L'entrevue de la honte: Nick Cousins choque avec son visage tuméfié

L'entrevue de la honte: Nick Cousins choque avec son visage tuméfié

Par David Garel le 2025-11-03

ll avait promis de répondre de ses actes. Il l’a fait. Mais à quel prix.

Nick Cousins n’est plus qu’un perdant défiguré.

L’attaquant des Sénateurs d’Ottawa, celui qui avait fait dérailler un match préparatoire à Québec en septembre dernier avec son coup de hache sur la main d’Ivan Demidov, et qui s'est fait corriger par Jayden Struble, s’est enfin présenté devant les caméras lundi.

Et le résultat donne froid dans le dos : un visage tuméfié, l’œil gauche gonflé, la joue marquée, le nez en sang crouté, la voix hésitante, le regard fuyant. Un homme défait. Littéralement et symboliquement.

Son entrevue fait... pitié:

Cousins savait que ça finirait par arriver. Il savait que Jayden Struble l’attendait. Et samedi soir, dans un Centre Bell en ébullition, le défenseur du Canadien s’est assuré de lui faire payer son geste. 

Deux droites nettes, précises et brutales qui ont connecté.Un combat de quelques secondes qui a mis fin à des semaines de tension entre les deux équipes. Et surtout, un règlement de compte sans ambiguïté : Cousins a reçu ce qu’il méritait.

« C’est comme ça parfois. Il faut répondre de ses actes », a-t-il admis, le visage cabossé, en entrevue à Ottawa.

« Je suis content que Demidov aille bien. J’aurais pu faire un peu plus attention avec mon bâton. »
Sa voix tremblait. Pas de défi, pas de fierté, juste une forme de résignation. Le ton d’un gars qui sait que son image est détruite.

Samedi, tout le monde le savait. Même avant la mise au jeu initiale, il y avait une tension partout dans le Centre Bell. Struble l’avait dit dès l’échauffement : il viendrait pour lui.

Et quand Cousins a tenté d’éviter la confrontation pendant deux périodes entières, le défenseur du CH a attendu son moment.

Troisième période. 2‑2 au pointage. Le moment parfait pour solder la dette sans nuire à son équipe. Et il l’a fait avec méthode. Pas de mise en scène. Pas de théâtre. Juste deux hommes, au centre de la glace, qui savaient exactement pourquoi ils étaient là.

Struble a frappé fort, mais propre. Il a dominé. Cousins n’a rien vu venir.

Au vestiaire, ses coéquipiers ont parlé d’un « message clair ». Dans celui du Canadien, on parlait d’un soulagement. Demidov, lui, a levé les yeux vers Struble en sortant du banc : une reconnaissance qui nous a donné des frissons dans le dos.

Cousins n’a jamais été un joueur essentiel. Un agitateur, oui. Un provocateur utile à l’occasion, pour ne pas dire un rat. Mais depuis cet épisode contre Demidov, il traîne la réputation d’un joueur encore plus lâche, encore plus vicieux, incapable d’assumer son rôle autrement que par les "cheap shot".

Quand il a frappé le jeune russe du CH à la main, le 30 septembre à Québec, tout le monde a vu la même chose : un geste lâche, commis alors qu’Arber Xhekaj venait d’être expulsé.

Cousins avait choisi son moment, attendant que le shérif quitte la glace pour frapper un joueur de 19 ans. Et depuis, il traîne ce fardeau.

Les partisans montréalais n’ont pas oublié. Et encore moins les coéquipiers de Demidov. Struble a d’ailleurs déclaré après le match :

« Quand tu as un gars qui essaie de blesser un de tes meilleurs jeunes joueurs, tu ne peux pas rester là sans rien faire. Ce geste était dans nos têtes depuis ce soir‑là. »

Cousins savait que le moment viendrait. Il a tenté de le repousser, de l’éviter, mais la LNH n’oublie pas ce genre d’histoire.

Ceux qui ont vu la vidéo de son entrevue comprennent pourquoi Ottawa a préféré ne pas trop diffuser les images sur leurs réseaux sociaux.

Cousins parle, mais regarde le sol. Ses yeux évitent la caméra. L’œil gauche bleu, la pommette coupée. Il dit que c’est terminé, qu’il faut passer à autre chose. Mais son visage raconte une autre histoire.

Et autour de lui, le malaise est total. Selon plusieurs sources à Ottawa, sa famille a reçu des messages de haine et des menaces sur les réseaux sociaux. 

Des partisans frustrés de Montréal, souvent anonymes, qui ont dérapé. Ce genre de dérive est toujours déplorable, même quand la victime est impopulaire. Mais dans le cas de Cousins, elle ajoute une couche de honte à un dossier déjà empoisonné.

Le joueur a dû rendre son compte Instagram privé. Un détail révélateur de l’état de tension qu’il vit depuis un mois. Ses proches ont cessé de lire les commentaires. Même ses coéquipiers évitent le sujet.

Lundi, à Ottawa, on aurait dit un point de non‑retour. Cousins, à peine remis du choc, n’a joué que quelques minutes lors de la pratique.

Travis Green, visiblement fatigué de gérer la crise, a préféré éviter  les questions.

« Il a répondu. C’est fini. On passe à autre chose », a‑t‑il soufflé avant de quitter la salle de presse.

Mais tout le monde sait que non, ce n’est pas fini. Pas quand ton nom est associé à un geste dangereux, une bagarre perdue, une humiliation publique et des menaces de mort.

Pas quand ton visage fait le tour du web comme symbole d’un joueur jaune dépassé. Cousins est devenu, malgré lui, un exemple de ce que la LNH veut laisser derrière elle : les coups lâches... et vicieux... et cheap...

Ce qu’il y a de fascinant, c’est la manière dont cette histoire a mis en valeur les liens tissés serrés du Canadien.
Jayden Struble, habituellement discret, est sorti de l’ombre en défenseur de ses coéquipiers.

Arber Xhekaj, accusé de lâcheté par les médias d’Ottawa pour ne pas avoir affronté Kurtis MacDermid, a démontré qu’il savait choisir ses batailles : il joue 15 minutes par match, pas deux comme l'autre "goon" nuisible.

Et Ivan Demidov, toujours calme, n’a jamais proféré la moindre parole de vengeance.

Pendant ce temps, Cousins devient l’image d’un club sans direction. Ottawa perd ses moyens à chaque affrontement contre Montréal. Travis Green parle de « hockey robuste », mais son équipe finit toujours par confondre robustesse et stupidité. Le Canadien, lui, garde la tête froide, règle ses comptes sans déraper et gagne les matchs qui comptent.

Lundi, la photo de Cousins a circulé partout.

Certains ont titré : “Justice servie.” 

D’autres ont simplement écrit : “Karma.”

Le regard vers le plancher, les lèvres serrées, il incarne désormais la défaite morale d’Ottawa. Ce n’est pas qu’il a perdu un combat. C’est qu’il a perdu la face au sens propre.

« C’est réglé, on tourne la page. » a-t-il conclu.

Des mots de lâche qui sonnent comme une capitulation.

Ce n’est pas un joueur qui parle. C’est un homme qui tente de sauver un peu de dignité après avoir été détruit physiquement, psychologiquement et médiatiquement.

Dans une ligue qui se modernise, où la vitesse, la structure et la responsabilité remplacent la violence gratuite, Nick Cousins vient d’incarner le joueur has been.

Un joueur qui a tout misé sur la provocation et qui finit humilié, marqué, moqué.

Et pendant qu’il cache son œil tuméfié, Demidov est déjà une vedette, Xhekaj progresse, Struble devient un héros local... et Montréal rit le dernier.