Officiel: BPM Sports vendu à Arsenal Média

Officiel: BPM Sports vendu à Arsenal Média

Par David Garel le 2025-11-19

Il y a des nouvelles qu’on connaît déjà, avant même qu’elles soient officielles. Et dans le petit univers médiatique québécois, celle-là était écrite dans le ciel depuis des mois.

Ce matin, grâce aux propos de Réjean Tremblay et à ce que tout le milieu savait déjà, la nouvelle est confirmée: Arsenal Média devient officiellement propriétaire de BPM Sports.

Selon nos information, le tout sera annoncé à 10 heures aujourd'hui.

C’est plus qu’une transaction. C’est une démonstration de flair, de patience et de conviction. Sylvain Chamberland, le grand manitou derrière Arsenal, n’a jamais fait de bruit.

Il a négocié dans l’ombre, sans tambour ni trompette, pendant que tout le monde spéculait. Et surtout, il l’a fait avec une passion sincère pour le sport, un amour réel pour la radio, et une stratégie claire pour faire de BPM un véritable joyau.

Réjean Tremblay l’a dit sans détour dans son texte paru ce matin sur Punching Grace :

« C’est de loin ce qui pouvait arriver de mieux à l’information sportive au Québec. »

Une phrase lourde de sens, quand on connaît la déprime ambiante autour de la radio sportive depuis plusieurs années. Tremblay poursuit :

« Sylvain Chamberland, en plus d’être un redoutable entrepreneur qui a bâti un réseau couvrant maintenant toutes les régions du Québec, incluant le grand Montréal, Québec et Gatineau, est un véritable passionné et connaisseur de sports. » Voilà toute la clé.

Sylvain Chamberland, ce n’est pas un "business man" parachuté dans les médias. C’est un homme qui aime le sport. Un vrai. Celui qu’on appelle affectueusement « Le Plan » dans lex testes de Tremblay.

Celui qui avait prédit la régression de Kirby Dach. Celui qui a « callé » la transaction de Logan Mailloux des mois à l’avance en entrevue exclusive sur les ondes de Hockey30:

Sylvain avait même annoncé la chute des Rangers alors tout le monde les voyait comme prétendant à la Coupe Stanley.

Et surtout, il est celui que Réjean Tremblay lui-même consulte pour jaser hockey, sans jamais pouvoir le citer… jusqu’à aujourd’hui.

« C’est le secret le moins bien gardé en ville que le fameux Sylvain Le Plan qui analyse avec une précision de chirurgien les aléas du CH se nomme dans son autre vie Sylvain Chamberland », écrit Réjean Tremblay. Il n’y a plus de doute. L’homme d’affaires est aussi un homme de hockey.

Et ça change tout.

Depuis des mois, BPM Sports agonisait lentement. Malgré des cotes d’écoute en hausse, malgré un virage numérique bien amorcé, la station était plombée par une antenne déficiente (91,9 FM inaudible hors de l’île de Montréal), par des salaires versés en retard, par des décisions de programmation erratiques et un modèle d’affaires déficitaire.

RNC Média cherchait une porte de sortie. Olivier Primeau a levé la main, puis reculé. Même Louis Morissette a été mentionné. Mais un seul homme a vraiment travaillé le dossier, méthodiquement : Sylvain Chamberland.

Et aujourd’hui, il en récolte les fruits.

Comme le rappelle Réjean Tremblay, le processus a été d’une rare discrétion. Chamberland et Robert Ranger (RNC) ont voulu éviter les fuites et les spéculations inutiles.

Deux vieux routiers qui ont compris que les vraies affaires se règlent loin des caméras. Et que les plus belles victoires se bâtissent en silence.

Même Raynald Brière, le vice-président de RNC Média, a joué un rôle dans les discussions. Il a même roulé en moto à travers les États-Unis avec Chamberland pendant que les négos se poursuivaient… sans jamais échapper un mot. Du vrai travail de coulisses. Et du respect.

Mais si cette transaction fait autant parler aujourd’hui, c’est parce qu’elle redonne de l’espoir. À ceux qui croient encore à la radio sportive. À ceux qui veulent une alternative crédible, indépendante, compétente.

À ceux qui en ont marre des émissions formatées sur Cogeco, RDS ou TVA Sports, dictées par les relations publiques du Canadien. À ceux qui veulent entendre du vrai monde, poser les vraies questions, sans peur de froisser un partenaire.

Tremblay l’écrit noir sur blanc :

« Cogeco est tenu à une démarche éditoriale… favorable à son partenaire. Même chose pour RDS et TVA Sports où on prend les téléphones sinon les ordres des dirigeants du Tricolore. »

Dans ce contexte, le retour de BPM entre les mains d’un vrai fan de sport, libre de ses choix éditoriaux, est une bouffée d’air frais.

Et les signes du virage étaient déjà là. Martin Tremblay, vice-président chez Arsenal, assurait l’intérim à la direction. Les cotes d’écoute grimpaient. Tout le monde sentait que quelque chose se préparait.

Aujourd’hui, c’est confirmé.

Et pour moi, qui connaît personnellement Sylvain, c’est bien plus qu’un coup d’affaires. C’est le bon gars au bon endroit. Un opérateur de radio, propriétaires de 29 stations de radio, qui comprend ses auditeurs. Un patron qui investit dans ses employés. Un stratège qui croit à la radio locale. Un homme de hockey qui respire le sport.

Je me souviens encore de cette entrevue en décembre 2024. Quand je l’ai reçu à Hockey30, j’ai compris tout de suite. Il n’était pas là pour faire le show. Il était là pour partager une vision.

Chaque réponse était limpide. Chaque prédiction tombait juste. Et je me suis dit : ce gars-là, il n’est pas juste fait pour gérer une station. Il est fait pour la sauver.

Aujourd’hui, c’est fait. BPM Sports entre dans une nouvelle ère. Et c’est une bonne nouvelle pour tout le Québec.

Fini les demi-mesures. Fini les patchs sur une antenne brisée. Place à une vraie stratégie. Une vraie radio. Une vraie passion.

Et comme dirait Réjean Tremblay pour conclure :

« Un gars ne peut pas tout savoir s’il ne pose pas les questions… Et la vraie question à Le Plan : commences-tu à être inquiet pour les séries ? »