C’est une onde de choc qui traverse la Ligue nationale. Une bombe à retardement qui pourrait exploser à tout moment.
Mason McTavish, le centre de puissance des Ducks d’Anaheim, est vulnérable. Il est agent libre avec compensation. Et selon Frank Seravalli, des équipes préparent présentement une offre hostile pour tenter de le soutirer aux Ducks.
Une offre hostile. Pour un troisième choix au total du repêchage 2021. Pour un centre de 22 ans, complet, puissant, au sommet de son potentiel.
Et le Canadien de Montréal? Il regarde passer le train. Encore une fois.
Mason McTavish, 6 pieds 2, 220 livres, a tout pour plaire. Une vision du jeu redoutable. Un lancer sec. Une intelligence de centre élite. Et pourtant, il suffoque à Anaheim.
Le journaliste Frank Seravalli a été le premier à briser le silence :
« Je ne peux pas confirmer un diagnostic médical, mais tout dans son langage corporel trahit un joueur en dépression. Il n’est pas bien. Il est vidé. Il a besoin d’un changement. »
McTavish n’a jamais joué un match de séries éliminatoires dans la LNH. Depuis qu’il est arrivé dans le circuit Bettman, les Ducks végètent dans la médiocrité.
La reconstruction éternelle, les promesses non tenues, les vétérans surpayés… et une hiérarchie qui l’étouffe.
Malgré tout, McTavish a inscrit 22 buts et 30 passes la saison dernière, pour un total de 52 points en 76 matchs. Sans avantage numérique. Sans temps fort au centre. Il a été placé sur un troisième trio, derrière Leo Carlsson et Ryan Strome.
Et maintenant? Il voit Mikael Granlund arriver. Et même Ryan Poehling passer devant lui dans les plans des dirigeants.
La conclusion est brutale : Mason McTavish est pris dans une congestion absurde au centre chez les Ducks.
Leo Carlsson, futur premier centre incontesté, est la pierre angulaire de l’attaque.
Ryan Strome, surpayé à 5M$ par année, est encore là pour deux saisons.
Mikael Granlund, fraîchement signé à 7M$ par année pour trois ans, arrive pour prendre un rôle top 6.
Ryan Poehling est adoré par la direction pour sa fiabilité défensive.
Et ce n’est pas tout. Les Ducks ont repêché Beckett Sennecke (3e au total en 2024) et Roger McQueen (10e en 2025), deux espoirs offensifs qui veulent jouer dans le top-6.
À l’aile, c’est pire encore : Cutter Gauthier, Troy Terry, Frank Vatrano, Chris Kreider, Alex Killorn… bref, un zoo.
La hiérarchie est sans pitié. Le bassin d’espoirs déborde. Et Mason McTavish? Relégué au troisième trio, parfois à l’aile, parfois laissé de côté dans les moments importants. Un traitement indigne pour un joueur de son calibre.
Selon Seravalli :
« Je pense que certaines équipes évaluent sérieusement une offre hostile. Ça ne veut pas dire qu’elles vont la déposer. Mais elles font les calculs. Et McTavish est un des rares joueurs qui valent ce prix. »
1 544 424 $ ou moins : Aucune compensation
Entre 1 544 424 $ et 2 340 037 $ : Un choix de 3e ronde.
Entre 2 340 037 $ et 4 680 076 $ : Un choix de 2e ronde.
Entre 4 680 076 $ et 7 020 113 $ : Un choix de 1ère ronde + un choix de 3e ronde.
Entre 7 020 113 $ et 9 360 153 $ : Un choix de 1ère ronde + un 2e + un 3e.
Entre 9 360 153 $ et 11 700 192 $ : Deux choix de 1ère ronde + un 2e + un 3e.
Au-dessus de 11 700 192 $ : Quatre choix de 1ère ronde.
Il est clair que McTavish va exiger entre 7 et 9,36 millions. Donc le prix serait un 1er, un 2e et un 3e. Et c’est là que ça dégoûte.
Le Canadien de Montréal refuse catégoriquement d’inclure son choix de 1er tour 2026. Jeff Gorton l’a martelé : que ce soit protégé ou non, le CH ne donnera pas ce choix-là.
Pas après la révélation Keaton Verhoeff qui sera le 2e choix au tota;. Pas avec Gavin McKenna le prodige générationnel.. Pas dans un repêchage aussi prodigieux.
Les partisans de Montréal crient à l’incompréhension.
McTavish a 22 ans, le même âge que Zachary Bodluc, un an de plus que Slafkovský, deux ans de plus que Hutson, trois de plus que Demidov, le profil complémentaire parfait à ce noyau qui veut grandir ensemble. C’est un joueur de centre gaucher, physique, qui a représenté le Canada junior, qui a un passé francophone. Bref, c’est un fit parfait pour Martin St-Louis.
Mais Kent Hughes recule. Il refuse de perdre son 1er choix. Il ne veut pas sacrifier son avenir. Même si McTavish est l’avenir.
Pendant ce temps, les Flames, les Red Wings, les Devils, les Capitals, le Kraken, les Kings et même les Rangers explorent des pistes pour soumettre une offre. Toutes ces équipes ont :
Un besoin au centre.
L’espace salarial requis.
L’agressivité pour passer à l’action.
Anaheim, de son côté, a 21 M$ de disponible sur sa masse salariale. Ils peuvent égaler n’importe quelle offre hostile. Mais veulent-ils vraiment garder un joueur malheureux, démotivé, et désormais en conflit silencieux avec la direction?
Montréal rate peut-être la chance d’une décennie.
Il y a des moments dans l’histoire d’une équipe où il faut frapper. Frapper fort. Frapper vite. Ce moment, c’est maintenant.
Le Canadien peut se bâtir un centre 1-2 avec Suzuki et McTavish. Garder Bolduc sur l’aile. Amener Demidov dans le mix. C’est un alignement qui ferait trembler l’Atlantique.
Mais non. Montréal recule. Refuse le risque. Et laisse d’autres équipes devancer la reconstruction du CH.
Et le plus insultant dans tout ça?
Pendant que Mason McTavish attend une offre, que ses agents discutent, que l’avenir est suspendu à un fil… les Ducks ont signé Drew Ellison. Deux ans, 1,1 million de dollars par saison. Un plombier. Un 6e ou 7e défenseur max. Un inconnu.
Mais McTavish, lui, attend toujours. Pas de contrat. Pas de message clair. Rien.
Si Montréal rate Mason McTavish, ce sera un échec stratégique majeur. Le Canadien avait l’espace. Le Canadien avait le besoin. Le Canadien avait le timing.
Mais Kent Hughes et Jeff Gorton ont refusé. Par prudence. Par conservatisme. Par peur de sacrifier un choix.
Et peut-être, dans quelques années, quand McTavish dominera avec une autre équipe, on regardera en arrière et on dira : Montréal avait la chance d’accélérer sa reconstruction… et a choisi de rester immobile.