Nos pensées accompagnent Luc Poirier et sa famille

Nos pensées accompagnent Luc Poirier et sa famille

Par David Garel le 2025-03-28

C’est une séquence qu’aucun stratège de communication n’aurait pu prévoir.

En quelques semaines à peine, Luc Poirier, l’un des hommes d’affaires les plus riches et visibles du Québec, est passé de l’arrogant investisseur qui narguait la mairesse Valérie Plante avec sa « déneigeuse Ferrari » à un homme assiégé de toutes parts.

Faux comptes, poursuite judiciaire fracassante, attaques de François Lambert, rejet populaire, perte d’image, et maintenant, moqueries sur sa fausse apparence physique : le château de cartes Poirier s’effondre en public, un étage à la fois.

La saga n’a rien d’un mauvais rêve. Elle est bien réelle. Et à mesure que les jours avancent, on a l’étrange sensation que Luc Poirier paie, lentement mais sûrement, le prix d’une exposition médiatique qu’il croyait parfaitement maîtriser.

La goutte qui fait déborder le vase ? Une série de faux comptes, surgis comme des champignons sur Facebook, TikTok et Instagram.

Des imposteurs, qui non seulement usurpent l’identité de Luc Poirier, mais vont jusqu’à utiliser des photos de lui où on le montre avec quelques kilos en trop "photoshopés".

Sur les réseaux, certains se déchaînent : on détourne ses slogans, on ridiculise ses vidéos, on crée des mèmes sans pitié. Le Poirier au sourire carnassier, vêtu de Dior et posté devant ses Ferrari, devient une caricature virale.

Lui-même a tenté de prendre le tout à la légère, commentant avec une pointe d’autodérision :

« Belle création, mais svp signaler Luc Poirier. Avec un point à la fin et un peu d’embonPoint. »

Une tentative de rire avec la foule. Mais dans les coulisses, tout indique que l’homme vit très mal cette avalanche de moqueries.

Il faut comprendre que pour Luc Poirier, l’image a toujours été un actif précieux. Et là, elle est littéralement en train de se faire déchiqueter.

Comme si ce n’était pas suffisant, voilà que François Lambert, tout juste sorti de Big Brother Célébrités, entre dans l’arène.

Et il n’a rien oublié. Dans une publication qui a rapidement fait le tour du web, l’ex-Dragon a remis Luc Poirier à sa place avec le mordant qu’on lui connaît.

Il répondait à une ancienne pique de Poirier, maintenant supprimée, où ce dernier remettait en doute la popularité des produits de Lambert.

« Je me demande combien de personnes se déplaceraient réellement pour voir ses savons en exposition », avait écrit Poirier, avec le ton moqueur qu’on lui connaît.

Erreur monumentale. Car Lambert, désormais libéré du huis clos télévisuel, n’avait rien perdu de sa langue bien pendue.

Il a répondu de manière sèche, tranchante, et surtout publique. Et la foule, déjà en colère contre Poirier, a pris parti sans hésiter.

François Lambert n’est peut-être pas toujours tendre, mais dans cette guerre de perception, c’est lui qui incarne désormais la vérité. L’homme simple, terre-à-terre, contre le millionnaire en perte de contrôle.

Ironie cruelle : lors de la fameuse tempête de neige qui a frappé Montréal, c’est avec arrogance que Luc Poirier ridiculisait la Ville de Montréal en postant sa fameuse « déneigeuse Ferrari ».

Un clin d’œil provocateur, fait au moment où la population pestait contre la lenteur du déneigement sous l’administration de Valérie Plante. Il avait tout : la fortune, les caméras, l’ironie arrogante d’un riche qui se sentait au-dessus du chaos urbain.

Mais aujourd’hui, la roue tourne. Et c’est Valérie Plante qui doit doucement ricaner. Car Luc Poirier, ce même homme qui la pointait du doigt comme une gestionnaire incompétente, semble incapable de gérer ses propres crises.

Sa souffleuse est restée coincée dans la neige symbolique de son ego surdimensionné. Le karma, en politique comme en affaires, a parfois une mémoire plus longue qu’on le croit.

