Le cauchemar contractuel de Lane Hutson prend de plus en plus d'ampleur.
L’été à Montréal devait être celui d’une célébration. Lane Hutson, le joyau du Canadien de Montréal, récipiendaire du trophée Calder, génie créatif de la ligne bleue, devait logiquement recevoir une prolongation de contrat en or. Une signature rapide, un contrat record, et un message clair : le CH sécurise son futur.
Mais la réalité est tout autre. Nous sommes à quelques jours du tournoi de golf du Canadien et rien n’est signé. Pire encore, le clan Hutson a reçu… une seule offre. Une proposition de 8,5 millions $ par année sur huit ans. Et sans surprise, l’agent Sean Coffey a dit non.
Soyons clairs : 8,5 M$ par saison pour un défenseur de 21 ans avec seulement une saison dans la LNH, c’est déjà énorme. Mais dans le contexte actuel, c’est une claque au visage.
Pourquoi? Parce que Noah Dobson, le nouveau pilier droitier du Canadien, touche 9,5 M$ par année. Et que sur le marché, Jakob Chychrun a signé pour 9 M$ avec Washington.
Autrement dit, le nouveau plancher salarial pour un défenseur étoile offensif est fixé. Dobson et Chychrun ont redéfini la hiérarchie. Et Hutson, après une saison de 66 points et un trophée Calder, sait très bien qu’il vaut plus que 8,5.
En refusant cette première offre, Sean Coffey envoie un message : Hutson n’acceptera pas d’être payé comme un « deuxième rôle » alors qu’il est déjà l’un des visages de la franchise.
Là où tout devient explosif, c’est dans la position de Kent Hughes. Le DG du CH est intransigeant. Pour lui, il n’y a qu’un seul scénario acceptable : un contrat de huit ans. Pas de compromis. Pas de quatre ans comme Auston Matthews à Toronto. Pas de cinq ans pour tester le marché. Huit ans, point final.
Pourquoi? Parce que Hughes veut verrouiller son noyau avant l’explosion du plafond salarial. Suzuki (7,875 M$), Caufield (7,85 M$), Slafkovsky (7,6 M$). Tous sont signés longtemps, et à rabais. Ajouter Hutson pour huit ans autour de 8,5 M$, ce serait le coup de maître ultime.
Mais Coffey n’est pas naïf. Il sait que si son client signe à ce prix maintenant, il perd des dizaines de millions à long terme. L’agent veut un contrat plus court pour permettre à Hutson de renégocier dans trois ou quatre ans, quand le plafond sera à plus de 113 M$.
C’est l’affrontement parfait : l’agent veut de la flexibilité, le DG veut du contrôle.
Ce qui choque le plus dans cette saga, c’est qu’après un été entier, une seule offre ait été déposée. Pas de va-et-vient. Pas de contre-offres médiatisées. Juste un chiffre : 8,5 M$.
L'ancien recruteur, Grant McCagg le dit clairement : à ce rythme, il s’attend à ce que ça se règle seulement l’été prochain. Le Canadien n’est pas pressé. Parce que contractuellement, il a le gros bout du bâton :
Hutson est encore sous son contrat d’entrée pour une saison.
Il ne sera pas éligible à l’arbitrage en 2026.
Il ne peut pas recevoir d’offre hostile.
Bref, le CH peut attendre. Mais Hutson, lui, sait que chaque jour de silence réduit ses chances d’obtenir les 9,5 M$ qu’il vise.
Comme si la tension contractuelle ne suffisait pas, le père de Lane Hutson, Rob, a ajouté de l’huile sur le feu. Dans une entrevue au balado de Grant McCagg, il a affirmé que ses fils étaient aussi Canadiens et qu’ils pourraient un jour porter l’unifolié.
Une déclaration qui a mis Bill Guerin (DG de USA Hockey) en furie, qui a agacé les dirigeants du Canadien, et qui a placé Lane dans une position intenable.
Le jeune défenseur, déjà sous pression pour ses négos, se retrouve maintenant à devoir répondre des paroles de son père.
Et Sean Coffey, son agent, a dû défendre maladroitement Rob Hutson, en accusant les médias d’avoir « sorti une phrase de son contexte ». Une défense peu convaincante, qui n’a fait qu’accentuer la gêne.
Ce qui complique encore plus le dossier, c’est l’arrivée de Noah Dobson à Montréal. Payé 9,5 M$ pour huit ans, Dobson est désormais le défenseur numéro un de l’équipe.
Selon Renaud Lavoie, Dobson devrait diriger la première unité d’avantage numérique, reléguant Hutson à la deuxième vague.
Si ce scénario se concrétise, c’est une catastrophe pour Coffey. Car moins de points = moins d’arguments pour obtenir 10 M$.
Certains commencent même à se demander si le CH ne pourrait pas utiliser cette stratégie volontairement : diminuer le rôle de Hutson pour signer à rabais.
Imaginez le malaise si, après une saison historique, Hutson se retrouve privé de la vitrine du power play #1. Un cauchemar, autant sportif que contractuel.
Renaud Lavoie a osé la comparaison qui tue : il a insinué que Rob Hutson commençait à ressembler au père d’Alex Galchenyuk, connu pour avoir nui à la carrière de son fils par ses interventions publiques.
Un parallèle inquiétant. Parce que si le nom Hutson commence à être associé à des distractions extra-sportives, le Canadien pourrait se montrer encore plus froid dans les négociations.
Et c’est Lane qui paierait le prix, lui qui n’a rien demandé.
À Calgary, Dustin Wolf vient de signer un contrat de sept ans à 7,5 M$ par saison. Le jeune gardien, lui aussi finaliste au Calder, a choisi la stabilité. Son DG, Craig Conroy, s’est réjoui :
« Ça envoie un message, les gars veulent être à Calgary. »
À Montréal, c’est l’inverse. Hutson veut rester, mais l’organisation refuse de reconnaître sa pleine valeur. Le contraste est frappant : là où Wolf est célébré comme un héros, Hutson est traité comme un dossier à gérer plus tard.
Et la comparaison fait mal aux partisans du Canadien, qui rêvent de voir leur prodige verrouillé à long terme.
Le temps joue contre tout le monde. Si aucune entente n’est conclue avant le 1er juillet 2026, Hutson ne pourra plus signer que pour sept ans. Et si d’ici là, ses statistiques explosent, Coffey aura encore plus de munitions pour exiger 11 ou 12 M$.
Le CH, de son côté, risque de voir l’harmonie salariale de son vestiaire exploser. Suzuki à 7,875 M$. Caufield à 7,85 M$. Slafkovsky à 7,6 M$. Et Hutson? À 10 M$? Comment gérer cette fracture?
Aujourd’hui, Lane Hutson est au cœur d’un bras de fer historique. Une seule offre, un refus, et une organisation qui joue la montre.
Pendant ce temps, l’agent pousse pour 9,5 M$, le père multiplie les déclarations, et les médias font de chaque silence un scandale.
Ce qui devait être un été tranquille est devenu un cauchemar public. Et la vraie question, c’est la suivante : Montréal est-il en train de répéter ses erreurs passées avec ses vedettes?
Car si Hutson n’obtient pas ce qu’il mérite, ou s’il est relégué sur la deuxième unité d’avantage numérique pour des raisons contractuelles, la relation entre le joueur et l’organisation pourrait se fissurer à jamais.
Et ce serait une tragédie, car le Canadien n’a pas eu un tel génie offensif à la ligne bleue depuis des décennies.