Négociations Montréal-New York-Minnesota: Jeff Gorton veut écrire l'histoire

Négociations Montréal-New York-Minnesota: Jeff Gorton veut écrire l'histoire

Par David Garel le 2025-09-18

Le malaise monte à New York. Un nom qui revient dans toutes les conversations à Tarrytown, là où se déroule le camp des Rangers. Un nom que Chris Drury aurait préféré ne pas entendre si tôt dans la saison : Artemi Panarin.

Pas Kaprizov. Panarin.

Oui, l’actualité du moment concerne Kirill Kaprizov, qui a refusé une prolongation de contrat à 16 millions de dollars par année avec le Wild du Minnesota.

Mais en coulisse, ce refus brutal a déclenché un effet domino. Parce que dans les quatre équipes qui seraient intéressées à Kaprizov selon le journaliste Michael Russo, on retrouve les Rangers de New York.

Et qui dit arrivée de Kaprizov à New York dit départ forcé d’Artemi Panarin.

Artemi Panarin est un joueur spectaculaire, mais aussi un problème économique. À 33 ans, il traîne un contrat de 11,642,857 $ par saison jusqu’en 2026. Une entente qui n’a aucune clause de non-échange, mais qui paralyse la marge de manœuvre des Rangers.

Et cette marge, ils en auront besoin si jamais le Wild de Bill Guerin décidait de céder Kaprizov, surtout que Kaprizov n’a pas fourni de contre-offre après avoir refusé 16 M$/an. Comme l’a dit Elliotte Friedman :

« Il a dit non… mais il n’a donné aucun chiffre. »

C’est ce silence qui inquiète à Minneapolis, mais qui excite à Manhattan.

Chris Drury rêve d’un nouveau souffle offensif, et ce souffle porte un nom : Kirill Kaprizov, 27 ans, toujours au sommet de son art.

Depuis plusieurs jours, les rumeurs circulent à voix haute au camp des Rangers. C’est rendu tellement bruyant que Chris Drury a dû répondre publiquement à la possibilité d’envoyer Artemi Panarin à Montréal si jamais un échange de Kaprizov se matérialise.

La question a été posée. Et Drury n’a pas nié. Il s’est contenté de dire qu’il « n’y avait rien de concret pour l’instant », ce qui, dans le langage codé de la LNH, veut dire : on écoute.

Drury sait que pour faire place à Kaprizov, Panarin doit partir. Et que dans toute la LNH, il n’y a qu’un seul endroit où Panarin pourrait être accueilli à bras ouverts, sans être jugé pour son passé ni son prix : Montréal.

Pourquoi? Jeff Gorton.

On l’oublie trop vite : Jeff Gorton est l’homme qui a signé Panarin à New York en 2019, convaincu que le « Breadman » allait changer le visage des Rangers.

Et quand Panarin a été plongé dans une tourmente en 2021, accusé faussement d’avoir agressé une femme en Lettonie, Gorton a été le seul à le défendre publiquement, contre vents et marées.

Il a même pris la décision, au grand dam de la haute direction, de ne pas suspendre Panarin ou de le « mettre en congé » comme le réclamaient certains.

C’est ce geste de loyauté que Panarin n’a jamais oublié.

Et puis, il y a le lourd secret que traîne Artemi Panarin depuis avril 2025. Selon des informations révélées par The Athletic, une entente confidentielle hors cour a été conclue entre l’attaquant vedette des Rangers et une ancienne employée de l’organisation.

Celle-ci l’accusait de comportements inappropriés, et bien que Panarin ait toujours nié les faits, la direction des Rangers, soucieuse d’éviter un scandale public, aurait accepté de régler discrètement le dossier pour une somme non divulguée.

L’affaire, classée légalement, continue de hanter les couloirs du Madison Square Garden et jette une ombre sur la relation entre Panarin et la haute direction new-yorkaise.

Certains observateurs voient même dans cette entente la véritable origine des tensions entre Chris Drury et son joueur étoile, au-delà des simples considérations de plafond salarial.

Pour une organisation soucieuse de son image comme les Rangers, cette affaire est devenue un poids difficile à porter, surtout dans un marché aussi impitoyable que celui de New York.

Et aujourd’hui, à 33 ans, s’il doit quitter New York, il ne le fera que pour une ville où il se sentira respecté.

Les partisans du CH le savent : l’été 2026 sera crucial. Le CH aura presque 20 millions de dollars à dépenser, avec une marge projetée qui pourrait dépasser les 104 M$ de plafond salarial.

C’est à ce moment que Panarin deviendra autonome, à moins que les Rangers ne le liquident avant. Et si c’est le cas, Gorton pourra l’accueillir sans céder aucun jeune joueur.

Car c’est là toute la beauté de ce dossier : les Rangers veulent s’en débarrasser, mais Panarin garde la main sur sa destination, grâce à ses liens personnels. Et Montréal est sa sortie de secours privilégiée.

Selon Michael Russo, les Rangers font partie du groupe de quatre équipes prêtes à sauter sur Kaprizov si le Wild se résigne à le bouger. Les autres sont la Caroline, Chicago et Los Angeles.

Mais c’est New York qui a le levier médiatique et commercial le plus fort.

Imaginez : Kaprizov au Madison Square Garden, dans un marché qui rêve d’un nouveau sauveur russe.

Mais pour faire ça, Panarin doit partir.

Et c’est là que la porte s'ouvre pour Montréal,

Ce qui rend le tout encore plus pressant, c’est le silence de Kaprizov. Il a dit non. Mais il n’a pas dit pourquoi. Il n’a pas dit s’il veut partir. Il n’a pas donné de chiffre. Il a simplement fermé la porte.

Et ça, pour Bill Guerin, c’est une alarme.

Comme l’a dit Russo :

« Avant même de lui demander sa liste d’équipes, je parlerais à d’autres clubs pour voir qui est prêt à payer. »

Et les Rangers, eux, sont prêts.

Ils ont déjà réfléchi à ce qu’ils peuvent offrir : leur choix de 1re ronde en 2026-2027, Alexis Lafrenière, Gabe Perreault. Mais comme l’a souligné Russo, ce ne sera pas suffisant.

Ils devront libérer de la place. Et Panarin est la cible toute désignée.

Pourquoi Montréal a tout à gagner

Le CH, de son côté, joue le long jeu. Il ne sacrifiera aucun jeune pour Panarin. Il attendra simplement que le joueur devienne disponible, soit par transaction désespérée, soit par autonomie.

Et il misera sur les émotions. Sur le respect. Sur l’histoire.

Jeff Gorton a déjà sauvé Panarin une fois. Il peut le faire une deuxième fois.

Et imaginez Panarin, Caulfield, Suzuki, Demidov, Laine, Huston, Dobson et compagnie dans la même équipe.… 

C’est ce que Gorton rêve d’offrir au Centre Bell.

Il faut cesser de faire semblant. Le malaise est là. Panarin n’est plus indispensable à New York. Il est même vu comme l’obstacle à l’arrivée de Kaprizov.

Et pendant que Chris Drury commence à préparer le terrain pour le remplacer, à Montréal, on commence déjà à préparer le vestiaire pour l’accueillir.

Ce n’est pas une rumeur en l’air. C’est un plan. Un scénario plausible. Un retour d’ascenseur.

Et pour Panarin, ce serait l’ultime twist dans une carrière... des plus controversées...