Ce qui frappe, c’est la rapidité avec laquelle l’opinion publique s’est retournée. Il fut un temps où Luc Poirier inspirait. Ses vidéos « motivationnelles », ses capsules sur l’investissement immobilier, ses apparitions avec sa conjointe Isabelle Gauvin dans l’émission Vie$ de rêve : tout semblait participer à bâtir une image d’entrepreneur flamboyant, fier de sa réussite et de ses Ferrari.

Mais aujourd’hui, chaque nouvelle publication attire des commentaires acides, des moqueries, des appels au congédiement de l’émission 

Dans l’œil du dragon, où il a fait son entrée comme nouveau Dragon. Le mot « congédiement » est même devenu un hashtag officieux, utilisé par des internautes lassés de ce qu’ils perçoivent comme une exhibition malsaine d’arrogance et de mépris.

Des messages comme :

« Luc Poirier devrait être viré des Dragons. »

« J’en peux plus de voir sa face. »

« Il représente tout ce qu’on ne veut plus au Québec. »

pullulent sur les réseaux sociaux. Même les plus fervents partisans de l’émission se disent écœurés.

Comme si le naufrage d’image n’était pas suffisant, il y a la bombe juridique. Louis Morissette a déposé une poursuite de près de deux millions de dollars contre Poirier pour atteinte à sa réputation et à celle de la Fondation Véro & Louis.

Au cœur du litige : des propos tenus en entrevue à QUB Radio, où Poirier affirmait que Morissette se faisait payer 5000 $ lors d’événements de la fondation. Des propos que Morissette a jugés « mensongers », « calomnieux », et « motivés par des intentions malicieuses ».

Dans les documents judiciaires, on apprend que Poirier aurait tenté d’éteindre le feu… mais maladroitement. D’abord en proposant de transformer la controverse en stunt publicitaire.

Puis en passant par une firme de relations publiques pour offrir un don afin de « mettre le couvert sur la marmite ». Des gestes interprétés par Morissette comme autant d’aveux implicites.

Et même quand Poirier a publié un message d’excuses, ce ne fut pas suffisant. Il écrivait notamment :

« J’ai rapporté quelque chose qui m’avait été dit par une connaissance. Même si je n’ai aucune raison de douter de cette personne, je ne peux pas la confirmer puisque je n’étais pas présent à ce moment-là. »

Une façon de dire pardon… sans vraiment retirer ce qui avait été dit.

Un homme seul, dans une tempête qu’il a lui-même provoquée.

Il y a quelque chose de tragique dans cette descente aux enfers. Luc Poirier, pour la première fois, semble vraiment seul.

Sa conjointe Isabelle, qui brillait dans Vie$ de rêve, garde le silence. Pas de vidéo motivante. Pas de capsule fièrement filmée devant ses bolides.

Seulement des montages grossiers sur TikTok. Des appels à l’effacer. Des ennemis qui se réveillent. Et un Québec qui regarde, fasciné, ce millionnaire vaciller sur ses talons de cuir.

Parce que oui, malgré sa richesse, malgré son influence, malgré ses centaines de portes d’immeubles et ses apparitions télé, Luc Poirier vit aujourd’hui une chose que l’argent n’achète pas : une perte brutale de crédibilité.

Ce qu’il vit aujourd’hui, Luc Poirier ne l’avouera sans doute jamais publiquement. Mais ceux qui observent les médias et les réseaux sociaux le voient clairement : l’homme n’est plus en contrôle. Il est piégé dans un tourbillon qu’il a, en grande partie, alimenté lui-même.

Il avait voulu jouer dans la cour des grands. Il avait nargué la Ville, ridiculisé des personnalités, attaqué l’intégrité d’un couple adoré au Québec. Et aujourd’hui, c’est tout ce qu’il a semé qui revient le hanter.

Il ne lui reste plus qu’un choix : se retirer… ou tenter de reconstruire. Mais dans un Québec allergique aux flasheux, où même la réussite doit se montrer humble, ce sera long. Très long.

Et en attendant, sur les réseaux, les faux comptes continuent de se multiplier.

Luc Poirier est riche. Mais aujourd’hui, il est seul. Nos pensées l'accompagnent, lui et sa famille, au travers de ce cauchemar public sans précédent.

Nos pensées accompagnent Luc Poirier et sa famille