Kent Hughes a peut-être laissé passer une occasion en or cet été en ne soumettant pas d'offre hostile à Dylan Holloway, un jeune ailier de talent dont l'équipe avait grandement besoin.
Hughes aurait pu se positionner avantageusement en visant Holloway, surtout après la tentative réussie des Blues de St. Louis, qui ont soumis non pas une, mais deux offres hostiles à l'égard des espoirs des Oilers d'Edmonton, Holloway et Philip Broberg.
Après tout, Hughes a été à la recherche d'un jeune ailier de talent tout l'été.
La décision de Hughes de ne pas se lancer dans cette voie soulève des questions, surtout qu'il était connu de tous que les Oilers étaient mal pris avec leur masse salariale.
Était-ce par prudence ou par crainte de revivre un épisode douloureux de l'histoire récente du Canadien? L'exemple de Marc Bergevin, l'ancien DG du Canadien, qui s'était aventuré sur ce terrain glissant en déposant une offre hostile pour Sebastian Aho en 2019, hante encore les mémoires.
Bergevin avait subi une humiliation publique lorsque les Hurricanes de la Caroline avaient égalé l'offre, laissant le Canadien avec un sentiment d'échec et de ridicule.
Ce précédent a-t-il refroidi l'audace de Hughes, le poussant à éviter de prendre le risque de se mettre à dos un autre directeur général de la ligue?
Le journaliste Bob Stauffer, une voix influente dans le milieu du hockey à Edmonton, a récemment clamé l'importance de devancer la courbe en matière de gestion des jeunes talents.
Selon lui, l'ancien DG des Oilers, Ken Holland, avait été instruits dès janvier dernier de sécuriser Holloway et Broberg avec des prolongations de contrat, surtout au moment où les deux joueurs évoluaient encore dans les mineures.
Stauffer a même qualifié l'offre hostile des Blues de "prédatrice". En d'autres mots, le DG des Blues, Doug Armtrong, a joué "sale", mais il a joué dans les limites de la convention collective de la LNH.
Alors, pourquoi Hughes n'a-t-il pas sauté sur l'occasion? Peut-être par crainte de subir le même sort que Bergevin.
Peut-être aussi par respect pour ses relations internes de la LNH, en tant qu'ancien agent, où les relations entre les dirigeants jouent un rôle crucial.
Mais cette prudence pourrait bien être interprétée comme un manque de guts, surtout dans un marché où chaque opportunité doit être saisie.
Les Blues de St. Louis, eux, ont montré qu'ils étaient prêts à prendre des risques calculés pour améliorer leur équipe, même au prix de relations tendues avec une autre organisation de sa conférence.
Ils ont agi rapidement et de manière décisive, mettant ainsi les Oilers dans une position délicate et incertaine. Pendant ce temps, les Canadiens de Montréal, sous la direction de Hughes, pourraient bien regretter de ne pas avoir osé franchir ce pas.
La question qui demeure est de savoir si Hughes a pris la bonne décision en évitant une telle confrontation, ou s'il a raté une occasion qui aurait pu changer l'alignement de son équipe pour les années à venir.
Seul l'avenir nous le dira, mais une chose est sûre : dans le monde sans pitié de la LNH, l'audace récompense souvent ceux qui osent.
Surtout que la situation actuelle des Oilers, sous la direction de leur nouveau directeur général Stan Bowman, offrait un contexte particulier qui aurait pu jouer en faveur de Kent Hughes.
Bowman, déjà terni par le scandale de Kyle Beach lorsqu'il était en poste à Chicago, est un dirigeant dont la réputation a été profondément ébranlée.
De nombreux acteurs dans la LNH ne lui accordent plus le respect et la confiance qu'un DG devrait normalement susciter.
Cela aurait pu être l'occasion parfaite pour Hughes de profiter de cette vulnérabilité et de soumettre une offre hostile à Dylan Holloway, un geste qui aurait pu améliorer les Canadiens sur-le-champ tout en exploitant la position délicate des Oilers.
Mais Hughes a choisi de ne pas capitaliser sur cette situation, peut-être par excès de prudence ou par respect pour les codes non écrits de la ligue.
L'ombre de Stan Bowman, déjà controversée, aurait pu permettre à Hughes de frapper un coup significatif sans crainte de représailles sérieuses.
Kent Hughes ne voulait pas être humilié à la Bergevin. On le comprend en même temps.