Mike Matheson s’écroule devant nos yeux

Mike Matheson s’écroule devant nos yeux

Par Marc-André Dubois le 2025-03-25

Alors qu’il croyait avoir redressé la tête après une saison marquée par les critiques, les blessures mentales et les performances en dents de scie, le défenseur québécois est retombé brutalement dans ses démons, mardi soir, à Saint-Louis.

Un revers humiliant de 6-1 contre les Blues, et une fiche personnelle de -4 pour Matheson, qui symbolise à elle seule l'écroulement du Tricolore.

Ce match devait être une occasion pour le Canadien de confirmer son retour en force après une série de bons résultats.

Au lieu de cela, la réalité crue s’est imposée avec violence : quand Mike Matheson joue mal, tout s’effondre. Loin d’être le général de la défense, il est redevenu un boulet.

Tout avait pourtant bien commencé pour lui. Reposé après la pause des 4 nations, il était revenu avec le sourire, affirmant qu’il avait passé du temps en famille et qu’il se sentait d’attaque pour mener le CH jusqu’aux séries.

Il avait même eu l’audace de dire que sa présence aurait pu aider Équipe Canada s’il avait été rappelé. Mais voilà que quelques jours plus tard, l’image est toute autre.

Ce mardi soir, à l’Enterprise Center, le vent de fraîcheur espéré s’est transformé en tornade. Matheson a multiplié les erreurs de couverture, les mauvaises lectures, les sorties de zone ratées.

Il a souvent été le dernier homme battu avant le but. Incapable de contenir la vitesse des Blues, souvent pris à contre-pied, il a offert sur un plateau d’argent plusieurs chances de marquer à l’adversaire.

Ce -4 n’est pas une statistique anodine. C’est un symbole. Le symbole d’un joueur qui porte, à tort ou à raison, le poids de tous les déboires défensifs du Canadien.

Un joueur qui, depuis des mois, est la cible préférée des partisans sur les réseaux sociaux. Et ce mardi, les critiques ont repris de plus belle, parfois même avec une cruauté démesurée.

Matheson, qui avait déjà confié être affecté mentalement par les attaques en ligne, se retrouve de nouveau au centre de la tempête.

Il est le bouc émissaire tout désigné d’un match où rien n’a fonctionné. Et pendant que les Blues alignaient les buts, on pouvait presque voir les épaules de Matheson s’affaisser à chaque présence.

Comme si l’homme était à bout de souffle, à bout de nerfs.

Et dire que, tout juste avant ce match désastreux à Saint-Louis, Mike Matheson s’était permis une sortie risquée, en ciblant directement ceux qui le critiquaient.

Devant les médias, le défenseur avait laissé entendre que les véritables partisans étaient ceux qui demeuraient positifs.

En d'autres mots, ceux qui le critiquaient ouvertement n’étaient pas, à ses yeux, de « vrais fans ». Une déclaration maladroite, lourde de conséquences, surtout dans une ville comme Montréal, où les amateurs paient cher, souffrent avec leur équipe, et vivent chaque match avec l’intensité d’une finale.

Dans un contexte aussi tendu, avec les réseaux sociaux déjà en furie contre lui, ce commentaire a fait l’effet d’une bombe négative.

On ne peut pas se permettre de pointer du doigt ceux qui, malgré leurs critiques, continuent d’acheter des billets, de regarder les matchs, d’espérer mieux.

Ces fans-là, que Matheson a peut-être blessés sans le vouloir, sont ceux qui remplissent les gradins et tiennent l’équipe à bout de bras depuis des décennies.

Matheson a commis une double erreur : d’abord sur la glace, avec une performance désastreuse, puis devant les caméras, avec une remarque qui a creusé un fossé entre lui et une partie de la base partisane.

Ce n’est pas seulement un faux pas médiatique, c’est une fracture dans la relation déjà fragile qu’il entretient avec Montréal.
Mike Matheson traverse une saison infernale, et le pire, c’est qu’il est devenu l’artisan involontaire de sa propre descente aux enfers.

Chaque mot, chaque erreur, chaque présence devient une cible. Et à Montréal, quand tu perds le cœur des partisans, c’est souvent irréversible.

Son talent n’est pas en cause, mais son image est écorchée, son lien avec le public brisé. Il voulait aider l’équipe à faire les séries, rêvait d’un printemps électrisant au Centre Bell. Il risque plutôt de vivre une fin de saison glaciale, dans l’indifférence ou le rejet. À ce stade, un départ pourrait ne plus être une punition, mais un soulagement.

Et le pire dans tout ça? Ce match rouvre toutes les discussions qu’on croyait terminées. Doit-on échanger Mike Matheson pendant qu’il a encore de la valeur?

Peut-on vraiment lui faire confiance dans un rôle aussi lourd? Est-il compatible avec les jeunes arrières comme Lane Hutson ou David Reinbacher?

Les rumeurs vont reprendre, les doutes vont se multiplier, et l’avenir de Matheson à Montréal est plus flou que jamais.

Le Canadien poursuivra sa route jeudi à Philadelphie. Mais pour Mike Matheson, le voyage vers la rédemption vient de prendre un détour brutal. Le cauchemar recommence. Et cette fois, il semble plus réel que jamais.