Cayden Primeau vient de tout perdre. Son avenir en Ligue nationale. Son contrat garanti. Son statut de gardien d’avenir. Et surtout, des millions de dollars.
Ce qu’on a vu lors du match #3 de la finale de l’Association de l’Est dans la Ligue américaine, c’est l’enterrement officiel d’un espoir qui n’en est plus un.
Dans un duel de la dernière chance contre les Checkers de Charlotte, Primeau s’est effondré. Encore. Quatre buts accordés, dont trois buts rapides en deuxième période, une sortie honteuse du match, et le silence glacial de son banc.
Jacob Fowler a sauté sur la glace pour le remplacer. Le conclusion était sans appel : le Rocket avait coulé, et avec lui, l’avenir de Primeau.
Cette fois, il n’y aura pas de retour. C’est fini.
C’est surtout la fin d’un mirage. Celui qu’on vendait depuis des années à coups de « Primeau est notre gardien d’avenir », à coups d’évitement de ballottage, à coups de ménage à trois absurde avec Jake Allen et Samuel Montembeault. Toute cette mise en scène pour éviter de perdre Primeau gratuitement. Aujourd’hui, il ne vaut même plus un contrat à un volet.
On oublie souvent de le dire, mais Cayden Primeau avait un contrat garanti. Entre 2022 et 2025, il a touché 2,67 millions de dollars. Cette année seulement, il empochait 1,1 million $. Il en a eu, de la chance. Il en a eu, des opportunités. Mais il vient de tout gâcher. Ce contrat, il ne le reverra jamais.
À la veille de la série contre Charlotte, son nom circulait à Philadelphie. Daniel Brière voulait lui donner une chance, croyait-on.
On spéculait sur une offre hostile, qui n’aurait même pas nécessité de compensation. Mais rien. Silence radio.
Philadelphie, c’est terminé. Et aucune autre équipe ne veut parier sur un gardien qui s’écrase systématiquement quand ça compte.
Tout ça, c’est aussi la faillite de Pascal Vincent. Oui, Kent Hughes et Jeff Gorton ont imposé un système d’alternance au Rocket de Laval. Mais une fois arrivé en demi-finale, ils ont laissé Vincent décider. Il a choisi Primeau. Il s’est trompé.
Il faut comprendre une chose : Kent Hughes et Jeff Gorton voulaient que le système d’alternance soit respecté. Ils savaient que Fowler avait besoin de minutes de jeu, qu’il était leur vrai plan à long terme.
Mais Vincent a refusé de les écouter. Il a insisté pour aller avec Primeau. Ils ont haussé les épaules et lui ont dit : « Va avec ton gars, mais tu vivras avec les conséquences. » Et elles furent brutales.
Jacob Fowler, lui, avait remporté trois matchs contre Cleveland lors de la première ronde avec des statistiques incroyables. Il est jeune, il est calme, il est l’avenir. Primeau avait offert une solide performance contre Rochester, mais avait aussi montré ses limites. Revenir avec lui deux soirs de suite, dans un match crucial? Erreur fatale.
C’est là que la fracture est devenue béante. Entre Vincent, Hughes et Gorton. L’entraîneur du Rocket a tenu tête à ses patrons. Et il l’a payé cher. Son avenir en LNH vient de s’envoler avec celui de Primeau. Pittsburgh? C’est mort.
Le plus cruel dans cette histoire, c’est que Pascal Vincent a eu l’air d’un junior. Renaud Lavoie ne l’a pas épargné.
Cette comédie d’alternance et de mystère a seulement prouvé une chose : Vincent n’avait pas confiance en ses décisions. Et au final, c’est tout le vestiaire qui l’a senti.
Renaud Lavoie l’a bien dit :
« Si tu penses que tu déjoues l’adversaire avec du théâtre, tu te mets deux doigts dans les yeux. »
Et encore :
« Quand tu veux niaiser et ne pas nous dire qui joue, vous faites fausse route. Ça veut dire que vous n’avez pas confiance en votre équipe. »
Et c’est ce manque de confiance qui a coulé tout le monde. Primeau savait qu’il était sacrifié au nom d’une guerre d’égo. Il n’a pas performé. Il a croulé. Et maintenant, il va devoir accepter un contrat à deux volets. Peut-être même une offre de la ECHL. Oui, la East Coast. Voilà où il en est.
Et son père? L’ancien joueur Keith Primeau, qui dénonçait à mots couverts le traitement de son fils par l’organisation, va devoir ravaler sa fierté. Cayden Primeau va désormais vivre sur les millions de son papa. Parce que dans la LNH, c’est terminé.
Dans les couloirs de la Place Bell, le malaise était évident. Hughes et Gorton n’ont pas adressé un mot à Vincent. Le regard fuyant, les bras croisés. Ils savaient. Ils avaient vu venir le désastre. Ils l’avaient anticipé.
Le plus tragique, c’est que Cayden Primeau n’a que 25 ans. Mais à cet âge, dans un sport sans pitié, chaque match est un jugement. Il a échoué. Trois fois. En trois soirs. Devant son monde.
Il n’y a plus rien à espérer. Il n’y a plus de valeur à échanger. Kent Hughes ne peut plus sauver l’actif. Il devra le laisser partir. Gratuitement. Sans retour. La boucle est bouclée.
Et pendant ce temps, Jacob Fowler gagne du galon. Il apprend. Il évolue. Il s’impose. Il est le vrai gardien d’avenir.
Cayden Primeau, lui, est déjà un souvenir.
Il pourra toujours compter sur les millions de son père Keith pour payer ses factures. Mais en ce qui concerne sa carrière de gardien "one-way" dans la LNH, elle est terminée.
Brutalement. Froidement. Et sans appel. L’histoire retiendra qu’au moment où il devait tout prouver, il s’est écroulé. Et que personne, ni Pascal Vincent, ni la direction du Canadien, n’a pu ou voulu le sauver de lui-même.
Triste destin...