Il y a des moments où l’on a honte. Honte d’appartenir à une foule, honte de voir certains de nos compatriotes se ridiculiser à la face du monde.
Samedi soir, au Centre Bell, une poignée d’ignorants ont décidé de huer l’hymne national américain.
Un moment pathétique, d’une stupidité infinie, qui nous rappelle à quel point certains ne réfléchissent pas plus loin que leur nombril.
Huer un hymne, c’est cracher sur des valeurs fondamentales. Un hymne national, ce n’est pas un slogan politique, ce n’est pas une publicité électorale, ce n’est pas un cri partisan.
C’est un hommage à l’histoire d’un pays, à ceux qui se sont battus et qui sont morts pour la liberté. Vous voulez chialer contre Donald Trump?
Faites-le à votre guise. Mais siffler l’hymne américain, c’est un affront à tout ce que ce pays représente, y compris à ceux qui ont aidé à libérer l’Europe du nazisme.
Parce que, faut-il le rappeler? Sans les États-Unis, la Seconde Guerre mondiale ne se termine pas comme elle s’est terminée.
Imaginez un monde où Adolf Hitler l’aurait emporté. Imaginez un monde où la liberté d’expression, dont certains abusent allègrement en huant un hymne, n’existerait même pas.
Mais ce qui rend la scène encore plus grotesque, c’est que ces idiots ont hué un hymne alors que deux des meilleurs joueurs du Canadien, Cole Caulfield et Lane Hutson, sont Américains.
Deux jeunes joueurs qui se battent chaque soir pour faire gagner cette équipe, qui portent fièrement le chandail du Tricolore et qui, en retour, voient leur pays hué par une bande d’ignorants.
Et après ça, on va se demander pourquoi, à travers la LNH, Montréal passe encore pour une ville de colons incultes. Parce que c’est ça l’image qu’on projette quand on hue un hymne national.
Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est un simple incident. Ce genre de comportement, c’est le résultat d’un climat entretenu par certains médias québécois, obsédés par l’idée de nous monter contre tout ce qui est américain.
Les mêmes qui nous disent de boycotter Netflix, de boycotter Amazon, comme si l’économie québécoise ne dépendait pas, en grande partie, du commerce avec nos voisins du Sud.
C’est la faute de La Presse, du Journal de Montréal, qui alimentent ce discours anti-américain absurde, comme si ça allait nous aider à grandir comme société.
Heureusement, Réjean Tremblay a remis les pendules à l’heure. Sans filtre, sans pitié, il a exposé cette honte. Il a dit ce que plusieurs pensent tout bas : ces huées, c’était une disgrâce.
Surtout, le journaliste a tapé dans le mille: ceux qui ont hué l'hymne national américain a piétiné les Américains du CH, leurs familles...et Martin St-Louis.
"J’aurais aimé être dans la tête et les tripes des Américains du Canadien pendant que les épais huaient. Comme j’aimerais savoir ce que ressentait Jeff Gorton, vice-président hockey et Américain.
Et que pensait Martin St-Louis dont les enfants sont Américains et vivent aux États-Unis?"
— Réjean Tremblay, Punching Grace
Le hockey, c’est une guerre symbolique. Chaque match est une bataille, mais une bataille qui se joue dans le respect. On peut ne pas aimer l’équipe adverse, on peut la détester, mais manquer de respect à son hymne, c’est montrer son ignorance.
Les États-Unis sont partout dans notre quotidien. On mange leur bouffe, on regarde leurs films, on suit leur sport, on voyage dans leurs villes.
Et malgré tout, certains incultes trouvent encore le moyen de les siffler, juste pour se donner l’illusion d’une pseudo-révolte sans substance.
Le Centre Bell mérite mieux que ça. Montréal mérite mieux que ça. Si vous ne comprenez pas ça, restez chez vous la prochaine fois.
Comme toujours, il aura fallu Réjean Tremblay pour nommer l’évidence, pour dire tout haut ce que personne dans les médias traditionnels québécois n’a osé aborder.
Pas un mot, pas un article, pas une analyse sur l’incident honteux qui s’est produit au Centre Bell.
Où étaient Richard Labbé et Alexandre Pratt de La Presse?
Où étaient les chroniqueurs du Journal de Montréal? Ils étaient bien trop occupés à nous sermonner sur les méchants États-Unis, à nous dicter quoi consommer et quoi boycotter, plutôt que de rapporter cette humiliation publique qui nous fait passer, encore une fois, pour des sans-dessein.
Pendant ce temps, Tremblay, lui, ne s’est pas défilé. Il a sorti la plume et a été sans pitié.
Sur Punching Grace, il a écrit un texte sans concession, un texte qui devrait faire honte à tous ceux qui ont osé siffler un hymne qui est un hommage à l’histoire d’un peuple. Et l'extrait le plus percutant est celui-ci:
“Y a-t-il quelqu’un qui pourrait expliquer à ces épais que deux des trois meilleurs joueurs du Canadien sont Américains : Cole Caufield et Lane Hutson?
Et qui dit qu’un des deux ou les deux n’ont pas voté pour le président élu par une majorité des 345 millions d’Américains? De toute façon, c’est de leurs maudites affaires.”
Mettez-vous à la place des familles de Cole Caufield et Lane Hutson. Imaginez leurs proches, leurs amis, entendre une foule supposément partisane siffler leur pays.
Imaginez Lane Hutson, ce jeune prodige du Michigan, en train d’entendre des gens siffler son drapeau. Imaginez Cole Caufield, natif du Wisconsin, un gars qui a toujours tout donné pour Montréal, réaliser que certains de ses propres partisans le renient juste à cause de sa nationalité.
Cela doit briser leurs coeurs.
Et pendant ce temps, silence radio des médias québécois.
Pas un mot.
Ils n’allaient tout de même pas en parler, eux qui ont passé les dernières années à construire un discours anti-américain, anti-Trump, anti-tout, à diaboliser le moindre aspect de la culture et de l’économie américaines.
Ces médias ont contribué à entretenir ce climat délétère où certains se croient justifiés de huer un hymne sous prétexte qu’ils n’aiment pas la politique d’un pays.
Merci à Réjean Tremblay.
Merci d’avoir été, une fois de plus, à contre-courant, d’avoir refusé de suivre la meute.
Merci à Punching Grace d’avoir publié ce texte que personne d’autre n’aurait osé écrire.
Et honte aux médias québécois, honte à La Presse, honte au Journal de Montréal, qui n’ont même pas eu le courage de rapporter cette disgrâce nationale.
Les ignorants qui ont hué cet hymne devraient avoir honte. Mais encore plus honteux, ce sont ceux qui se sont tus, ceux qui ont ignoré, ceux qui ont détourné le regard.