Congédiement Montréal-New York: Mathieu Darche donne une leçon à Kent Hughes

Congédiement Montréal-New York: Mathieu Darche donne une leçon à Kent Hughes

Par David Garel le 2025-12-12

Dans le monde du hockey moderne, chaque franchise a ses cercles de réussite et ses zones d’ombre.

Pour le Canadien de Montréal, une de ses zones d’ombre les plus flagrantes et les plus coûteuses est la gestion de ses gardiens de but.

Et maintenant, à mesure que les performances de Smauel Montembeault et Jakub Dobes se sont écroulés au point d'avoir rappelé le prodige Jacob Fowler (qui est déjà le numéro un de cette équipe), la lumière se braque sur une réalité que beaucoup ont commencé à murmurer dans les corridors du Centre Bell : le problème ne se situe pas seulement devant le filet, il survient chaque fois que quelqu’un décide de reconduire des méthodes qui ne fonctionnent tout simplement pas.

Faut-il vraiment s'étonner que Montembeault et Dobes soient les pires gardiens de la LNH quand Éric Raymond est le pire coach des gardiens de la LNH?

Et pourtant, Éric Raymond reste en poste. Celui qui doit encadrer la structure mentale et technique des gardiens, n’a pas été remercié, même après des performances qui se classent aujourd’hui parmi les plus honteuses de la LNH cette saison.

On pourrait au moins comprendre un minimum de prudence pour une organisation soucieuse de ne pas détruire l’avenir d’un prodige rappelé comme Jacob Fowler, tellement dominant hier, avec un potentiel que Marco Marciano a aidé à allumer à Laval.

Au fait, pourquoi Marciano n'a jamais eu sa chance à Montréal alors qu'il a fait des miracles avec Jakub Dobes la saison dernière?

Prenons l’exemple du Tchèque, un gardien qui avait connu une progression remarquable à Laval, façonné par Marco Marciano, un homme qui avait su donner au jeune gardien la confiance, la technique et l’agressivité nécessaires pour dominer dans la ligue américaine, puis de commencer son aventure dans la LNH la saison dernière sur les chapeaux de roues. 

Mais plus Dobes continuait son aventure dans la LNH, plus il perdait ses repères. Même la saison dernière, on avait observé des failles très inquiétantes dans son jeu et dans sa tête.

Et cette année, le voir pleurer comme un bébé à cause d'une défaite nous confirme que le coach des gardiens doit prendre la porte de sortie.

Quand Dobes était à Laval, il était en feu. Il lisait le jeu, il contrôlait les retours, il commandait le filet sans hésitation, il donnait de la stabilité à toute sa ligne bleue.

Puis il arrive à Montréal, la machine s’enraye, les repères s’effondrent, et soudain on constate une chute vertigineuse et une confiance au fond du trou.

Donc, on vous repose la question: pourquoi Raymond est-il encore en poste?

On persiste avec le même gars qui a détruit la confiance de Montembeault, qui a fait de même avec Dobes et et qui, patiemment, risque de faire de Fowler la prochaine victime du modèle country club : on laisse les problèmes s’installer, on refuse de régler les causes... pour protéger des amis.

Ce n’est pas une question d’erreurs isolées. On a vu la même histoire se répéter encore et encore : un gardien dompté à Laval, un gardien livré à son sort à Montréal, une série de débuts hésitants, puis un effondrement profond sous la lourde pression de jouer dans un marché exigeant. Ce fut la même chose avec Cayden Primeau.

Et à chaque fois, le même entraîneur de gardiens reste comme si de rien n’était, protégé par la peur que son départ expose un système déjà fragile, par la crainte de perturber davantage un vestiaire déjà instable.

Le résultat ? Une succession de gardiens qui se perdent dans une structure incapable de les stabiliser, une confiance qui s’évapore, et une direction qui n’ose pas affronter la vérité la plus évidente : si les résultats sont mauvais, ce n’est pas seulement le joueur qu’il faut remettre en question, c’est le système qui les encadre.

Ce que Patrick Roy et Mathieu Darche ont compris à Long Island, c’est que l’organisation n’est pas un country club.

C’est un vestiaire de guerre, où les personnalités doivent être gérées avec l'obligation des résultats et un sens aigu de la responsabilité individuelle.

Et pendant qu’à Montréal on continue de s’accrocher à un entraîneur des gardiens dont les résultats sont devenus indéfendables, Mathieu Darche, lui, n’a pas hésité une seconde à trancher dans le vif dès son entrée en poste. 

Il a vu Ilya Sorokin, prodige incontesté, s’écrouler inexplicablement la saison précédente. Il a vu les chiffres dégringoler, les séquences catastrophiques s’enchaîner. Il aurait pu blâmer le joueur, pointer les statistiques, inventer des justifications.

Mais il a compris tout de suite : le problème, c’était Piero Greco, l’entraîneur des gardiens. Et deux semaines seulement après le début de la saison, Darche l’a congédié.

Pas dans six mois, pas après avoir consulté tout le country club, pas après avoir attendu que la pression médiatique monte. Il l'a congédié immédiatement. 

Parce que c’est ça, gérer une organisation de hockey : identifier les causes profondes, et agir avant que le mal ne soit irréversible.

Pendant que Sorokin renaît, pendant que les Islanders gagnent, pendant que la culture change à Long Island, à Montréal, on laisse encore le même coach empirer le cas Montembeault et Dobes... avant de détruire Jacob Fowler?

À Montréal, on retourne encore et encore aux mêmes méthodes, on répète les mêmes erreurs, on reconduit les mêmes entraîneurs, et on s’étonne qu’à chaque fois, les gardiens finissent par s’effondrer au Centre Bell, l'amphithéâtre  la plus exigeante de la planète. 

C’est une question de courage. Et pour l’instant, le CH en manque.