli, on ne sait jamais.

Ce qui rend cette histoire encore plus délicieuse, c’est qu’elle est réellement plausible.

En septembre 2025, Carey Price est toujours sous contrat avec les Sharks de San Jose, depuis que le Canadien l'a échangé  pour libérer de la place sous le plafond salarial.

Officiellement, Price est un joueur actif, bien que sur la LTIR, et il a même dû se présenter en Californie cet été pour un suivi médical de routine.

Alors pour un jeune joueur qui veut croire à l’impossible, l’idée de voir Carey Price enfiler l'équipement et garder les buts des Sharks, même à 38 ans, n’est pas aussi farfelue que ça.

Et puis, c’est aussi un clin d’oeil symbolique au passé glorieux de Toffoli et Price à Montréal. Ces deux-là ont porté le flambeau du CH lors de la fameuse run des séries de 2021.

Toffoli était l’un des moteurs offensifs du club, et Carey Price, le mur infranchissable qui a dégouté Matthews, Marner, Scheifele, Stone et compagnie.

Leur relation s’est cimentée dans la souffrance et la gloire. Des liens qui ne se brisent pas, même quand la business les éparpille à travers le continent.

Toffoli n’est pas juste un bon vivant. Il a une mémoire. Et c’est sa façon à lui de rendre hommage à un ami, à une icône.

Faire croire que Carey revient au jeu, c’est une manière poétique de dire : « Il est encore là, même s’il ne joue plus. »

C’est de rappeler aux plus jeunes, ceux qui n’ont jamais vu Price en action, qu’il a été un monstre. Qu’il était la référence. Qu’il est encore craint.

Mais le plus ironique dans tout ça, c’est que cette blague vient réveiller une vieille vérité que certains fans, et même certains dirigeants, semblent oublier : Carey Price est toujours techniquement un joueur de la LNH.

Il est toujours payé. Et il est toujours, d'une certaine façon, un Shark. Même s’il n’a jamais porté ce chandail dans un vrai match. Même s’il ne le fera probablement jamais.

Mais allez dire ça à un kid de 19 ans qui vient de signer son contrat d’entrée et qui pense qu’il devra affronter Carey Price au prochain match intra-équipe.

Son cerveau ne le calcule pas. Il panique. Et Toffoli jouit du moment. Le plaisir est trop bon.

Desharnais, en racontant le tout, n’a pas pu s’empêcher de rire. Et on le comprend. Cette histoire là, c’est du Toffoli tout craché.

Du leadership dans sa forme la plus déstabilisante. Le genre de blague qui resserre un groupe, qui détend l’atmosphère, qui expose le caractère d’un joueur.

Parce qu’on ne fait pas ce genre de blague si on n’est pas sûr de sa place dans le vestiaire. Toffoli, c’est un alpha.

Un leader silencieux. Et en plus, un redoutable sniper qui vient de signer à San Jose pour amener un peu de but et beaucoup de culture gagnante dans une équipe qui peine à se rebâtir.

Et si on pousse la logique un peu plus loin, cette blague nous ramène aussi à la réalité crue de la fin de carrière de Carey Price. Trois ans sans jouer.

Le Temple de la renommée l’attend. Mais toujours pas de mot officiel. Toujours pas de conférence de presse. Toujours pas de « merci » final.

Et c’est peut-être pour ça qu’un simple gag dans un vestiaire résonne autant. Parce qu’on a tous envie, un peu, d’y croire. Qu’il revienne. Qu’il fasse un dernier match. Une dernière ovation. Une dernière sortie au Centre Bell.

Mais la vérité, c’est que Carey Price ne reviendra jamais. Son genou est fini. Et ce n’est pas la médecine qui le dit. C’est lui.

Il n’en demeure pas moins que cette histoire va entrer dans le folklore. Parce que dans un monde où tout est calibré, mesuré, réglé au quart de tour, Toffoli vient de rappeler que le hockey, ça reste un jeu.

Et que le vestiaire, c’est un théâtre.

Et que Carey Price, même à 6000 km de Montréal, reste la figure la plus imposante que ce sport ait produit au Québec depuis Patrick Roy.

Que son aura peut encore créer des tremblements de terre... même s’il n’a jamais mis les pieds sur la glace.

Dans 20 ans, les recrues de 2025 raconteront qu’un certain Tyler Toffoli leur a fait croire, l’instant d’une journée, que le roi revenait.

Et que dans leurs yeux, le roi n’avait jamais abdiqué.

AMEN