Mauvaise surprise pour Jake Evans et sa femme: leur vie chamboulée à nouveau

Mauvaise surprise pour Jake Evans et sa femme: leur vie chamboulée à nouveau

Par David Garel le 2025-05-18

Jake Evans pensait faire preuve de loyauté. Il croyait signer un contrat qui allait enfin le protéger, lui assurer la paix d’esprit, la stabilité, la reconnaissance.

Mais en vérité, il vient peut-être de se tirer une balle dans le pied. Et la déception pourrait le hanter pendant longtemps.

Oui, Evans a été récompensé pour sa meilleure saison en carrière avec une prolongation de quatre ans. Oui, il passe de 1,7 million à 2,85 millions $ par saison.

Mais au moment même où il signait cette entente, Kent Hughes et Jeff Gorton s’assuraient de garder toutes les portes ouvertes. Comment? En ne lui offrant aucune clause de non-échange. Zéro. Nada. Rien.

Jake Evans habitait dans le condo de Joël Bouchard. Et ce dernier… s’apprêtait déjà à le relouer. Oui, oui. Le proprio lui-même commençait à chercher des nouveaux locataires.

Evans, conscient qu’il était à un pied de la porte, avait commencé à vider les armoires. Les valises étaient prêtes. Et les boîtes de déménagement, dans le salon. Dans son esprit, c’était terminé. Il ne restait plus qu’à savoir s’il serait envoyé à Tampa Bay, Dallas, au New Jersey ou au Minnesota.

Sa femme, elle aussi, avait ressenti la tempête arriver. Dans les derniers jours avant le tournoi des 4 Nations, elle ne dormait pratiquement plus.

Evans partait pour les Bahamas, et pendant ce temps, Joël Bouchard s’apprêtait à faire visiter leur appartement. C’est dire à quel point Jake croyait qu’il allait être sacrifié.

C’est dire à quel point il n’a jamais vu venir cette prolongation de contrat. À ce moment-là, il n’avait pas encore accepté de baisser son prix. Il croyait que Kent Hughes allait le passer au plus offrant.

Au point qu'Evans a accepté une énorme diminution de salaire.. Plus besoin de vider le frigo. Plus besoin d’annoncer aux gars dans le vestiaire qu’il les aimait. Jake Evans a décidé de rester par panique. Au point que son agent a aussi paniqué...et a accepté un contrat qui ne protège pas son client.

Jake Evans est donc à la merci du prochain coup de téléphone. Il est, à toutes fins pratiques, un simple actif.

Le genre de joueur qu’on ajoute dans un "package deal" pour obtenir un deuxième centre, un défenseur droitier ou un joueur à impact. Un joueur déjà signé, donc facile à échanger. Et ça, ça change toute la perspective.

Evans voulait rester à Montréal. Il l’a répété. Il était prêt à faire un sacrifice financier. Il savait qu’il pouvait aller chercher plus d’argent ailleurs, surtout dans un État sans impôt comme la Floride (Tampa Bay était très intéressé). Mais il a choisi la fidélité.

Et c’est justement ce qui rend l’absence de clause protectrice aussi troublante. Comment se fait-il que son agent, Brian MacDonald, ait laissé passer une telle négociation sans même inclure une protection minimale? Pas même une clause de dix équipes?

Parce qu’on se le dise : dans quatre ans, Evans aura 32 ans. Rien ne garantit qu’il sera encore dans la LNH à ce moment-là. Le poste de centre défensif est l’un des plus exposés aux changements. Et chez le Canadien, ce n’est pas le choix de jeunes centres qui manque.

Owen Beck pousse fort à Laval. Il joue au centre. Il joue à l’aile. Il patine, il frappe, il apprend. Et il est déjà plus complet que Evans. Oliver Kapanen, de son côté, fait des pas de géants. Et devinez quoi? Il est aussi droitier.

Le Canadien a trop de centres droitiers-plombiers à gérer. Sans compter Suzuki, il y a Evans, Beck, Kapanen, Dach (même si ce dernier devrait jouer à l'aile).

Même Alex Newhook, un gaucher, peut jouer au centre. Et on parle de repêcher un centre gaucher à la prochaine séance de repêchage. La congestion est réelle. Quelqu’un va devoir partir. Et il sera droitier.

Et celui qui a le moins de protection dans tout ça, c’est Jake Evans.

C’est ironique. Le gars qui a tout donné au club. Celui qui a accepté un contrat inférieur à sa valeur. Celui qui aurait pu tester le marché et empocher 3,5, voire 4 millions $ par saison dans un autre marché.

Celui qui s’est tu dans les médias. Qui a tout accepté. Et voilà que maintenant, il pourrait se retrouver dans un colis avec Logan Mailloux et des choix dans un deal pour un 2e centre ou un défenseur droitier.

C’est dur à avaler.

Et maintenant, même s’il a signé... rien n’est assuré. Parce que le contrat n’a pas de clause. Parce que Hughes et Gorton ne s’attachent pas. Parce qu’ils sont froids, stratégiques, et qu’ils ont un plan.

Et ce plan, il passe par l’arrivée d’un deuxième centre. D’un gros nom. D’un gars pour épauler Demidov. Et pour obtenir ce gars-là, il faudra sacrifier quelque chose.

Evans, avec son nouveau contrat facile à échanger, devient le profil idéal. Une valeur neutre ou positive. Un joueur insérable dans un deal. Le "throw-in" qui fait que le deal passe.

Et c’est là qu’on parle de trahison silencieuse.

Evans a fait confiance. Il a signé. Il a donné. Il a sacrifié.

Mais Kent Hughes, lui, n’a rien promis. Aucune clause. Aucune garantie. Juste un chèque. Et un contrat facilement échangeable.

Est-ce que Evans regrettera d’avoir fait confiance? Est-ce que son agent regrettera de ne pas avoir protégé son client? Est-ce que les fans regretteront de perdre un joueur aussi dévoué?

Tout est possible.

Ce qui est certain, c'est que Jake Evans n’est pas encore à l’abri. Loin de là. Son histoire avec le Canadien est peut-être encore loin d’être écrite... et le chapitre suivant pourrait bien commencer dans une autre ville