Défaite.
Voilà le seul mot qui résume l’état dans lequel se trouve Mathieu Darche, nouveau DG des Islanders de New York, après s’être fait littéralement dépouiller par Kent Hughes.
Le mot n’est pas trop fort : le Canadien de Montréal vient de voler le nouveau DG des Islanders, en mettant la main sur Noah Dobson, défenseur droitier élite, pour une bouchée de pain.
Pas de David Reinbacher. Pas de Logan Mailloux. Même pas Owen Beck. Ce qui circule en coulisses? Le choix 16, le choix 17 et… Emil Heineman.
C’est inimaginable, indéfendable et surtout, impardonnable pour les fans des Islanders.
Darche avait un plan. Un plan clair, ambitieux, cohérent. Il voulait transformer le retour de Dobson en un ticket d’entrée dans le top 5 du repêchage, dans l’espoir de repêcher James Hagens, l’enfant chéri de Long Island.
Il rêve de former le duo « Schagens » : Matthew Schaefer premier au total, James Hagens cinquième, pour redéfinir les Islanders pendant une décennie. Et il voulait échanger Dobson pour obtenir les munitions afin d'y parvenir.
Il pourra réussir son plan... peut-être...
Mais il voulait tellement plus que les choix 16-17 et Heineman.
Tout avait pourtant commencé avec arrogance. Dès les premières discussions, Mathieu Darche s’était montré inflexible: pour obtenir Noah Dobson, il exigeait un joueur établi, un véritable “game-changer”.
Il croyait pouvoir obtenir Cole Caufield ou Juraj Slafkovsky, convaincu que l’urgence à Montréal ferait plier Kent Hughes.
Mais très vite, la réalité l’a rattrapé. D’une part, Noah Dobson a été clair : il ne voulait rien savoir de l’Ouest. Les équipes comme Saint-Louis et Nashville ont été poliment écartées.
Et d’autre part, il n’y avait pas tant de clubs capables de payer le prix demandé ET d’offrir une prolongation de contrat autour de 9,5 millions.
Le bassin s’est vite resserré : le duel était lancé entre Columbus et Montréal. Et dans ce duel, Kent Hughes détenait une arme secrète : la volonté affirmée de Dobson de jouer pour le CH.
C’est là que Darche a commencé à descendre les échelons de ses exigences. Il a abandonné l’idée d’avoir Caufield ou Slafkovsky.
Puis il a réclamé David Reinbacher. Encore une fois, Hughes a dit non. Rien à faire. Pas question de toucher à Reinbacher.
Ensuite, les Islanders ont demandé Logan Mailloux, mais même là, Kent Hughes a hésité. Il sait qu’il peut utiliser Mailloux dans une autre transaction ou même le garder comme actif offensif.
Finalement, Darche a compris qu’il n’avait plus le levier. Son joueur ne voulait pas signer ailleurs, et les autres clubs se retiraient.
Le DG des Islanders, frustré de l’intransigeance de Kent Hughes, s’est tourné vers Columbus avec un objectif clair : les convaincre de battre l’offre du Canadien.
Mais ce fut un autre échec sur toute la ligne. Selon ce qui circule, les Islanders exigeaient les deux choix de premier tour de Columbus, le 14e et le 20e, en plus d’un joueur établi comme Dmitri Voronkov, et d’un autre élément, peut-être un espoir ou un choix tardif.
Une proposition lourde, trop lourde même, que Columbus a rapidement refusée. Le DG des Blue Jackets ne voulait pas hypothéquer autant d’actifs pour un défenseur qui commet autant de revirement.
Même en faisant miroiter la menace de la compétition, Darche s’est fait refuser une meilleure offre.
Résultat? Darche a fini par accepter un retour autour des choix 16 et 17, plus un attaquant secondaire comme Émil Heineman.
Une descente en spirale qui fait aujourd’hui de lui le symbole d’un DG dépassé, humilié, qui a perdu toute autorité dans une négociation qu’il croyait contrôler.
Darche n’avait pas anticipé le génie de Kent Hughes.
Le directeur général du Canadien a déjoué toutes les attentes, toutes les prédictions, tous les experts. Il a réussi l’impensable : obtenir un défenseur de 25 ans, déjà élite, signé pour huit ans, sans rien céder de son noyau.
Aucun sacrifice majeur. Aucune concession douloureuse. Il a gardé Reinbacher. Il a gardé Beck. Il a gardé Mailloux pour une transaction. Il a gardé Caufield. Il a même gardé ses choix 2026 et 2027, dans des repêchages où la cuvée s’annonce bien plus forte.
Mathieu Darche, lui, se retrouve avec deux choix en fin de première ronde en 2025, une cuvée jugée historiquement faible, et un attaquant B en Heineman.
Et il a perdu Noah Dobson, l’un des rares défenseurs droitiers dominants de la LNH. Un joueur de 70 points. Un pilier d’avantage numérique. Un joueur qui rêvait de jouer à Montréal. La "game" était biaisée dès le départ.
Le coup de grâce? Dobson ne voulait pas aller ailleurs. Selon plusieurs sources, dont Frank Seravalli, Dobson avait averti les Islanders qu’il signerait une prolongation uniquement à Montréal.
Il n'a pas dit non à Columbus, mais tout le monde savait qu'il ne voulait rien savoir d'aller dans un trou de l'Ohio.
Les Blues de Saint-Louis et les Predators de Nashville ont appelé. Tous se sont fait répondre :
« Merci, mais non merci. »
Darche avait les mains liées. Il ne pouvait pas maximiser la valeur de son actif. Il ne contrôlait plus rien.
Kent Hughes, lui, a flairé l’aubaine.
Il a attendu. Il a été patient. Il a offert juste assez pour sauver la face de Darche, mais pas un sou de plus. Et surtout, il n’a jamais mis Reinbacher sur la table, malgré les rumeurs, malgré la pression, malgré les médias.
Il savait que Darche finirait par craquer. Il savait que le temps jouait pour lui. Il savait que Noah Dobson voulait jouer pour Martin St-Louis. Il a joué sa carte maître. Et il a gagné.
Aujourd’hui, le Canadien se retrouve avec un défenseur de franchise à droite, qui va vieillir en même temps que Slafkovsky, Hutson, Reinbacher, Guhle, Demidov, Caufied, Suzuki, Beck et compagnie.
Un top 2 défensif construit pour dominer pendant dix ans. Et le tout, sans avoir touché à ses atouts les plus précieux. C’est un coup de génie. Une leçon de gestion d’actifs.
Et pendant ce temps, à Long Island, Mathieu Darche tente de recoller les morceaux. Il devra maintenant convertir ses miettes de retour en une montée au top 5, dans un marché féroce où l’Utah et Nashville seront très gourmands.
Bonne chance, Mathieu. Tu vas en avoir besoin.